_ Écoute Aïlla, je ne ferais rien, je ne suis pas un pervers.

_ Mon œil, oui !

Il soupira de nouveau tout en détournant le regard de mon corps, je voyais qu'il se retenait tant bien que mal. Il s'enleva enfin de au-dessus de moi et alla allumer la clim. Je me soulevai avec mes coudes pour lui lancer des éclairs, mais cela ne le touchait pas. Je ne pouvais rien faire avec lui, alors que lui possédait une attraction sur tous mes sens. Je savais qu'il avait éteins la clim afin de me faire céder, il s'approcha de nouveau du lit tout en faisant tournoyer la télécommande du climatiseur dans sa main. J'allais le tuer un jour. Je fronçai les sourcils, je n'arrivai pas à le comprendre. Mais au moins je savais qu'il était têtu. Pour ne pas le contrarier plus que cela je me mis sur le côté dos à lui. La fraîcheur s'installait doucement dans la chambre et cela faisait beaucoup de bien. Cette montagne d'oreillers était géniale, la douleur dans mes côtes était moins forte que sur le canapé. Je me mis bien en place, tout en plaçant des oreillers comme sorte de barrage entre Baskar et moi. Je fermai les yeux et m'endormis tranquillement, tandis que lui, gigotait dans tous les sens.

_ Tu ne ronfles pas au moins ? Demandai-je avec une voix endormie.

_ Non.

Claire et catégorique, je l'avais rendu ronchon, bien fait pour lui.

Je rêvai de licornes dorées quand un bruit sourd me réveilla en sursaut. Je me relevai à moitié en me frottant les yeux. Du mouvement se faisait sentir du côté de Baskar. Je me tournai vers lui et le vis se débattre dans son sommeil. Il semblait faire un cauchemar, il agitait ses poings comme pour se libérer de quelque chose, de nombreux oreillers tombaient par terre. Je me plaçai au dessus de lui en lui prenant les épaules, je les secouai tout en l'appelant, mais il ne voulait pas se calmer.

_ Baskar, réveille toi ! Baskar !

_ NON ! Ne me touchez pas ! Non ! Laissez la ! NON !

Ses cris étaient insoutenables, il soufrait, c'était indéniable et je ne savais pas comment le calmer. Tout à coup, il me donna un grand coup de coude et je me vis me prendre le mur derrière moi avec beaucoup de force. J'en eu le souffle coupé. Cela ranima mes douleurs. Ni une, ni deux, je sautai sur Baskar, à cheval sur lui, afin de l'empêcher de se mouvoir. Il se débattait fortement, je le serrai ensuite contre moi, sa tête à la naissance de ma poitrine, je le tins ainsi pendant ce qui me sembla une éternité. Puis il se calma enfin, ses bras retombèrent à côté de lui et sa respiration fut moins saccadée. Je soufflai de soulagement. Je tombai sur le côté en grimaçant, mon dos et mes côtes me firent mal, génial, un combo de plus ma chère. Je tournai la tête vers Baskar, des larmes coulaient toujours dans le creux de sa joue, je les essuyai de mon pouce. Doucement je plaçai ma main sous sa nuque et mon autre sur son épaule, je le fis basculer sur le côté et plaçai sa tête au creux de mon cou. La moitié de son corps m'écrasa, je n'avais plus sommeil, ce que je venais de voir m'avait coupé tout envie de dormir. Je caressai tranquillement ses cheveux soyeux, je chantonnai une petite berceuse en latin, au moins mes cours de latins du lycée m'auront servi à quelque chose. Il s'apaisa enfin, et entoura ma taille de ses bras. Je tournai la tête vers son réveil, il indiquait 5h30 du matin. C'était bon alors, le soleil allait bientôt se lever. Baskar avait une tendance à se lever vers 6h30, je pouvais attendre encore une petite heure et quand il partira, je piquerai un petit somme avant d'attaquer cette journée. Tandis que je le regardai dormir avec jalousie, je me mis à penser aux paroles qu'il avait hurlé. Avait-il subi un traumatisme étant petit ? Un kidnapping ? Non je n'avais rien vu de tel dans les documents anciens. Alors pourquoi arborait-il un visage si triste pendant qu'il dormait. Je n'aimais pas cela, je détestais depuis toute petite de voir les gens tristes, peut être à cause du chagrin que ma mère ressentait. J'avais toujours l'impression de qu'il résonnait en moi et en ce moment, la tristesse de Baskar semblait couler le long de mon corps. Je voulais le rassurer, mais comment je pouvais le faire si je ne savais pas pourquoi il souffrait. Et puis... maintenant que j'y pense, je ne savais rien de la Reine, simplement qu'elle était morte alors que les princes et la princesse étaient encore des enfants. Je n'osais pas poser des questions au Roi, ni à Baskar ou Mandar. Leur visage devenait si grave quand ils parlaient d'elle. Ils n'ont que très peu connu l'amour maternelle, le Roi avait fait de son mieux pour leur trouver une nouvelle mère mais rien, il n'eut aucune autre Reine. Moi je ne savais pas ce que c'est d'être aimé pour un père, en faite je ne savais même pas qui il était. J'ai toujours eu peur de faire des recherches sur lui, d'être déçue...

L'âme du désertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant