Chapitre 3

187 20 47
                                    

- MAMAN !!!!!!! "

Une voiture à contre-sens nous fonce dessus. Ma mère est prise de panique face à la gravité de la situation et reste comme paralysée devant la scène. Sans réfléchir, je me jette sur le volant et le fait tourner rapidement vers la droite. La voiture dérape brutalement sur le bitume, faisant crisser les pneus, et se retrouve dans le bas côté, quelques mètres plus loin. Je reporte mon attention sur ma mère qui semble avoir repris ses esprits. Elle me regarde à son tour et me prend dans ses bras.

Je me rends alors compte avec indignation que ce fou furieux s'est enfui sans même prendre la peine de s'assurer que nous n'avions rien. On aurait pu y passer, il n'en aurait clairement rien eu à faire !

Je sors de la voiture pour constater les dégâts. L'aile avant droite est légèrement enfoncée et les portières du côté droit sont rayées, mais rien de très profond. Nous avons frôlé de peu la mort. C'est peut-être triste à dire, mais ça n'aurait pas été si mal. La seule personne à qui je tiens encore, c'est ma mère, alors mourir avec elle et rejoindre mon père et Mélicende n'aurait eu que du positif. Je crois que je ne sais même plus ce que je dis. Et puis de toute façon, le destin en a décidé autrement. Ce fichu destin qui met en l'air ma vie et qui me fait vivre un enfer.

Je retourne m'asseoir dans la voiture aux côtés de celle que j'aime. Après avoir pris quelques minutes pour nous calmer et reprendre totalement nos esprits, cette dernière redémarre et reprend la direction de la maison.

Arrivée chez moi, j'insère la clé dans la serrure. Cela fait bizarre ; je me suis absentée seulement une semaine et pourtant j'ai l'impression de tout redécouvrir. J'enlève mes chaussures, j'accroche ma veste puis monte les marches de l'escalier une à une jusqu'à me retrouver devant ma chambre. Je clenche la poignée et pousse la porte. Je me dirige instinctivement vers mon bureau. Je souris en voyant la photo posée sur ce dernier. Elle avait été prise pendant une sortie shopping avec Mélicende, et dessus, nous faisions nos folles. Elle portait des lunettes de soleil trois fois trop grandes et moi une casquette mise à l'envers comme pour faire ma rebelle. Soudain je me souviens qu'elle est partie et mon sourire s'efface. Je m'assois sur mon lit et je vois le poster de notre groupe de musique préféré. Sur le coup de la colère, je me jette dessus, le déchire violemment et le lance à l'autre bout de la pièce. Des larmes viennent me brouiller la vue et je m'effondre en pleurs. Je hurle et je frappe de toutes mes forces sur mon oreiller jusqu'à l'épuisement. Puis, à bout de souffle, je m'endors avec les joues encore humides.

******

Après avoir déprimé une semaine entière, à rester dans mon lit nuit et jour et à manger le premier truc qui me venait sous la main, je me suis enfin reprise en main. Aujourd'hui c'est décidé, je retourne au lycée même si je dois l'avouer, je suis un peu anxieuse. Sans ma meilleure amie, ce ne sera pas pareil. Finis tous nos délires et nos fous rires.

Me rappelant l'existence de mon téléphone, je le prends en main et le rallume. Lorsque j'arrive sur l'écran d'accueil, après l'avoir déverrouillé, il se met à vibrer interminablement. Je reçois alors toutes les notifications que mon cellulaire garde en mémoire depuis mon séjour à l'hôpital. Je supprime celles qui me semblent inutiles avant de m'intéresser aux quelques messages de mes amies. Le premier date du lundi juste après mon agression.

Elena : Salut ma belle, on ne t'a pas vu aujourd'hui au lycée. Tout vas bien ?

Le second semble être envoyé le jour suivant.

Elena : On s'inquiète de ne toujours pas avoir de nouvelles ni de toi, ni de Mélicende. Tu sais que s'il se passe quelque chose, tu peux nous en parler.

Puis c'est ensuite le message de Maëlys, reçu la deuxième semaine, dont j'entame la lecture.

Maëlys : On pense très fort à toi tous les jours en espérant que tu vas bien. Ta présence nous manque et ton silence nous inquiète. Nous attendons ton retour avec impatience.
Tes amis qui t'aiment ❤

Souvenirs [En Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant