Neverland ?

Chapitre 59

Ça veut dire que je peux ressentir des choses !

J'essayai de bouger et petit à petit je repris conscience de moi-même et de mon corps. Un lourd tissu agréablement réconfortant me recouvrait et me donnait chaud. C'était agréable et cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas ressentis ce genre de sensation.

Mes paupières étaient lourdes mais par un dernier effort je les ouvris et remarquai un jeune homme aux cheveux châtains ébouriffés la tête posée à côté de mon bras.

Peter...

Que faisait-il ici ?

Une vague de panique m'envahit quand je compris que l'environnement qui m'entourait n'était autre que ma chambre et que Peter était là assoupi, à mes côtés. J'avais peur... Peur qu'il me fasse du mal comme il l'avait fait la dernière fois.

Je dus bouger un peu trop brusquement car le brun se réveilla, une étincelle au coin des yeux. Son regard était différent, presque heureux ou compatissant. Soulagé ? Non, c'est impossible. Il se joue de moi. Encore une fois. Il l'a déjà fait... Il ne me fera pas croire encore une fois que tout cela est la réalité !

Peter se leva sûrement un peu trop rapidement car je reculai de sorte qu'il soit le plus loin de moi. Je ne veux pas qu'il me touche... Il parut surpris et dit doucement.

« Eve...C'est moi, Peter !

- Je sais qui tu es ! je lâchais rageusement. Difficile de ne pas s'en souvenir ! »

Il fronça les sourcils comme s'il ne saisissait pas la raison de ma colère et de mon dégoût.

« Eve... Qu'est-ce que tu as ? dit-il en se rapprochant de moi.

- Ne m'approche pas ! je soufflai à nouveau effrayée. »

Il ne m'écouta pas et grimpa sur le lit en se positionnant au-dessus de moi. Non, non ! Pas encore ! Je ne veux pas revivre ça !

J'essayai de me débattre mais il attrapa mes poignets et les calla de chaque côté de ma tête sur mon oreiller. Son poids m'empêchait de bouger les jambes et je n'avais que mes cris pour le faire reculer. Ce qui ne servit à rien.

« Eveline, arrête ! Je ne te veux aucun mal ! Pourquoi tu te débats comme ça ! Arrête enfin !

- Ne me touche pas ! Tu me dégoûtes ! Je te dis de me lâcher Peter ! Tu crois que je vais te laisser m'approcher après avoir fait ce que tu as fait !

- Hein ? Mais de quoi tu parles ? Je n'ai rien fait ! Écoute-moi !

- Non ! Tu m'as touché et plus encore comme un bout de chair fraîche en me disant à quel point tu m'avais toujours détestée et que depuis le début tu ne faisais ça que pour mes pouvoirs et ma magie ! Alors maintenant tu vas me laisser tranquille !

- Quoi ? Mais non ! Eveline arrête de gesticuler comme ça ! Je ne t'ai jamais touché ! Je ne ferais jamais rien contre toi ! Bordel, mais tu m'écoutes ! Je n'ai jamais dit et même pensé ça ! D'où tu sors toutes ces choses ?!

- De ta propre bouche ! Juste avant que tu me...

- Mais arrête ! Je n'ai rien fait ! »

Le pire c'est qu'il ment bien ! Mais pourquoi il a eu l'air étonné quand je lui ai dit ça ? Peu importe ! Je ne veux pas qu'il me touche !

Avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, il plaqua ses lèvres brûlantes sur les miennes. Il était doux et passionné. Rien à voir avec la violence dont il faisait preuve la dernière fois.

« Sens comment je t'embrasse ! Est-ce que tu trouves que c'est le baiser de quelqu'un qui ne t'aime pas ? cria-t-il presque. Je t'aime, putain, Eve ! Comment le contraire peut-il t'effleurer l'esprit ! Je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais sache que ce que tu as vu, vécu ou entendu était faux. Je ne te ferais jamais de mal. Ça fait deux semaines que tu étais endormie presque morte sur ce lit alors sache que je ne t'ai rien fait ! »

Il lâcha instantanément mes poignets et me dévisagea toujours à quelques centimètres de mon visage.

Je fixai moi aussi les prunelles vertes de Peter. Il avait l'air tellement sincère... Est-ce que ça pouvait-être possible ? Est-ce que toute cette scène pourrait-être une pure déformation de mon esprit ? Après tout c'est vrai qu'il y avait des choses qui dénotaient. Notamment le fait que je sois sortie de la cale et réapparue comme par magie dans la cabane de Peter.

« Peter ? je demandai hésitante.

- Oui, Eve. »

Je sautai presque dans ses bras et m'agrippai à son cou alors qu'il enlaça ma taille de ses deux longs bras. La chaleur de son corps et son odeur m'avaient manqué. J'aimais cette sensation. J'aimais être dans ses bras.

Retrouver ma mémoire m'avait permis de retrouver Peter mais aussi tout le reste...

J'ai tué Crochet...