Chapitre 12 - Partie 1

Depuis le début
                                    

J'aperçus un homme qui me mit hors de moi. Ma haine envers lui n'avait pas de limites. Je m'approchais de lui, sa carrure d'ours m'impressionnait, mais j'avançais encore. Ses cheveux noirs, mi-longs, frôlaient ses épaules. La tête haute, le visage décorait de peinture rouge. Une collection de canines, arrachée à ses proies, s'agitaient sur ses pectoraux proéminents.

Plus elles étaient grandes et plus elles valorisaient la réputation du chasseur. Il arborait à sa ceinture plusieurs queues d'animaux. Un sentiment d'injustice m'imprégna quand je remarquais dans son dos son arc et ses flèches. Mato se tenait face à moi : le meurtrier de Nathaniel.

Devant lui les bras croisés, je le provoquais.

- Alors tu as récupéré ton droit à la chasse. Tu as volé et brisé plusieurs vies avec ton arc. Tu t'affiches déjà avec celui-ci et tous ces trophées, tu ne respectes rien.

Les conseillers nous avaient interrogés après ce prétendu accident. Son permis et ses armes lui firent retirés pendant dix cycles solaires. Je trouvais cette sanction très légère par rapport aux conséquences de ses actes. À ce moment-là, je ne pouvais rien dire. Ma grand-mère m'avait expliqué que les chasseurs étaient essentiels à notre communauté et Mato, en particulier, excellait dans cette discipline.

Il me répondit calmement.

- Je suis désolé pour Nathan, ce n'était pas prémédité, c'était un accident. J'aimais chasser avec lui. Je garde toujours une partie de l'animal que je chasse, c'est une grande marque de respect.

Sa quiétude attisa ma colère.

- Tu n'avais pas le droit d'utiliser ton arme à cet endroit, aucune chasse n'était organisée.

Ma gorge se contracta et mes yeux me piquèrent.

- Ton avidité a tué mon copain.

Je pleurais et suffoquais en prononçant cette dernière phrase.

Il n'ajouta rien, son silence m'énerva davantage et mon agressivité se réveilla. Je tambourinais son torse de mes poings, tout était de sa faute. Je commençai à crier, pour éloigner toute cette haine et cette tristesse. Il recula. 

Quelqu'un m'entraina loin de la foule. Mes larmes ne cessèrent de dévaler de mes joues et ma crise s'intensifia. Il me serra fort contre lui et fredonna une douce mélodie en caressant mes cheveux. Comme le ferait une maman avec son enfant. Son odeur apaisa ma colère et je me détendis doucement, synchronisant ma respiration à la sienne. 

Le silence revint, quelques larmes persistaient, mais la crise était passée. Mon nez coulait, je reniflais. Je me cachais à la pensée qu'il me regardait dans cet état. Il me tendit un mouchoir. Je relevais la tête pour le remercier, son sourire ravageur m'éblouissait.

- Moi aussi, je renifle quand je pleure, m'avoua Sam.

Je souriais en prenant le mouchoir.

- Tu es beaucoup plus jolie comme ça.

La caresse de son pouce chatouillait ma joue humide. Son visage s'approcha, ses yeux m'hypnotisaient, un mélange de gris et de vert, deux gemmes qui brillaient de malice. Ses lèvres s'entrouvrirent et vinrent délicatement gouter les miennes. Mon corps le désirait, ma peau frissonnait face à son contact et ses douces lèvres. Mais mon cœur ne résonnait pas à sa présence. Il était scellé par l'amour d'un autre.

On se dirigea vers le temple de la Déesse non loin du lac. Cet édifice était immense comparé à nos habitations. Il accueillait tous les villageois. Nous gravions quelques marches, main dans la main, celles-ci se prolongeaient sur toute la façade. Le toit était soutenu par de hautes colonnes taillées dans la pierre. 

Nous pénétrâmes dans ce sanctuaire et l'immensité de l'endroit me surprenait à chaque fois. Des dalles en pierre blanche jonchaient le sol. La nature prenait tous les droits dans ce temple. Les plantes s'enroulaient autour des colonnes et glissaient sur le sol par endroit. Elles nous offraient leurs arômes et leurs couleurs vives. La rivière qui se jetait dans le lac nous honorait aussi de sa présence en traversant le temple dans la partie supérieure gauche. Un petit pont de bois traversait ce cours d'eau. 

Je sentis, le souffle du vent s'engouffrait entre nous. Il caressa mon visage et souleva mes longs cheveux. Un grand brasero se tenait au fond du temple. Ces flammes dansaient sous nos yeux. Il réchauffait et éclairait l'endroit. Le bois crépitait et répandait une agréable odeur de pin. 

Juste derrière, une statue colorée représentait Naïa, notre Déesse, sa fière allure m'impressionnait toujours. C'est grâce à elle que je me suis décidé à apprendre le tir à l'arc, ainsi me réconcilier avec cette arme qui m'avait enlevé mon amour. Le sien était long, élégant et orné d'or et de pierres précieuses. La conseillère, mystérieuse à la peau basanée et aux yeux bleus perçants, prit la parole:

- Bienvenue dans ce temple, que la cérémonie commence.

Le rythme élevé des coups de tambours résonnait en moi dans cette ambiance sibylline. 


Postface 

Salut, mes ptits anges, ce n'est que la moitié d'un chapitre. Je n'ai pas eu beaucoup de temps pour l'écriture cette semaine. Mato veut dire ours dans le language des Sioux. C'est un peuple Amérindien. Je me suis beaucoup inspirée d'eux pour la communauté dont Chloé fait partie. Dans le chapitre précédent, j'ai révélée deux secret sur Chris: le premier, il posséde le pouvoir de guérison et le deuxième? Nathaniel est l'ancien copain de Chloé, elle le surnomme Nate. Ce prénom est apparut dans le chapitre précédent dans un souvenir de Chris. Faite le rapport et vous trouverez d'autre secret cachées. Sayonara. Cindy.



Les êtres obscursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant