Byron rit avec moi et approuve.

Il se gare et attend quelques petites minutes que je sorte le GPS et le mette en marche. Il m'indique trente-cinq minutes de marche. C'est bien ce que Jay m'avait dit. Le trajet est fait, j'ai juste à le suivre.

– Des conseils pour réussir ? Lui demandé-je en ouvrant la portière, prête à partir.

– Fais attention aux gardes jusqu'à quatre heures, ne traîne pas car il reviennent à quatre heure quarante pour la relève. Fais également gaffe aux caméras, elles sont partout mais tu peux facilement les repérer par un point rouge qui clignotent doucement, bon courage.

– Super, merci.

Il me fait signe de la tête, me souhaitant bonne chance et me laisse là, dans la ville. Je sais que je suis pas vraiment loin de chez Jay, et de mon building d'ailleurs. Je connais mais je vais quand-même suivre le GPS, on ne sait jamais.

L'entrée des hangars de gang de Carins Wood n'est pas flagrante, il faut connaître pour savoir que ce sont eux. Et moi, je connais. Je ne suis pas une pauvre débutante comme ceux que Jay a pu envoyer pour récupérer MES dossiers. Je me suis déjà aventurée dans les hangars du Nord et je sais où sont les caméras principales, dont celles qui sont transférées chez eux. Il a beau me dire « fais attention, cette mission est dangereuse, patati patata », pour moi, ça sera un jeu d'enfant.

Je laisse Byron s'éloigner et dès que le silence règne dans la ville, que je n'entends pas un seul bruit, je cours jusqu'à la première caméras qui, d'après la carte, ainsi que mes souvenirs, se situe au coin de la deuxième avenue.

Je cours sans m'arrêter, heureuse de pouvoir faire cette mission, j'ai tellement hâte de pouvoir ouvrir ces dossiers qui vont oui ou non changer ma vie. Je veux savoir ce qu'ils contiennent.

Je piétine dans les flaques d'eau, traverse comme je veux et quand je veux, tant il n'y a personne. J'adore sortir au beau milieu de la nuit comme cela, c'est si agréable, on se sent vulnérable et j'adore.

Je ralentis et arrive au croisement de la deuxième avenue. Je lève la tête et la vois au loin, clignotant d'un voyant rouge.

Bien, c'est ici que tout va se jouer. À partir du moment où je vais tirer, je vais brouiller une partie du système et ils ne se douteront pas que c'est moi, ils croiront sûrement que c'est une défaillance électrique. J'espère.

Je retrouve une respiration constante et reste cachée derrière cette voiture. Je sors mon arme (ou plutôt celle de Jay) pour l'inaugurer de mes propres mains et m'appuie sur le capot avant de la voiture.

OK. Je me concentre, je ne dois pas louper ce tir, c'est comme-ci je n'en avais qu'un seul, pour moi, c'est celui-ci ou rien. Je respire calmement, prenant le temps de bien viser.

J'appuie sur la gâchette et découvre ce que l'arme de Jay a dans le ventre.

Autant le dire, ça n'a rien à voir avec la mienne. Je dirais que le bruit, la sensation, le souffle des détonations sont indescriptibles et j'ai touché la cible.

J'ai l'ai cassé et l'étrange plaisir que j'ai eu à viser cette fichue caméra, à apprécier la force, le bruit, puis ce sentiment de supériorité, cette concentration que j'ai pu avoir, me donne envie de recommencer et de tirer de nouveau. Ce que je fais rapidement et surtout, sans louper la cible.

À partir de ce moment, du deuxième tir qui était tout de même inutile mais hyper excitant, je me suis mise à courir, à courir le plus vite possible car il ne faut surtout pas qu'ils se rendent compte d'où vient le problème.

ThornWhere stories live. Discover now