Chapitre 28

Depuis le début
                                    

Je vois alors son regard devenir sombre et son expression s'endurcir. Mais je le connais si bien, que j'arrive à discerner de la tristesse ainsi que de la déception dans tout cela. J'ai beau être sûre de moi, et ne pas avoir envie de lui adresser la parole, une part de moi regrette de lui faire du mal.

Je le regarde se diriger vers les salles de cours. Maëlys lui jette un regard rempli de compassion et cela semble le toucher. Cette fille est vraiment un ange. Elle arrive toujours à voir au-delà des fautes commises et à faire la part des choses. Ce que je n'arrive pas...

Pdv Taylor

C'est quoi ce bordel !

La voir si proche avec ce mec sorti de nul part me rend fou. Et en plus de ça, elle refuse de me parler. Mais qu'est-ce que je peux bien faire de plus ? Elle était là au tribunal, quand j'ai expliqué ce qu'il s'était réellement passé. Elle a entendu le juge m'innocenter. Elle sait que je n'ai pas tué volontairement. Et pourtant...

Je sais bien qu'elle a beaucoup souffert à cause de mes actes. Je comprends qu'elle m'en veuille, mais je ne souhaite qu'une seule chose, c'est que tout redevienne comme avant. Que lorsqu'elle m'aperçoive, son visage s'illumine. Je veux l'entendre rire à nouveau à mes côtés. Je veux pouvoir encore la serrer dans mes bras.

Durant ces quatre mois d'absence, je n'ai fait que de penser à elle. Quatre longs mois de solitude, de tristesse, de remise en question quotidienne. J'ai imaginé des tas de possibilités pour nos retrouvailles, mais jamais je n'avais pensé la retrouver aux côtés d'un autre garçon.

Son meilleur ami ? La bonne blague ! Vu la manière dont il la regardait juste avant que je ne parte, ça m'étonnerait qu'il la voit seulement comme une amie. Et rien que de penser à cela, j'enrage encore plus.

Je longe les couloirs du bâtiment et je m'arrête devant le distributeur de boissons pour me prendre un café. Je sors une pièce d'un euro, que je fais glisser dans la machine, avant d'appuyer sur le bouton pour passer ma commande. Seulement, la pièce retombe là où l'on est censé récupérer notre monnaie. Fichu distributeur qui accepte les pièces quand ça l'arrange !

Je me place alors devant le second distributeur et, après avoir effectué les mêmes actions, celui-ci daigne accepter de préparer mon café. Un long bip résonne et je sors le gobelet brûlant de la machine.

Je déambule quelque temps dans la cour de récréation. Puis je rejoins les couloirs après avoir jeté le verre en plastique. Je sens les regards braqués sur moi et cela me met mal à l'aise. J'ai l'impression d'être une bête de foire ou encore un monstre.

Un monstre, oui ! Après tout... ils ne sont pas très loin du compte. Même si j'ai été victime d'hypnose, je n'ai pas été irréprochable durant ces deux années passées aux côtés de Stephan et William.

J'arrive enfin devant la salle de classe et me faufile rapidement à l'intérieur pour échapper aux regards malveillants. Je me dirige vers ma place habituelle et m'y installe. Alors que je commence à sortir mes affaires, je vois arriver Alysée et Melvin qui se dirigent vers moi. Ce dernier prend la parole :

" Hum hum, désolé mais cette place est la mienne, me lance-t-il en arborant un sourire mesquin.

- Et ? réponds-je calmement.

- Et donc tu vas déplacer tes petites affaires ailleurs.

- Déjà, tu m'expliques ce que tu fais dans cette classe ? Parce que je t'ai jamais vu avant.

- Il a changé de classe après les vacances de Noël pour pouvoir suivre les cours de latin avec nous, répond Alysée.

- Eh bien, sache qu'avant que tu n'arrives, cette place était la mienne et je compte bien y rester, dis-je avec un grand sourire hypocrite.

Souvenirs [En Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant