Chapitre 29

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" Mel ! "

Ce surnom me provoque une décharge électrique et mes muscles se raidissent. Ma respiration commence à devenir difficile et mes yeux deviennent humides. Ma poitrine se gonfle fortement pour chercher à accueillir l'air que je n'ai plus dans mes poumons. Mon corps est à présent tremblant comme une feuille.

" Alysée ! s'inquiète Taylor. "

Ma gorge se noue et alors que des larmes perlent le long de mes joues, un rire nerveux s'échappe de mes lèvres.

Que m'arrive-t-il ?

Melvin, qui a pris conscience qu'on l'appelle, se retourne et me voit paniquée. Il lance un bref regard noir à Taylor, qui tente de comprendre ce qui m'arrive, puis prend la parole.

" Madame, Alysée ne se sent pas bien, je peux l'emmener à l'infirmerie ?

- Oui, allez-y, répond notre professeure qui semble ne pas trop s'en préoccuper. "

Je me lève donc et me dirige, accompagnée de mon meilleur ami, à l'extérieur de la salle de classe.

Nous déambulons dans les couloirs où règne un silence de mort. Je tente de regarder à travers la baie vitrée de l'établissement, quand le soleil m'aveugle. Je papillonne des yeux rapidement et me cache le visage avec les mains. Je perds l'équilibre et manque de tomber à terre. Je pose alors ma main contre le mur pour reprendre ma respiration, qui semble se faire toujours aussi difficile.

" Alysée, ça ne va toujours pas mieux ? "

Je lui réponds en secouant ma tête de droite à gauche.

" Ne t'inquiète pas, on est bientôt arrivés. Tu fais une crise d'angoisse, ce n'est pas très grave en soi. "

Une crise d'angoisse ? Mais ça ne m'était jamais arrivé avant cela. Il s'approche de moi tout en m'expliquant de quoi il s'agit, mais sa voix me semble de plus en plus lointaine. Mes muscles se relâchent sans prévenir et je sens mon corps s'effondrer.

C'est alors que deux bras viennent me soulever et me porter comme on le ferait avec un nouveau né. Ma tête continue de tourner et de se faire lourde tandis que des taches noires apparaissent dans ma vision. Je me laisse aller contre mon ami qui me transporte ainsi jusqu'au bureau de l'infirmière.

Lorsque je rouvre les yeux, je suis allongée sur un lit. Je reconnais immédiatement le lieu où je me trouve et ne peux m'empêcher de repenser à la première fois où j'ai rencontré Taylor. Tout cela me semble si lointain, et pourtant, quand je le vois, tout refait surface et j'ai l'impression que ce qu'on a vécu ensemble était hier.

Je m'aperçois immédiatement que ma respiration a repris son cours normal et que tout le reste est rentré dans l'ordre. L'infirmière arrive à mes côtés et prend ma tension. D'après elle, il n'y a rien à signaler, ce qui me rassure. La jeune femme me tend ensuite un verre d'eau ainsi qu'un paracétamol que j'accepte vivement. Elle me sourit puis me dit avant de s'éclipser :

" Si tu as besoin de quelque chose, demande-moi, je serai juste à côté. "

Je lui réponds d'un hochement de tête accompagné d'un "merci".

" Ton ami demande s'il peut venir te voir ?

- Évidemment, dis-je à mon tour le sourire aux lèvres. "

Alors que l'infirmière en blouse blanche disparaît, je vois apparaître une chevelure brune dans l'entrebâillement de la porte. Il entre et vient s'installer sur la chaise située au bord de mon lit.

" Ça a l'air d'aller mieux, commence-t-il en cherchant ses mots.

- Oui, merci de m'avoir aidée tout à l'heure.

Souvenirs [En Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant