Rose Johnson

122 27 25
                                    

Rose, Rose, Rose... Je déteste ce prénom. Sérieusement Rose ? Mes parents ne m'aimaient pas, ce n'est pas possible ! Enfin bref ! Je m'appelle Rose (comme si vous n'aviez pas deviné) Johnson, j'ai 19 ans et je suis en fac de sciences.

D'ailleurs, en plus de ce prénom tout pourri, je suis antophobe. Vous ne savez pas ce que c'est ? Tant mieux, lisez la suite et vous n'aurez pas besoin d'un dictionnaire ! Avant toute chose, je tenais à préciser que Layla est ma meilleure amie, on se connaît depuis... depuis toujours en fait ! Je tiens à vous le préciser pour que vous compreniez bien la situation qui va suivre.

~

Mardi 16 Mai. Une journée qui paraissait être normale, mais qui ne l'était pas DU TOUT (et pas que parce que c'est l'anniv' de Thomas Brodie-Sangster, dont je suis fan). Ce soir, après le cours qui s'annonçaient d'être d'un ennui mortel, je devais me rendre chez Layla pour une soirée films d'horreur ! Yeah ! Bref !

En ce moment-même, je suis devant la porte d'entrée attendant mon frère que je devais poser au lycée avant de me rendre à la fac. Depuis que j'avais mon permis, on avait l'impression que ma mère croyait que l'autocollant A sur ma voiture voulait signifier taxi, mais bon... Je ne vais pas me plaindre parce qu'au moins, j'avais ma propre voiture.

Je soupirai, énervée et criai :

« -Bordel Clay !! Bouge toi !! »

Mon frère, comme tous les matins, était en retard. Pourtant, aujourd'hui, on commençait par TD et il ne fallait absolument pas que j'arrive en retard. Les examens approchaient et je ne pouvais pas me permettre de rater une séance d'exercices.

Enfin, Clayton arriva quelques minutes après, une tonne de gel dans les cheveux. Pas étonnant qu'il soit toujours en retard !

Je déposai mon frère à quelques mètres du lycée et mis le cap vers la fac de sciences, située dans le campus universitaire de la ville.

Bien vite, j'arrivai et, à peine sortie de la voiture, ma montre m'apprit qu'il fallait que je file dans la salle 003. Je poussai un grognement tout en maudissant mon frère qui me faisait toujours arriver pile à l'heure.

La matinée de TD passa vite et je m'achetai un sandwich afin de réviser tout en mangeant. Mes ambitions de réviser la chimie orga retombèrent vite car je reçus un appel de Layla. Nous discutâmes pendant près d'une heure et, quand je raccrochai, je me rendis compte qu'il fallait que retourne en cours, direction amphi 5.

Les cours de l'après-midi finirent bien vite et je passai voir le prof à la fin de l'heure afin de poser mes questions. Il avait l'habitude de me voir car j'étais une des seule à venir le voir en fin de ses cours (et une des seules à l'écouter aussi).

« -Mademoiselle Johnson ! Qu'est ce que je peux faire pour vous cette fois ? »

Il avait pris l'habitude de m'appeler par mon nom de famille parce que je lui avais un jour avouer mon aversion face à mon prénom.

« -Je me demandai si vous pourriez me réexpliquer comment réduire la matrice nilpotent que nous avons vue. »

Il sortit un stylo de son sac et écrivit au tableau la fameuse matrice avant de manipuler les chiffres et de finalement la réduire.

Après réflexion, ce n'était pas si compliqué que ça, c'était même logique. Je le remerciai, puis sortis de l'amphithéâtre. J'étais la dernière à sortir, si bien que le bâtiment de la fac était presque vide.

Juste avant de démarrer, j'envoyai un message à Layla pour lui demander si je devais amener quelque chose ce soir. Ce soir-là, afin d'éviter les bouchons créés aux heures de pointe, j'empruntai une route assez paumée, qui traversait des coins de la ville qui craignaient un peu (beaucoup).

Soudain, mon téléphone vibra, signe que je venais de recevoir un message. Je jetai un coup d'œil rapide car j'avais posé mon téléphone bien en vue sur le siège passager. Je lus le message et, l'espace de quelques secondes, je sentis mon cœur s'arrêter de battre.

Un klaxon me fit revenir sur terre. Je mis un grand coup de volant et évitai de justesse une voiture venant d'en face. Je freinai et me retrouvai à vingt kilomètres à l'heure, sur une route à cinquante, reprenant tout juste les esprits. Puis, le message me revint en tête et j'eus toutes les peines du monde à contenir ce sentiment de terreur qui grandissait en moi. Je soufflai un grand coup et me concentrai sur la route. Je n'allais quand même pas sortir de la route pour cette foutue phobie !

D'ailleurs, j'allais y aller ! Quoi ? Oui, je vais y aller ! Comment ?

Ok, j'arrête de me parler toute seule.

Je soupirai soupirer et me garai au premier parking que je trouvais. Foutue soirée de merde !! Je descendis de ma voiture, tremblante de peur. J'allais le faire ! J'allais y aller ! Courage Rose ! Tu ne portes quand même pas ton nom pour rien !

Je traversai quelques rues avant d'y arriver. Je sentis mon estomac se retourner mais je me retins de vomir de peu. La peur était là, plus forte que jamais. Elles étaient là, elles.

Je fermai les yeux, ceux-ci commençant à s'humidifier de larmes. Calme toi R !

Je pris mon courage à deux mains et, sans me poser de questions, j'entrai dans ce bâtiment de malheur. Qu'est ce que je ne ferai pas pour Layla !

 Je me trouvai entourée par elles. Une voix me parut de bien loin et je ne compris pas ce qu'elle disait. Toute mon attention était focalisée sur elles. C'était fou ce qu'elles pouvaient provoquer en moi. Mes mains étaient moites, ma gorge sèche, mon dos trempé de sueur, ma respiration sifflante, mes yeux exorbités. En d'autres termes : j'étais terrorisée. Je ne pouvais plus bouger. Je n'aurais jamais du entrer ici ! Foutue phobie !

Une main se posa sur mon épaule mais je n'y pris pas attention, trop apeurée par elles. J'avais presque l'impression d'avoir à affronter une armée. J'étais seule, seule contre tous, contre elles toutes. Elles étaient là, armées, prêtes à frapper, prêtes à tuer.

La peur m'aveugla. Je ne voyais plus rien qu'elles dans la vision. Je ne savais pas pourquoi mais je sentis les jambes fléchir sous moi. Juste avant de m'évanouir, je repensai au message de Layla.

'Passe acheter des fleurs pour la mère, elle sera contente'

Des fleurs.

Forcément.

~

Je m'appelle Rose Johnson, je suis antophobe, j'ai peur des fleurs.

Vous comprenez maintenant pourquoi je déteste mon prénom !

~
By LetTheMagicHappen

PhobophobieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant