Dans les quartiers du directeur de Serpentard...

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Partie un peu plus courte, désolée... J'espère qu'elle vous plaira quand même ! 

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Severus mélangeait avec application la potion Oculus demandée par Pomfresh. Les flacons qu'elle conservait avaient été endommagés lorsqu'un élève avait fait tomber une autre potion sur l'étagère, et il devait donc lui refaire tout un stock. Il avait presque fini, heureusement ce n'était pas une potion trop longue à préparer, même s'il fallait être extrêmement précis dans la chronologie.

Comme toujours, la préparation était parfaite. Il allait chercher la dernière fiole de Mandragore, lorsqu'il entendit toquer à la porte de son bureau. Son atelier se trouvant dans une autre pièce, cachée derrière un voile, il décida de ne pas répondre avant la fin de la potion. Si c'était important la personne attendrait, et sinon il évitait de perdre son temps. Il était en train de secouer agilement la fiole, quand le grincement de la porte attira son attention. Il fronça les sourcils, mais ne perdit pas de vue le contenu du chaudron. Il déboucha la fiole et en versa le contenu au moment précis où la potion changeait de couleur. Trois tours dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, et il baissa le feu. Il lança un sort de protection autour du chaudron, puis la laissa reposer. Il se frotta les mains sur un chiffon, et se tourna vers l'entrée de son atelier, hésitant entre jeter l'importun à la porte ou à l'écouter, puisque celui-ci ne l'avait pas interrompu. Ce minimum de respect était appréciable. Il décida d'écouter avant de le mettre dehors.

Il écarta le voile, et s'arrêta net. Il allait se retourner et retourner dans l'autre pièce mais une main sur son épaule l'en empêcha. Il s'arrêta, tournant le dos à son visiteur. Il leva un bras et poussa la main, puis se dirigea vers son bureau. Il remit un peu d'ordre dans ses flacons, et mis ses fioles vides dans la cuve de nettoyage. Il pourrait les réutiliser. Il analysa son stock, ignorant l'homme qui se tenait de l'autre côté de la pièce. Il ne devait plus le laisser l'approcher. Analysant ses boucliers, il envoya une seconde vague pour épaissir ceux-ci. Il retira une étiquette qui se détachait et se tourna pour en prendre une nouvelle dans le tiroir de son bureau. Une main se posa sur la sienne, et il s'immobilisa. Contrairement à ce à quoi il s'attendait, la main n'était pas inquisitrice. Il posa le flacon sur le bois, ainsi que l'étiquette. Il se redressa et leva les yeux vers Black. Il dégagea sa main, et laissa ses bras pendre, les protégeant ainsi de ses manches.

- Que voulez-vous, Black ? Sa voix était froide et atone, comme il la voulait. L'autre homme le regardait dans les yeux, le visage inexpressif.

- Que crois-tu que je veuille ? Répondit-il sur le même ton.

- Une potion, manifestement. C'est tout ce que je peux vous donner, Black. Si vous n'en voulez pas, vous saurez sortir seul j'en suis sûr. Il s'apprêtait à reprendre son travail, mais le Gryffondor le tira de l'autre côté du meuble, le coinçant encore une fois. Il s'empêcha de réagir, retenant une exclamation. Il se retrouvait à moitié assis sur le lourd bureau en chêne, un bras emprisonné dans la poigne du Gryffondor et l'autre tendu en arrière pour le stabiliser dans cette position précaire. Black se tenait face à lui, l'air menaçant. Son visage était sérieux, et il fixait Severus d'un regard dur. Celui-ci maintenait à grand peine ses boucliers en place, encore une fois désarçonné par les actions du brun. Il ne cessait jamais d'ouvrir des failles dans sa carapace, pourtant construite à cause de lui.

Sirius ne pouvait pas supporter de voir ce qu'était devenu son ancien camarade. Le vide qui emplissait le Serpentard était malsain. Il rongeait toute la chaleur, absorbait tout. Il lui rappelait les nuits passées à écouter les hurlements et les pleurs presqu'inaudibles dans cette cellule glaciale, privée de joie et d'espoir. Les Détraqueurs, lorsqu'ils vous frôlaient pour aller vers la cellule suivante, vous laissaient la même impression d'infini vide empli de désespoir. Il refusait de laisser l'autre homme s'enliser là-dedans. Il devait le ramener, lui rendre la vie disparue de son âme.

PAUSE -- If...Where stories live. Discover now