SAVIOUR » a.griezmann

vingt-quatre

— Ton portable n'a pas arrêté de sonner. On se voit demain.

Sans ajouter quoi que ce soit, le Français quitta le vestiaire. Antoine saisit son téléphone dans la poche de son jean et découvrit plusieurs appels manqués de sa compagne. Il ne la rappela pas et s'empressa de se changer. Il quitta le stade dix petites minutes plus tard et rentra chez lui. Les lumières du rez-de-chaussée étaient encore allumées tandis qu'à l'étage, c'était le noir complet.

Le numéro sept entra dans la demeure. Il eut à peine le temps de faire quelques mètres, qu'une tornade brune s'accrocha à lui. Il reconnut l'Espagnole grâce à son odeur. Il sentit une goutte d'eau tomber dans son cou et fronça les sourcils. Il se recula pour voir le visage de Carolina et vit quelques perles salées sur ses joues.

— Qu'est-ce qu'il se passe ?

— Je croyais que... Je croyais qu'il t'était arrivé quelque chose.

— Je vais bien, Caro.

— Je ne te voyais pas rentrer et...

Il la prit dans ses bras sans savoir pourquoi elle était dans cet état alors qu'il n'avait qu'une heure de retard. Il passa sa main dans le dos de la jeune femme faisant des gestes verticaux pour la calmer ce qui marcha. Il prit finalement son visage entre ses mains et planta ses yeux dans les siens.

— Je vais bien, d'accord ? Tout va bien. Elle hocha la tête. Mais faut qu'on parle maintenant.

Ils montèrent à l'étage après avoir éteint toutes les lumières, se changèrent et s'installèrent sur le lit. Carolina avait pris la main de son compagnon dans les siennes, fixant un point invisible. Elle restait silencieuse, mais c'était toujours ainsi avant qu'elle se confie. Elle avait besoin de trouver les bons mots, trouver comment dire ce qu'elle avait à dire.

— Est-ce que tu penses qu'on peut tout pardonner à une personne parce qu'elle va mourir ?

— Pourquoi cette question ?

— Réponds-y simplement.

— Je ne pense pas qu'on peut pardonner, mais on peut essayer de mettre de côté tout ce qui s'est passé.

— George est revenu avec ma sœur. Le footballeur fronça les sourcils. C'est mon père, enfin, je n'aime pas l'appeler comme ça.

— Et depuis quand il a refait son apparition ?

— Environ deux semaines.

Il comprenait désormais son état de ces derniers jours. Les rares fois où elle lui avait parlé de son père, c'était en mal. Elle n'avait jamais digéré le fait qu'il trompe sa mère et qu'il parte ensuite, avec Miranda en plus, pour au final jeter tout son argent dans les jeux. Elle ne comprenait pas pourquoi il avait fait tout ça et cela resterait un mystère.

— Pourquoi tu ne m'en as pas parlé ?

— Parce que je veux les rayer de ma vie et parce que c'est mes problèmes, pas les tiens.

— Sauf qu'on est ensemble Caro et que tes problèmes sont aussi les miens.

— Je veux pas t'embarquer dans cette histoire, Anto.

Le tatoué posa sa main libre sur la joue de sa belle, faisant des gestes circulaires.

— Et moi, je veux l'être pour te soutenir. Tu as été là quand Victoire a réclamé la garde alors laisse-moi t'aider à mon tour. S'il te plaît.