Curieusement, la ville était calme cette nuit-là. Peu de personnes bravaient les heures noires de la nuit pour se promener, les voitures se faisaient relativement rares et les patrouilles de police encore moins. Nikki eut un sourire amusé, c'était presque trop facile. Elle aimait la difficulté, elle aimait sentir l'adrénaline s'emparer de tout son être avant de prendre une vie et disparaître au plus vite. Mais depuis quelques temps, elle ne ressentait plus cette enivrante sensation. Non, elle ressentait juste le plaisir du travail achevé. C'était toujours mieux que rien.
La jeune femme laissa sa moto, clé sur le contact, garée derrière la maison dans laquelle elle s'apprêtait à entrer. Personne ne pourrait la voir et elle pourrait filer rapidement. Hors de question de transporter le corps, mais il fallait pourtant le faire disparaître. Maquiller le meurtre en accident serait un véritable jeu d'enfant, c'était vraiment trop facile.
Elle attrapa un couteau à fine lame dans sa poche et crocheta discrètement la serrure de la porte. Pour une aussi belle maison, il n'y avait presque pas de mesure de sécurité. Surtout étant donné la profession du propriétaire des lieux.
Nikki referma silencieusement la porte et pris quelques secondes pour observer la buanderie dans laquelle elle se trouvait. Ses informations étaient vérifiées, aucune caméra de surveillance, aucun gardien, pas même un chien. Seulement des portes fermées à clef. Vraiment trop simple. La tueuse gagna silencieusement la spacieuse cuisine qui était vide à une heure pareille.
Les sens en alerte, Nikki observa toute la pièce avant de s'engager plus avant, pistolet en avant. Des ronflements lui parvenaient depuis l'étage supérieur, toute la famille semblait paisiblement endormie. Tant mieux. Elle fila à l'étage après avoir inspecté toutes les pièces du rez-de-chaussée.
Le bruit d'une chaise de bureau la fit réagir. Quelqu'un était encore réveillé. Elle gagna le bureau d'où filtrait une très fine lumière. Oui, quelqu'un travaillait sur un ordinateur. Et quand elle vit la nuque de l'homme par la serrure, Nikki comprit que c'était sa victime. Un mince sourire se dessina sur ses lèvres et elle poussa silencieusement le panneau en bois. L'homme n'avait rien entendu. Nikki rangea son pistolet et sorti un couteau à lame très longue, effroyablement bien aiguisée. Elle s'avança et passa un bras autour des épaules de sa victime qui sursauta de peur avant de s'immobiliser en voyant la lame que tenait Nikki.
-Qui...qui...qui êtes-vous ? Balbutia-t-il en tournant lentement la tête pour apercevoir la tueuse.
- Je pense que vous savez qui je suis, pas vrai ? Dit Nikki avec un sourire mauvais.
- Vous...vous ne pouvez pas...vous n'avez pas le droit...
- Je le peux, et je m'en donne le droit. C'est vous qui nous avez poussé à intervenir.
- On peut négocier, reprit l'homme en retrouvant un semblant d'assurance, je suis certain que...
- Vous négocierez avec le Seigneur, si encore il vous accepte.
Le regard plongé dans celui terrifié de sa victime, Nikki passa son couteau sous la gorge du malheureux. Ce dernier ne fit pas le moindre mouvement, hypnotisé par cette étrange femme au regard si étincelant. Il s'affaissa dans son fauteuil, la robe de chambre maculée de son propre sang.
-Et oui mon gars, t'aurais dû réfléchir avant de chercher les ennuis, marmonna Nikki avant de le pousser sans ménagement.
Elle avait encore un travail a effectuer avant de maquiller son crime et de disparaître, une fois encore. La jeune femme sortit une clé USB de sa veste et la glissa dans l'ordinateur, tapant à toute vitesse sur le clavier. Les dossiers copiés, elle récupéra sa clé et effaça toute trace de son passage.
En quelques secondes, elle regagna sa moto après s'être assurée que la lettre de suicide qu'elle avait déposée près du cadavre était bien en vue et que le couteau était bien dépourvue de la plus petite de ses empreintes.
Il était maintenant temps de ramener ce qu'elle avait volé sur l'ordinateur de sa victime. Et de recevoir sa récompense.
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-Nous ne vous attendions pas de sitôt, lança une voix rocailleuse depuis le bout de la pièce.
- Chaque mission doit être accomplie quand le temps est venu, il était temps d'accomplir celle-ci.
Des hochements de tête approbateurs se manifestèrent sous les capuches, ce qui enthousiasma Nikki. Elle n'était plus en odeur de sainteté depuis l'arrivée du NCIS dans les affaires de la Confrérie, mais elle se savait être sur la bonne voie pour retrouver sa renommée. Elle ajusta sa propre capuche et joignit les mains devant elle, attendant que le mentor reprenne la parole.
-Bien. Vous avez les documents j'imagine ? Dit ce dernier en se joignant au cercle.
Pour toute réponse, Nikki sortit la clé USB de sa manche et la leva, montrant ainsi à toute l'assemblée qu'effectivement, sa mission était un succès. Elle fut applaudie quelques secondes pour le mentor lui fit signe d'approcher. La jeune femme baissa la tête et déposa la clé dans la paume ouverte de son maître.
-Une fois de plus, vous nous honorez de votre talent. Vous méritez ce que vous m'avez demandé voilà plusieurs mois.
Nikki serra les dents, le cœur battant la chamade. Elle avait attendu toute sa vie ce moment.
Sur un signe de la main du mentor, les Assassins commencèrent à quitter la spacieuse salle aux murs de pierres nues, ne laissant plus que le disciple et le mentor. Nikki posa un genou au sol, se rappelant soigneusement du protocole.
-Tu as beaucoup progressé, Nikki, tu nous es devenue indispensable. Et je suis fier de toi.
- Merci, mentor, souffla la jeune femme, la tête baissée.
- Tu seras intronisée lors de notre prochaine assemblée. D'ici là, fais profil bas et arrange-toi pour que le NCIS te laisse tranquille.
Le mentor posa sa main quelques secondes sur l'épaule de la jeune femme.
-Pour le Credo, reste en vie. Nous avons besoin de toi.
- Pour le Credo.
Et il s'en alla. Nikki se releva, fébrile. Le NCIS était un barrage dansson ascension. Un barrage qu'il lui fallait détruire au plus vite.
