IX. Que pour la famille, le chargeur nous vidons..

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Après deux-trois coups d'fil et quelques interrogations, on finit par apprendre que l'coupable se faisait appeler Vinz' et qu'il venait de la cité voisine. J'avais réussi à obtenir quelques photos de lui, autant vous dire qu'il avait une sale gueule. C'était un grand rebeu avec dégradé style à l'espagnole. Rien qu'ses cheveux ils brillaient grassement sur la photo, il devait avoir plus de graisse dans ses cheveux qu'il n'y en a dans les plats d'ma daronne.

On se rendit sans tarder dans sa tess avec Tony, d'après les habitants qu'on a interrogé il était pas tant que ça dans la bicrave mais plus dans les viols et agressions physiques. Il avait déjà écumé l'tribunal plusieurs fois mais s'était toujours débrouillé pour obtenir sursis.
C'était un tiseur, un alcoolo qui passait ses journées à traîner au bar. Il devait avoir la trentaine d'après la photo qu'on avait réussi à s'procurer. Une épave.

Après avoir fait un repérage dans son quartier, on rentra dans l'nôtre. Tony avait des litiges à régler et moi de la coke à m'procurer. J'avais l'intention de le tuer dans la soirée, malgré la haine qui m'animait j'étais pas certain de pouvoir l'descendre comme ça, de sang froid. J'étais pas un grand adepte de la cocaïne, mais j'préférais prendre des précautions si jamais l'adrénaline n'était pas suffisante.

Personne à part Tony n'était au courant de mon projet, quoi que Bonnie devait sûrement s'en douter. Elle était repartie chez elle après s'être assurée qu'elle n'était pas tombée enceinte et dit à sa mère pour justifier le fait qu'elle avait des bleus sur le visage et ses vêtements déchirés qu'elle s'était battue avec une autre fille et qu'elle a ensuite été recueillie par une amie à elle. Sa mère n'était pas dupe, elle savait que quelque chose n'allait pas chez sa fille. Contrairement à moi, Bonnie faisait partie d'une famille nombreuse donc sa génitrice ne s'attarda plus que ça sur le cas de Bonnie, trop occupée à devoir gérer les autres enfants.

Elle avait gardé mon survêtement, ça m'fait rire parce qu'elle est une grande fan du Barca et qu'elle se trimbale avec mon survet Real Madrid trois fois trop grand pour elle.

J'me dirige donc, l'esprit lourd de pensées confuses, vers la cave du block 5, là où tout s'passe. Le plus grand fournisseur de cocaïne de la ville, Luíz, avait prit ses quartiers dans cette cave. Bien sûr, les trafiquants d'autres substances illicites étaient autorisés à taffer ici (comme Enes ou moi), mais Luíz avait ses habitudes et si les vendeurs de beuh empiétaient sur sa "zone", il leur faisait rapidement comprendre sa supériorité en les faisant virer du réseau.
Ici y'a pas d'partage, c'est la loi du plus fort.

Luíz se trouvait dans son énorme fauteuil rouge rembourré, le "trône" comme il aimait l'appeler. En fait il s'prenait pour le roi de la tess. Il était respecté autant que Tony car il gagnait autant -voir plus- d'argent que lui. Les gens aimaient à répéter que si un jour Tony venait à tomber, Luíz prendrait sa place.

J'prenais pas part au médisances des gens, un jour ça pourrait m'retomber dessus alors j'préfèrais me la jouer discret.

J'arrive enfin dans l'secteur du "successeur" de Tony.

- Holà chico ! m'accueilli Luíz dans un grand sourire, faisant signe à ses gars de me laisser passer.

- Wesh, Luíz. Y'a moyen que tu me file un peu de coke ?

- Bien sûr, bien sûr. Il y a toujours une solution pour tout. Alors comme ça, la beuh ne te suffit plus ? me demanda t-il, un sourire ironique sur les lèvres.

- Faut croire que c'est pas assez.

- Hmm... Allez, suis-moi, fit-il après une brève hésitation.

L'appât du gain // GuizmoTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon