Chapitre 29

Depuis le début
                                    

- C'était normal après tout, s'exclame-t-il. Je ne te l'ai jamais dit, mais je suis vraiment content qu'on ait repris contact. Quand on ne se voyait plus, parfois il m'arrivait de penser à toi et de me dire que tu me manquais. J'ai tellement de bons souvenirs de nos années passées ensemble que, quand on ne se parlait plus, ça faisait un grand vide. Quand je t'ai aperçue dans la classe, alors que je venais de changer, je me suis d'abord dit que tu étais sûrement passée à autre chose. Que tu t'étais faite d'autres amis bien mieux que moi et que tu ne ferais même pas attention au fait que je faisais désormais partie de la même classe que toi. Mais quand tu m'as souri et que tu t'es avancée vers moi, pour me dire bonjour avec un grand sourire, j'ai compris que tout pouvait redevenir comme avant, et peut-être même mieux encore.

- Tu ne t'es pas trompé, affirmé-je en souriant. Je suis contente d'avoir ton point de vue sur tout ça. Moi non plus je t'ai jamais oublié, et je me suis souvent dit que c'était vraiment dommage qu'on est pas gardés contact.

- Tu sais, on a eu beau ne pas se voir pendant plusieurs années, je te connaissais toujours aussi bien. Je m'en suis aperçu quand tu m'as souri, et qu'on a discuté ensemble le premier jour de nos retrouvailles. Tu as eu beau faire semblant d'être heureuse, j'ai bien vu que tu ne l'étais pas complètement. Tu as déjà entendu parlé du regard triste ? Et bien c'est le regard que tu avais. Même si un sourire s'étirait sur tes lèvres, tes yeux semblaient perdus. Comme une tache sur un tableau qui l'empêcherait d'être incroyable, ton regard empêchait ton visage de rayonner de joie comme il l'aurait dû.

- Où veux-tu en venir, hésité-je à dire après de tels aveux.

- Ce regard, je m'étais donné pour but d'en savoir la cause et de le changer en un sourire plein de vie, et j'ai réussi. Mais quand Taylor est arrivé, tout est redevenu comme avant. Je ne le connais pas, mais avec le peu que je sais sur lui, je le déteste. Je me fiche qu'il ait ses raisons ; qu'il se les garde. Ce que je ne supporte pas, c'est qu'il t'ait fait autant souffrir et qu'il continue encore aujourd'hui en revenant comme si tu pouvais tout oublier.

- C'est mon histoire. Je ne veux pas que tu t'en mêles, ça n'arrangera rien, soufflé-je.

- Mais je ne peux pas rester les bras croisés, à te regarder te morfondre à cause d'une personne comme lui !

- Si, tu peux. Dis-toi que c'est pour moi... "

Il se met à souffler à son tour puis cède à ma demande. Je le vois qui cherche ce qu'il a à dire, comme s'il n'était pas sûr d'avoir le droit de le faire.

" Vas-y, dis-moi. Je t'écoute.

- Co...comment tu sais que je voulais te demander quelque chose ?

- Tu n'es pas le seul à connaître l'autre par cœur, lui expliqué-je en souriant.

- Et bien... je sais que ce n'est pas forcément une bonne idée de poser cette question, mais tu sais que je suis curieux, et surtout quand cela concerne mes amis, rit-il nerveusement. "

Il prend une grande inspiration, avant de continuer.

" Je voulais savoir pourquoi tu as déclenché une crise d'angoisse.

- Il y a quelqu'un qui t'a appelé dans la classe et vu que tu ne répondais pas, il a réessayé avec ton surnom, "Mel". C'était celui que je donnais à Mélicende et je n'étais pas préparée à l'entendre à nouveau un jour. Et puis après, tout s'est enchaîné.

- Évidemment. On revient toujours à cette foutue soirée et aux actions de ce mec sorti de nulle part. Il aurait jamais dû mettre les pieds dans ce lycée !

- Tu sais, il a quand même été là quand Mélicende nous a quittés...

- Tu rigoles j'espère ! s'énerve-t-il. Rappelle-moi pourquoi c'est arrivé ? S'il existait pas, ta meilleure amie serait toujours là et tu ne serais pas en train de t'accrocher à la vie comme tu le fais depuis ce jour.

Souvenirs [En Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant