Chapitre 40 ✔️

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De retour au campement, j'avais essayé de paraître le plus naturel possible. La semi découverte de mes pouvoirs me donnaient une étrange confiance en moi, réveillée. J'en avais conscience mais cela ne me dérangeait pas plus que ça. J'aimais ressentir cette petite partie de moi qui était différente. Cette partie qui me rendait puissante.

Je me mis à sourire, seule mais épanouie comme je ne l'avais pas été depuis longtemps quand une voix résonna contre mon épaule.

- Qu'est-ce qu'il te fait sourire comme ça ? C'est notre petite escapade de ce matin à la cascade ? rit Peter.

- Hum, hum, je fis en mimant une moue approbatrice dissimulant une lourde vérité.

Il sourit de plus belle alors que je cherchais désespérément à cacher ce que je venais d'apprendre. Je ne voulais pas que Peter soit au courant. Je ne sais pas vraiment pourquoi je ne voulais lui en parler mais tout ce que je savais c'est que je devais protéger ce qui m'appartenait. Je ne pouvais pas le laisser prendre ce choix à ma place ou même me dissuader de les utiliser.

J'aimais cette puissance qu'on m'offrait. Quand j'ai posé ma main sur la joue de Thomas et que je l'ai persuadé que tout allait bien une douce chaleur m'avait envahi et m'avait incité à continuer et à ressentir encore et encore cette douceur qui circulait dans mes veines et dans chacun de mes muscles.

Je ne savais pas ce qui était le pire, devoir mentir à Peter, ou se sentir obligée de lui mentir pour conserver ma magie naissante. Le problème c'est que Peter va vite se douter que quelques chose cloche. Il fallait à tout prix que j'évite que cela se produise.

Je tournai les talons laissant perplexe Peter. Je dois tout faire pour qu'il croit que ma réaction est simplement stimulée par lui.

Je partis vers le jardin d'Or. Je hais cet endroit mais je voulais y aller. Je voulais que Peter me suive jusqu'à ce jardin. Je ne sais pas vraiment pourquoi. Sûrement pour me prouver l'emprise que j'avais sur lui.

Je me retournai une dernière fois, plantant mon regard dans les prunelles sombres de Peter avant de continuer ma route en sortant du campement. Je marchai sans me retourner espérant que mon plan est marché et qu'il me suive. Alors que je pensais qu'il ne me suivait plus j'entendis un bruissement de feuilles me rassurant instantanément. C'est bon, il est toujours là...

Je venais d'arriver au jardin, observant les fines herbes dorées. Voilà... Maintenant c'est l'heure de vérité. Malheureusement, je me retournai et découvris qu'il n'y avait personne.

Non, non, non ! Je pensais que...

Je pivotai une nouvelle fois complètement dépravée. Je pensais vraiment que cela marcherait...

Je relevai la tête et vis Peter, une mine sévère greffée au visage. Malgré cet air sévère, il n'avait pas l'air en colère. Non, c'était autre chose...

Il se trouvait à quelques mètres de moi mais il n'avait pas l'air de vouloir se rapprocher, comme s'il voulait garder cette distance entre nous. Pour ma part, je sentais ma respiration se saccader et la tension dans mon bas ventre s'accentuer. Je voyais le torse de Peter se soulever et s'abaisser frénétiquement et il finit par dire.

- Eve, qu'est-ce que tu m'as fait ?

Sans plus attendre, il se jeta sur moi, m'embrassant avec fougue. Ses mains vinrent directement se poser au creux de mes reins pour me coller contre lui. C'était tellement bon de le sentir contre moi comme ça. Même si je ne savais pas si c'était sa présence qui me procurait cette sensation ou le fait de savoir l'effet que je lui faisais en le sentant durcir contre moi. C'est sensationnel de voir qu'avec un simple regard j'arrive à animer chez lui l'envie de me suivre, peut-être même jusqu'au bout du monde.

Neverland ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant