Chapitre 3 ✔

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Quand je repensais à la tête de Jonathan, de la pitié s'emparait de moi

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Quand je repensais à la tête de Jonathan, de la pitié s'emparait de moi. Y étais-je allée un peu trop fort ? Sûrement pas ! Il ne fallait pas ressentir une once de gêne pour un être aussi misérable que lui. Après tout, il n'avait aucun remords, lui, quand il m'humiliait. 

Pour chasser ces pensées qui devenaient insupportables, je me levai de mon lit et me dirigeai en bas. Ma mère devait être en train de préparer à manger, l'odeur de poulet en témoignait. J'avais déjà oublié tous mes soucis, lorsque cette paisible odeur avait atteint mes narines. 

Avec un sourire béat, je rentrai dans la cuisine puis je vis ma mère en train de couper des carottes en rondelles sur le plan de travail flambant neuf. J'enroulai mes bras autour de sa taille et lui dis : 

— J'adore quand tu me gâtes comme ça ! 

Le poulet était mon plat préféré et vu que ma mère n'était pas souvent ici pour me le faire, faute de temps, je mangeais autre chose, mais rien ne pouvait égaler sa cuisine ! Même quand elle était un minimum présente, elle me faisait toujours plaisir. 

— Tu es mon seul enfant, tu imagines si je te mets à dos ? dit-elle en riant. 

Elle se retourna et je la lâchai. Son regard parcouru mon visage et je pouvais lire dans ses yeux un sentiment de tristesse. J'étais si moche à voir ? 

— Je sais que je ne suis pas belle et une erreur de la nature, mais si tu es si triste en me regardant... 

— Tu grandis si vite... me coupa-t-elle. 

— Maman, ne commence pas, je ne vais pas être une de ces adolescentes idiotes et te laisser. Tu seras toujours ma maman adorée. Et aussi cliché que cela puisse paraître, je t'aime ! 

Ses lèvres se retroussèrent pour former un large sourire qui m'était si chaleureux. Ma mère était mon refuge, mon aide, ma lumière dans un tunnel noir qu'était l'adolescence. Même si elle n'était pas très présente à cause de son boulot d'infirmière elle était tout de même à l'écoute quand j'en avais besoin. Je ne la remercierai jamais assez pour ça. 

— Je t'aime aussi ma chérie, dit-elle, en souriant. Bon, il faut que je le finisse ce poulet ! Au fait, c'est quand votre sortie ? demanda-t-elle. 

Je fis le tour du comptoir pour m'asseoir sur un des tabourets. Maintenant face à ma mère, je pouvais la regarder et dans mes yeux elle lisait de l'incompréhension. En effet, de quelle sortie voulait-elle parler ? 

— Ne me dis pas que tu as oublié ? Le dîner du lycée qu'ils organisent au moins deux fois tous les ans. 

— Ah ça ? J'y vais, mais à contrecœur... Vu que c'est gratuit, je ne manquerais pas l'occasion. 

Elle mit les carottes dans la grande casserole et continua : 

— Pourquoi à contrecœur ? 

— Pour rien allez, j'ai faim ! 

Rends-moi mon corps ! TOME 1 #Wattys2020Où les histoires vivent. Découvrez maintenant