Layla Luis

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Salut ! Je m'appelle Layla Luis et j'ai 16 ans. Oui comme Andrea Luis, c'est ma grande sœur. Je suis en 1èreS dans un lycée publique un peu moyen. Ma meilleure amie, Rose, me le rappelle sans cesse, elle qui est allée dans un lycée privé hyper réputé et hyper moderne. C'est vrai qu'avec nos ordi qui datent de l'an 900 on a l'air un peu minable. Ah, et j'allais oublier, je suis pogonophobe.

Vous ne savez pas ce que c'est? Tant mieux parce que c'est trop la honte. Je vous le dit clairement parce que je me sens ridicule. Mais s'il vous plaît, ne vous moquez pas. Je me sens déjà assez débile pour que vous me rabaissiez encore plus.

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Ce jour là, j'étais donc dans ma chambre sur mon ordinateur. Je regardais ce qu'il se passait sur Facebook, les nouvelles vidéos intéressantes sur Youtube... Bon ok, c'est pas vrai. J'étais en train de stalker mon crush sur Facebook. En même temps, ce mec est trop parfait! Il est dans mon lycée et c'est le frère du fiancé de la meilleure amie de ma sœur. Il est absolument trop beau, et drôle, et intelligent et... parfait quoi ! Même son nom est trop beau ! Il s'appelle Ashton Isaaks si vous voulez savoir. J'aimerais tellement qu'il me remarque un jour...

Donc je regardais ses photos quand m'a mère m'a demandé d'aller acheter du lait dans la nouvelle petite épicerie au coin de notre rue. Je n'y étais encore jamais aller. Par contre ça me soulait grave. Sérieusement, je devais me lever et me préparer à sortir pour du lait. Mais je savais aussi pertinemment que si je ne le faisais pas, je pouvais dire adieu à mon ordinateur ce qui était parfaitement inconcevable.

Je pense que vous avez donc deviné ma réaction : je me suis bougée et je suis allée chercher ce lait.

J'arrivais assez vite à la boutique. Le magasin était neuf mais la devanture méritait d'être changée. Sérieusement, mélangé du orange, du bleu ciel, du vert pomme et du rose bonbon sur le même panneau devrait être interdit. Les propriétaires devraient être arrêtés pour attentat à la vision parce que ça piquait les yeux.

Bref, je m'égare. Je rentrai dans le magasin et lançai un « Bonjour ! » au caissier. C'était un crétin. Pourquoi ? De un, il n'a pas répondu. Bonjour la politesse. De deux il n'a même pas daigné se retourner. Tout ce que je pouvais voir de lui était un sweat noir et un crâne chauve. Parfait. Génial. Parfaitement génial.

Déjà que de base je voulais pas être ici alors si en plus il est super désagréable ! Je me dirigeais vers le rayon du lait, pour, en toute logique, trouver du lait. Beaucoup trop de fois le mot « Lait » dans ce texte. Donc, j'étais en plein dilemme. Déjà je devais prendre du lait demi-écrémé parce que les autres étaient pas bons. Mais je devais prendre du Candia, du Lactel ou du Paturages ?... Mais crotte pourquoi ils font autant de marques différentes ?! C'est juste du lait ! Pourquoi ils font pas juste une marque avec un prix ?! Bon en réalité j'ai pas vraiment penser « crotte » mais je voulais pas dire de mots vulgaires, pour pas choquer les âmes sensibles.

Tandis que j'étais totalement perdue dans mes réflexions, j'entendis le caissier me demander :

« Vous avez besoin d'aide ? »

Alors réflexion... Il m'avait pas dit bonjour et il m'avait même pas regardé. Du coup j'avais décidé de faire pareil et je ne m'étais pas retournée. Moi rancunière ? Je ne vois pas de quoi vous parlez. Donc je lui avais répondu de dos et de façon bien sèche :

« Non ça va merci. »

Je l'entendis retourner derrière son comptoir. Je soupirais avant de finalement me décider. Je partis donc en direction de la caisse mais là...

~

Vous sentez le drame arriver hein ? C'est normal parce qu'à partir de ce moment, il s'est passé quelque chose dont j'ai vraiment honte. Je me sens encore ridicule mais c'était plus fort que moi alors s'il vous plaît, ne rigolez pas. Ou pas trop.

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Donc là, je le vis. Évidemment. C'était obligé d'arriver. Je sentais le stress me serrer le ventre. Je mis ma main sur la bouche pour m'empêcher de crier. Malheureusement, je sentais déjà les larmes me piquer les yeux et je ne connaissais pas de technique pour empêcher cela. Je retournais précipitamment au fond de la boutique.

Il ne nous avait pas vus, moi et ma panique.

La respiration saccadée, je me laissais glisser le long d'un mur, à un endroit où il ne pouvait pas me voir, où je ne pouvais pas le voir.

Sa vision m'était insupportable. Je tremblais de tous mes membres. Les larmes dégoulinaient sur mes joues. Je ne pouvais décidemment pas sortir d'ici. Ça impliquerait de le voir encore.

Je ne sais pas combien de temps je suis restée prostrée au sol, en position fœtale entre deux étagères.

Une fois que j'eu rassembler tout mon courage, je me relevais et attraper le lait que j'avais laisser tomber.

J'avançais prudemment vers la sortie. Je sentais l'angoisse me nouer la gorge. J'étais sur le point de pleurer à nouveau. Mes jambes étaient lourdes et je luttais pour rester debout et avancer. Je ne pouvais pas rester tétanisée en plein milieu de l'allée comme ça... Je fermais les yeux et avançais.

Quand j'arrivais à la caisse, je soufflais un bon coup en ouvrant les yeux. Je fixais l'endroit où il se tenait. J'eus alors un petit rire euphorique quand je réalisais qu'il n'était plus là.

Je payais donc mon lait auprès de la jeune stagiaire et courrais dehors le plus vite possible quand je vis la porte du local des employés s'ouvrir sur un homme en sweat noir dont le visage était encore caché.

Je ne devais plus le voir.

Je ne pouvais plus le voir.

Le visage de ce caissier représentait mon pire cauchemar. Non pas qu'il était moche non ! Quoique... bon d'accord il était carrément pas fait pour être mannequin mais j'ai pas peur des gens moches.

Ce qui me paralysait, c'était ce qu'il y avait SUR son visage.

Cette masse sombre et bouclé qui ornait son menton représentait ce qui m'effrayait le plus dans ce monde.

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Je m'appelle Layla Luis, j'ai 16 ans et je suis pogonophobe. J'ai peur des barbes.

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By elsago30mentionner un utilisateur

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