- Tu te crois drôle peut-être ?, me cracha-t-elle au visage.

Je pouffai.

- Oh Zo, si tu .. Te serais vu.

Je n'ai pu continuer. J'éclatai de rire.

Un sifflement rageur sortit de la bouche de mon ex meilleure amie. Et elle me jeta la première chose que sa main attrapa. C'est-à-dire un oreiller. J'ai pu l'éviter. C'est vrai qu'elle n'avait jamais été douée pour lancer avec précision. Pas très bonne viseuse, on va dire.

- Idiote, folle, triple méga atteinte de la CERVELLE !

Outch, elle avait hurlé le dernier mot si près de mon oreille que pendant un instant je crus devenir sourde. Cette fois-ci, elle profita de ce moment de faiblesse pour me jeter un deuxième oreiller qui du coup atterrit sur moi. Aïe mais ça fait mal ce machin douillet !

Je levai les mains en signe d'abandon mais Zoé en décida autrement et refusa la paix que je lui proposais. A l'aveuglette, elle attrapa ce qu'elle trouva et le projectile arriva sur moi comme au ralenti dans les films. Si je ne me reculai pas immédiatement, j'allais avoir une jolie marque de casserole sur le visage. Décidant que je ne voulais pas qu'aujourd'hui soit le jour où je serai défigurée par un ustensile de cuisine, j'évitai presque l'objet avec lequel j'ai si agréablement réveillé ma meilleure amie. Presque, puisqu'il frappa mon bras.

- C'est bon, je regrette, OK ? Mais ça fait mal, boudais-je en me frottant le bras douloureux.

- Suis pas d'humeur avec tes plaisanteries à deux balles.

Elle n'est pas normale là...

- Tu as mal ? Personnellement, j'ai rien senti mais j'ai plutôt bien entendu !, cracha-t-elle acide.

Ses yeux étaient larmoyants, et rouges. Une fine pellicule de transpiration perlait sur son front. Comment avais-je pu ne rien remarquer ?

Bouche bée, je grimpai tant bien que mal sur le lit et tendit la main vers le haut du visage de Zoé. Elle recula, suspicieuse. Automatiquement, mon regard se dirigea vers le plafond, excédée. Je ne jouais plus. Voyant mon air sérieux, elle se laissa faire, docilement.

- Tu es brûlante !, m'exclamai-je. Tu as du attraper un virus. Couche toi, je vais appeler un médecin.

Alors que j'allais me précipiter en dehors de la chambre, Zoé bloqua mes gestes :

- Calme , ça va aller, ma puce. Je dois avoir un rhume ou un truc de ce genre là. Puis, il est tôt, pour téléphoner à un toubib, on attends 9 heures. D'accord ?, me dit-elle d'une voix douce.

C'est vrai que je paniquais peut-être pour rien. Seulement...

- A neuf heure pile, je prendrai un rendez-vous !

Ça pouvait s'aggraver et j'étais têtue.

Elle roula des yeux face à mon ton autoritaire et se laissa tomber sur son lit.

- Je suis fatiguée, je vais dormir un peu, je pense, chuchota-t-elle déjà à moitié endormie.

Je remontai les couvertures sur elle et sortit.

En fermant la porte, je repensai à l'expression de Zoé quand j'avais fait un bruit monstre pour la réveiller. Elle avait carrément fait un bond, ouvert grand ses yeux verts et sa bouche en forme de « O », montrai clairement qu'elle était déstabilisée. Un rire m'échappa, mais il fut bref, car son état m'inquiétait. En plus, je ne pouvais pas rester à la maison pour la surveiller toute la journée puisque j'avais cours.

La nuit de DécembreWhere stories live. Discover now