Chapitre 62: Andréniall...la fin?

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Chapitre 62 : Andréniall…la fin?

 

Point de vue d’Andréanne Brown

Une heure avant notre départ pour le bowling, assis sur le bol de toilette dont le couvercle était fermé, je pensais, pensais et pensais encore. Mais pas en rose…en noir. Des larmes dévalant mes joues, je pensais à ma mère, à mon père, à Niall et à tout le monde qui cohabitait avec moi dans cette immense villa… Personne ne remarquait à quel point je souffrais de l’intérieur. Oui, je souffrais. Bien plus que vous ne pouvez l’imaginer. Je repassais sans cesse les derniers mots que ma mère m’avait adressés avant son départ…

« Tu n’es qu’une bonne à rien! Tu juges tout le monde sans les connaitre réellement! Parfois, j’ai tellement honte que tu sois ma fille! »

Eh oui, ces petites phrases sans importance au pouvoir immense avait été les dernières choses qu’elle m’avait dit droit dans les yeux. Et en y repensant, ça me déchirait…. Totalement. Peut-être avait-elle raison…? Peut-être étais-je une bonne à rien? Si ma mère avait honte de moi, il était très bien possible que mes propres amis aussi… J’essuyai nerveusement mes joues sans vraiment faire attention à ce que je faisais. Je disais à tout le monde que ma mère me manquait, mais… C’était plus mon père. Ma mère, elle, me rabaissait sans cesse. Encore aujourd’hui, je me demande pourquoi je ne l’ai pas quitté plus tôt! Depuis le départ de mon père, elle vidait son sac sur moi en me crachant sa colère, sa peine…et ses insultes. Elle me disait tout ce qui lui passait par la tête. De plus, son nouvel amoureux n’arrangeait rien. Je le détestais à mourir. Chaque soir, je pleurais dans mon lit, seule, la tête dans mes oreillers, fatiguée de tout ce bordel. C’est comme ça que j’avais commencé à me mutiler. Je voulais faire taire la douleur qui était à l’intérieur de moi. Et quand je me coupais, ça me faisait mal, oui, mais ça me permettait aussi de me libérer des émotions que je ressentais. Savoir que j’avais mal à quelque part d’autre que dans mon cœur et ma tête me faisait un bien et un soulagement immense. Je me levai alors d’un coup sans vraiment réfléchir. Je m’avançai vers l’armoire, l’ouvris et pris dans mes mains le couteau que je cachais au fond d’une boîte de pansements. De cette manière, il passait inaperçu pour Niall. Je le fixai et me rassis sur la toilette, toujours e pleurant silencieusement. Je pouvais entendre les autres parler et rire au rez-de-chaussée. Je pouvais voir que sans moi, ils avaient quand même du plaisir. Ma libération, mon antidouleur et mon évasion se trouvait devant mes yeux. Ce simple bout de métal assez bien aiguisé avait le pouvoir de faire tout ça pour moi. Par contre, au moment de me décider, je repensai à Niall, à son sourire, à ses yeux, à sa voix… Tout à coup, je pus entendre parfaitement celle-ci…

« Je suis là pour toi. Je ne te laisserai jamais au grand jamais tomber. Et personne dans cette maison ne le fera, tu m’entends?»

« Ana ! Je sais que c’est dur, mais sois forte…pour moi. Pour les autres, aussi. J’ai besoin de toi… NOUS avons besoin de toi.  Je ne veux pas te voir comme ça, ni personne d’autre. Je ne veux pas que tu te fasses du mal comme tu le fais, tu m’entends ? Ça me brise le cœur de savoir que tu te fais ça… »

Je laissai des larmes s’échapper de mes yeux. Je ne pouvais plus m’arrêter. Non…je ne voulais pas lui faire subir ça. Je ne pouvais pas…mais d’un autre côté, il fallait que je le fasse. Pour pouvoir enfin me libérer de ma souffrance. J’approchai alors cet objet de ma peau, à ma taille en soulevant mon chandail doucement pour y apercevoir mes anciennes marques.

« Ana…je sais que c’est dur, mais sois forte…pour moi. »

« Sois forte… » « Sois forte… » « Pour moi… »

Croire Pour Survivre [TOME 1,2,3&4]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant