Ma Seule Étoile

1er septembre (Réécrit)

Réécrit

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« Si on comprenait, on ne pourrait plus juger »

André Malraux

            
1er septembre 2017

         Phil était rentré la veille, et Antoine devait arriver ce soir-là. Anne-Sophie avait décidé me laisser tranquille trois jours avant la rentrée, je n'avais donc plus à rester de marbre sur ma chaise inconfortable.

          — Le lycée, c'est autre chose, darling ; tu vas devoir bosser, m'avait-elle menacé. Il vaut mieux que tu te reposes un peu avant la reprise, bête comme tu es, tu raterais ton premier jour !

          Elle avait elle-même quitté l'école à seize ans, quels conseils pouvais-je recevoir de sa part ?

          Je soupirai et éteignis ma console ainsi que mon jeu. Je me levai et quittai ma chambre, puis descendis les escaliers pour aller dans le salon.

          Phil m'envoya un message à ce moment-là. D'après lui, sa mère avait tenté de séduire le proviseur du lycée, et avait réussi à obtenir les classes de certains élèves. Évidemment, Antoine et Philippe se trouvaient être dans la même classe, lorsque je devais passer l'année avec Mélanie Riot.

          Je n'avais plus entendu parler de cette fille depuis le début du collège, et j'espérais au fond qu'elle ait changé. Pas pour que je lui pardonne ses actes passés, mais simplement pour que je n'ai pas à lui mettre une claque une semaine après la reprise.

          Je lançai mon portable à l'autre bout du canapé et regardai d'un œil distrait la télévision. L'année serait terriblement longue. Penser à Mélanie amena doucement mon esprit vers un autre visage, un visage dont j'ignorais l'apparence actuelle, qui venait tourmenter certaines de mes nuits sans sommeil. Penser à Agathe me fit mal au cœur.

          Ma mère rentra environ une heure après cela. J'étais toujours devant un téléfilm de TF1, mais lorsqu'elle me demanda la trame principale, je ne sus répondre.

          — Prêt pour lundi ? questionna-t-elle en rangeant quelques courses.

          — Pourquoi tout le monde a l'air de penser que ça sera un jour exceptionnel ? bougonnai-je en levant les yeux vers le plafond blanc du salon.

          — Tu rentres au lycée, tu pourrais être un peu plus enthousiaste, rigola ma mère en posant un paquet d'essuie-tout sur la table. Peut-être que tu retrouveras d'anciens camarades.

          Encore un pincement au cœur, mais j'avais l'habitude puisque, malgré tous mes efforts, je voyais Agathe dans chacun de mes horizons. Je me retournai finalement vers ma mère, m'appuyant sur le dossier du canapé afin de mieux la voir.

          — Tu avais hâte, toi ? commençai-je en occultant les yeux envoutant d'Agathe de mon esprit. Parce qu'être entouré d'ados écervelés remplis d'hormones, et de profs mornes en permanence ne m'intéresse pas particulièrement.

          — Évidemment ! s'exclama ma mère, les yeux pétillants comme si c'était sa propre rentrée qui aurait bientôt lieu. Tu verras, tu te dis ça maintenant mais quand tu découvriras tes nouveaux camarades, tu changeras d'avis. Et puis, je suis sûre que tu seras avec Philippe et Anthony.

          — C'est Antoine.

          — Je me souviens quand j'avais ton âge, j'étais partie avec...