Et alors ? Tu te calmes, mon gars ! Qu'est-ce que j'avais dit ? Arrogant et puis sa façon de me regarder, c'était comme si j'étais tellement plus bas que lui, il se croyait supérieur. Cela pourrait bien être le père de Mélanie, tiens ! Ils faisaient la paire tous les deux.

Je crois pouvoir deviner ses pensés : « Jeune, caissière, un jour de semaine, conclusion elle a raté ses études ou les a arrêté. Mais où va le monde ? »

Et moi, mon analyse ? « Qu'est-ce que cet homme, venait faire dans une librairie s'il avait autant de pognon, vu la marque de son trois-pièces ... J'avais envie de lui faire manger ses yeux remplis de mépris ! » Bon d'accord, je partais dans l'extrême, là. Je devais garder mes remarques désagréables pour moi si je voulais garder cet emploie, surtout que j'en avais besoin et ce n'était pas la période à me faire virer, avec la crise et le chômage de nos jours, ce n'est pas vraiment facile à trouver ! Mais tout de même, ce p'tit bonhomme mériterait bien qu'on lui apprenne la politesse. J'avais droit d'être dans mes pensés, non ? En plus, d'habitude la librairie était calme le mardi, peu de clients venaient. Ce n'était pas si terrible que ça, de patienter un peu.

Après avoir pris ses articles, et annoncer le prix, je lui tendis le sac.

- Au revoir, bonne journée.

Oui, merci, à vous aussi, continuais-je tout bas avec amertume.

Rien. Même pas un regard. Merci, c'est trop dur ?

Imaginer botter les fesses des clients rageurs, mais se retenir, règle numéro 2.

Quand il eut le dos tourné, je fis une chose qui m'horripila moi-même : une grimace. Ce n'était pas mon style, c'était très puéril. Heureusement qu'il n'y avait personne aux alentours. Enfin, je crois.

J'entendis un léger rire.

Je suis maudite, définitivement !

Je me retournai brusquement près à incendier la personne qui avait osé se moquer de moi. J'étais vraiment mais alors vraiment agacée.

Bouche ouverte. Gros Beugue. C'était quoi déjà les pires insultes que j'avais préparé mentalement ?

- Je ne sais pas ce qui est le plus drôle le fait que tu aies fait une grimace à ce pauvre homme soit disant au passage très comique et pas du tout effrayante ou ta réaction après l'avoir fait.

Crotte !

- Tu as vu ça ?, dis-je bêtement.

Il hocha positivement de la tête.

Satanée de journée.

- Et ... Et qu'est-ce que tu fais ici ?

J'étais surement tout rouge de honte. Changement de sujet, vite.

- J'achète des livres. Pour les cours.

Stupide ! Bien sûr, qu'est-ce que je voulais qu'il vienne faire dans un magasin rempli de bouquins ?!

- Ah ... Oui, évidement.

Je tendis le bras pour récupérer sa sélection.

Je lui dis le prix mécaniquement et patientai qu'il parte.

- Tu as une pause déjeuner ?

Mode pause, reculer, stop, hein ?!

- Comment ?

- As-Tu. Une. Pause. Pour. Manger ?, me dit-il lentement.

C'est moi ou il parlait au ralentie ?! Arg, non, c'était moi, faut que j'arrête les films le soir.

La nuit de DécembreWhere stories live. Discover now