Chapitre 10

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Maintenant que je savais qui était Cathy, je me rendis compte que j'avais quelques cours en commun avec elle.

Lors du cours de mathématiques, je m'assis à côté d'elle et la saluai. Elle me répondit par un petit signe de tête.

Je remarquai qu'Ed et Phil m'observaient en fronçant les sourcils, mais je n'y portai pas attention.

À la fin du cours, je discutai un peu avec Cathy.

- J'ai de la difficulté à suivre la matière, lui dis-je. À mon ancienne école, nous n'étions pas rendus au même endroit à cette période-ci.

- Si tu veux, je peux te prêter mes notes de cours, me suggéra-t-elle. Tu n'auras qu'à me les remettre demain.

- Ce serait trop gentil ! m'exclamai-je.

Elle me sourit et nous nous rendîmes jusqu'à notre casier, dont nous étions voisines.

Lorsqu'elle ouvrit le sien, quelque chose en tomba, ce qui la fit pousser un petit cri. Nous regardâmes toutes les deux ce qui était tombé.

C'était une souris morte. Trop dégueu !

Il y avait un petit mot sur lequel il était écrit « Comme elle, tu es inutile »

Cathy éclata en sanglot, et s'enfuit en courant.

Je me détournai pour la suivre, mais me heurtai à quelqu'un.

- Arrête de lui parler, m'ordonna Ed. Personne n'a le droit de la fréquenter.

Je levai la tête vers lui, puisqu'il était beaucoup plus grand que moi.

- Tu n'as pas à me donner d'ordre, répondis-je. Et vous êtes de gros trous de cul de lui faire subir cela.

- C'est elle qui l'a cherché.

- Vouloir résister à des connards de votre genre ? C'est la personne la plus sensée que j'aie rencontrée jusqu'à présent.

Il se pencha vers moi d'un air menaçant.

- Fais bien attention à toi, m'avertit-il. Ici, tes frères ne pourront pas te défendre.

- Es-tu en train de me menacer ?

- Je dirais plutôt de te mettre en garde.

- Merci bien, mais je fais ce qui me chante. Cathy est une chouette fille et si vous aviez un peu de cœur, vous arrêteriez de lui faire subir vos supercheries. 

Sur ce, je lui tournai le dos.

Un peu plus tard dans la journée, je croisai Sean dans le couloir et faillis virer de bord.

Bien entendu, il vint aussitôt vers moi.

- Fous-moi la paix, lui dis-je avant qu'il ne puisse placer un mot. Je ne suis pas d'humeur.

- Je vois qu'Ed est venu te parler. Il est très irritable lorsqu'il s'agit de Cathy.

- Si je comprends bien, c'est de lui qu'elle a refusé la bague.

Il me sourit en guise de réponse.

- Futée en plus !

- Ces filles ont le droit de refuser de faire partie de votre ignoble jeu. On appelle ça le libre-arbitre.

- On leur laisse ce droit, mais elles préfèrent prendre du bon temps qu'être les parias de l'école. Ici, ma belle, c'est nous qui faisons la pluie et le beau temps. Souviens-toi s'en. 

Je me croisai les bras.

-  C'est la chose la plus absurde que j'aie jamais entendue.

- Dans la vie, il faut s'amuser, ironisa-t-il. Tu sembles vraiment coincée, beauté. On dirait que tu as un manche à balai dans le cul. 

J'ouvris la bouche, insultée. 

- Pour qui te me prends ? m'indignai-je.

Sean se rapprocha de moi. Il était maintenant si près que je sentais son souffle caresser mon visage. Puis, il chuchota à mon oreille :

- Pour une vierge. Ça me ferait plaisir de t'aider à décoincer ce balai..

J'en eu assez et tentai de le giflai, hors de moi. Ses bons réflexes de boxeur lui permirent cependant d'éviter mon coup et il me lança un sourire triomphant.

- Tu te trompes, lui dis-je alors. J'ai eu des tas de petits amis.

-  À une école uniquement de filles ?

J'en restai bouche-bée.

Comment avait-il appris cela ?

- Mes frères ont des tas de potes, me repris-je.

Sean éclata de rire.

- Je ne pense pas qu'ils les laisseraient peloter leur petite sœur. À leur place, je ne le permettrais pas.

Il n'était pas aussi stupide que je l'imaginais.

- Pense ce que tu veux, lui dis-je alors. Je n'en ai rien à faire. Si tu fantasmes sur les vierges, c'est que tu es un être répugnant.

Il me regarda sérieusement, cette fois-ci.

- Les meilleures au lit, ce sont celles qui ont de l'expérience, avisa-t-il. Elles sont ouvertes à plein de nouvelles positions.

- Épargne-moi les détails, dis-je en grimaçant.

Il prit ce petit air insolent que je commençais à lui connaître.

- Tu vois, dit-il, si tu savais de quoi je parle, tu n'aurais pas cet air de petite vierge dégoûtée.

Comme je le détestais !

- Tu me connais bien mal, répondis-je. Les mecs adorent les filles qui ont l'air douces et innocentes. C'est seulement pour vous berner.

J'étais assez fière de ma réplique.

- Je dois y aller, annonçai-je. À plus, connard.

Sur ce, je m'éloignai en espérant qu'il me ficherait la paix une bonne fois pour toutes. Malheureusement, le hasard était contre moi.

Le Jeu Charnel Où les histoires vivent. Découvrez maintenant