Chapitre 25

2.6K 219 0
                                    




Il était une heure du matin lorsque Sean me raccompagna chez moi. Justin venait de sortir de la salle d'opération, mais on ne pouvait pas encore le voir. Il était dans le coma, mais son état était stable.


Jenny, la petite amie de Justin, était arrivée en catastrophe et n'avait pas cessé de pleurer. Juste de l'entendre, ça avait été harassant et très déprimant. Moi qui essayais de garder mon calme !

Je ne voulais pas rentrer, mais mon père ne voulut rien entendre. Il m'ordonna de rentrer à la maison tandis que lui, Peter et Taylor restèrent à l'hôpital. Bien sûr, Jenny ne voulait pas quitter la salle d'attente. Mes frères me regardèrent, découragés à l'idée de devoir la consoler.

Sean me ramena donc chez moi, mais au lieu de m'abandonner seule dans la maison, il insista pour rester.

- Tu devrais te laver et te coucher, me suggéra-t-il tandis que je me traînais au deuxième étage.

J'étais trop fatiguée pour le contredire et entrai dans la douche, ce qui me fit du bien. J'avais rongé tous mes ongles tandis qu'on attendait des nouvelles de Justin et j'étais tendue comme la corde d'un arc.

Je laissai l'eau couler sur ma peau pendant de longues minutes, puis me lavai les cheveux.

Lorsque je sortis de la douche, j'étais propre comme un sous neuf et je m'enroulai dans une serviette.

Mais ce fut à ce moment, alors que j'étais seule et fatiguée, que j'ouvris les vannes.

Je me laissai glisser le long du mur et éclatai en sanglots. Je m'étais retenue tout le long, refoulant tant mes larmes et j'en avais eu mal.

J'ignore combien de temps je restai accroupie par terre, mais lorsque je sentis des doigts effleurer mon épaule, je sursautai.

Sean s'était assis à côté de moi et me frottait le dos.

- Tu es encore là ? hoquetai-je en essuyant mes yeux.

- Oui, répondit Sean en me regardant drôlement. Je reste cette nuit.

Ma bouche forma un O de stupéfaction.

S'il pensait que j'allais baiser avec lui, il se mettait le doigt dans l'œil.

- Ne vas pas t'imaginer n'importe quoi, ajouta-t-il en riant. Ce n'est pas du tout le bon moment pour le genre de chose que tu t'imagines.

Je me mis à rougir tandis qu'il m'aidait à me relever.

J'avais oublié que j'étais seulement recouverte d'une serviette très courte et rougis encore plus.

Sean sourit devant mon malaise, puis me tendit une robe de nuit.

- Mets ça, je l'ai trouvée dans ton tiroir.

Quoi ? Il avait fouillé dans mon tiroir de sous-vêtements ?

Avant que je n'aie pus le réprimander, il sortit de la salle de bain.

J'enfilai ma robe de nuit ! Le sale pervers ! Il avait choisi la plus courte. Elle était en soie rose et m'arrivait juste sous les fesses.

En temps normal, je lui aurais dit ma façon de penser, mais j'étais si épuisée et abattue que je ne répliquai rien.

Sean m'observa avec un regard ravi lorsque j'entrai dans la chambre.

Il était debout devant la fenêtre.

Je me glissai sous les couvertures pendant qu'il s'asseyait à côté de moi.

- Pourquoi fais-tu cela ? lui demandai-je alors.

- Justin a toujours été sympa avec moi. Il m'a beaucoup aidé et je suis vraiment triste de ce qui lui est arrivé, répondit-il.

Une pointe de déception m'envahit. J'aurais espéré qu'il me réponde autre chose.

- Du coup, tu essaies de prendre soin de sa petite sœur, en déduis-je.

Il hocha lentement la tête et se rapprocha de moi.

Je posai ma tête sur son épaule et il caressa mes cheveux.

- Merci, lui dis-je tandis que mes yeux se fermaient tout seul.

- De rien, mon ange.

...

Je me réveillai en sursaut. Il faisait encore nuit mais je venais de faire un affreux cauchemar.

Puis, je commençai à pleurer lorsque je me rendis compte que ce n'en était pas un.

Des bras vinrent m'entourer et me serrer contre un torse ferme.

- Ça va aller, me dit Sean. Justin est un battant ; il va s'en sortir. Il aime trop remporter.

Ce n'était pas un combat de boxe, mais j'opinai, car je savais qu'il avait raison.

Je me rendormis dans la sécurité et la chaleur de ses bras.

Lorsque j'ouvris les yeux, j'étais seule dans mon lit. Sean devait être parti lorsque je m'étais endormie.

Je remarquai que mon réveil indiquait sept heures.

Je voulais me rendre à l'hôpital au plus plus vite.

J'attrapai un pantalon, un t-shirt et une veste, attachai rapidement mes cheveux et au diable le rouge à lèvre !

Je descendis au rez-de-chaussée. Une bonne odeur de crêpe flotta jusqu'à mon nez. Tiens ! Mon père était rentré.

Lorsque j'arrivai dans la cuisine, quelle ne fut pas ma surprise de voir Sean devant la cuisinière !

- Bon matin ! me lança-t-il en retournant une crêpe qu'il lança dans les airs et rattrapa avec le poêlon.

J'en restai muette de stupéfaction. Sean dans ma cuisine ?

- Qu'est-ce que tu fais ? lui demandai-je.

- Des crêpes, répondit-il. Ton père et tes frères viennent d'arriver. Ils sont allés se coucher.

- Des nouvelles de Justin ?

- Non, il ne s'est pas encore réveillé.

Je soupirai et m'assis à la table.

- Tu n'en auras jamais mangé d'aussi bonnes, tu verras, dit-il en déposant la crêpe dans mon assiette.

Je la garnis à mon goût, puis pris une bouchée.

En effet, il y avait un petit goût vraiment bon que je n'arrivais pas à identifier.

- Qu'as-tu mis dedans ?

- C'est mon secret.

Il s'assit à son tour et dévora son petit-déjeuner.

- Si tu veux, je peux te laisser à l'hôpital avant d'aller à l'école, me proposa Sean. J'aimerais bien y aller avec toi, mais si je manque des cours, mes parents vont me tuer.

- Non, merci, je vais prendre ma voiture.

- Tu es sûre ?

Je hochai la tête.

- Tu me tiendras au courant ? interrogea Sean.

- Oui.

- Bien. À plus tard.

Il me donna un baiser sur la joue, puis quitta la maison.

Ce gars était vraiment étrange. La veille, il me faisait un mauvais coup, et aujourd'hui, il me cuisinait des crêpes. C'était le monde à l'envers.

Le Jeu Charnel Où les histoires vivent. Découvrez maintenant