Chapitre 10: A l'ombre des hortensias en fleur

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Point de vue de Lily

Un mois et demi s'était écoulé depuis l'incident et je me retrouvais à mon point de départ : la demeure de Raphaël. Assise sur un petit banc en pierre, j'admirais songeuse les hortensias bleus qui formaient un mur végétal dense autour de moi. Cet arc de cercle cian délavé me protégeait, me cachait de la vue de tout un chacun. Je n'avais aucun envie de parler avec quelqu'un ou d'être épiée comme une bête de foire par les nombreux domestiques de la maison. J'étais la pauvre petite chose rescapée du feu et je n'en pouvais plus de leur pitié. Je ne peux plus m'apitoyer sur mon sort. Je n'ai plus le temps pour ça il faut que je reprenne ma vie en main.

Touchant les fleurs aussi grosses qu'une assiette je me remémorais les événements. Le feu déclaré criminel, le portrait robot du présumé pyromane, la menace du pseudo fleuriste concurrent... J'avais été convoquée un nombre incalculable d'heures au commissariat, remplies des attestations par dizaines et rien. Le coupable n'a jamais été retrouvé. Pas une seule piste ni même un seul indice... désespérant.... Je ne comprenais pas pourquoi on s'en était pris aussi violemment à moi. Rien ne collait, rien n'avait de sens, quelle était la raison ? Le but ? Je ne le saurais probablement jamais...

Soupirant, je m'allongeais sur le banc ma main droite jouait nerveusement avec l'herbe qu'allais je bien devenir..... Mon avant bras gauche me cachait du soleil rasant de la fin de journée et le murmure du vent dans les feuilles du saule pleureur me berçait tendrement.

Jamais je n'aurais pu me sortir seule de cette catastrophe. Raphaël avait été présent à chaque instant. Il m'avait accompagné comme une ombre à tous mes déplacements, me suivant au commissariat, me tenant la main lors de mes examens de santé, me consolant dans la fouille des décombres. Je vivais désormais chez lui dans une chambre luxueuse, remplie à ras bord de vêtements et de chaussures, il m'avait offert un tout nouveau téléphone dernier cri et un mac pro. Je suis toujours autant mal à l'aise par cette opulence de cadeaux mais il ne veut rien savoir et je ne peux rien refuser. Selon lui je suis « sa petite Lily » « sa petite sœur » « sa grande amie » et lui refuser son aide serait « une impolitesse digne d'une haute trahison ». Quelle tête de mule !

A cette pensée, je sentis un grand sourire se dessiner sur mon visage !

Je décidais de rentrer pour nourrir mon petit chat et accessoirement me réchauffer mon petit gilet ne suffisant pas contre ce petit vent printanier. Je me relevais d'un bond essuyant mes mains entre elles quand je rencontrais le regard d'Henri Thompson le secrétaire de Raphaël.

Surpris de nous retrouver seuls dans cette partie du jardin, il me salua d'un mouvement de tête respectueux et comptait repartir à toutes jambes. Arrivant à ma hauteur, je ne pu m'empêcher de le retenir.

_ Henri ! Pourquoi ne m'adressez-vous jamais la parole ?

Ma question le choqua à la vue de ses yeux bruns aussi grands que des soucoupes derrière ses lunettes inspiration croco. Sa bouche s'entrouvrit et il semblait chercher ses mots.

_ Mademoiselle, je ne suis que le secrétaire de Monsieur et vous êtes son amie je ne désire pas vous importu...

_ Nous sommes deux humains à la base non ? Je le coupais légèrement agacée par la distance idiote qu'ils mettaient entre nous. « Je trouve cela vraiment dommage que nous ne pouvions pas nous connaitre davantage à cause d'une pseudo hiérarchie sociale ! Je suis une simple fleuriste et l'amie d'enfance de Raphaël mais je peux être votre amie aussi !

Tout son visage se crispa devant ma soudaine déclaration et il vira au rouge cramoisi. Je ne pensais pas que le visage d'un homme pouvait se colorer aussi vite. Le contraste de son visage avec sa chemise blanc neige et ses yeux ronds comme des balles me firent exploser de rire !

_ Je ne vous savais pas aussi timide Henri, arrivais je à articuler entre deux rires. Tandis que j'essayais de reprendre contenance, un rire franc et honnête s'échappa de la bouche de l'homme en face de moi. Je le scrutais à présent. D'un gentleman tiré à quatre épingles dans son costume gris chiné à un jeune homme timide et gêné, il me laissait voir là une partie de sa vraie personnalité, sa chaleur.

Son rire était tel que celui d'un enfant, un enfant qui se fait prendre en faisant une bêtise. Son rire prenait la place sur tous les murmures du jardin je ne voyais que lui. Un coup de vent me sortit de ma rêverie, provoquant une vague de frissons le long de mon dos.

Le téléphone d'Henri vibra et il reprit le masque de secrétaire en regardant l'écran.

_ Je suis désolée Mademoiselle je vais devoir vous quitter mais je tacherai de me souvenir de vos revendications, me dit il en souriant.

_ On peut peut-être commencer par se tutoyer et s'appeler par nos prénoms, Henri ? articulais-je calmement mes deux mains frictionnant mes épaules.

_ Je suis d'accord. Bonne fin d'après midi Lily.

Et sur ces paroles suivies d'un grand sourire il me s'inclina légèrement et parti d'un bond pas vers le manoir en composant un numéro sur son portable.

Je pouffais de rire. Il était incroyable. Je lui demandais simplement d'être à l'aise avec moi et il partait en me faisant une mini révérence. Déformation professionnelle je crois bien !

Des bourrasques de vent s'abattirent sur moi et je décidais de rentrer en fin au manoir empruntant le même chemin qu'Henri. Admirant une dernière fois les hortensias, je trottinais jusqu'à ce que mon regard se porta sur du tissu gris qui voletait au rythme du vent. Tout au bout d'une haie d'hortensia, je vis la veste grise d'Henri, posée délicatement parmi les fleurs bleues. Je la pris et la mis sur mes épaules respirant une odeur fraîche d'agrumes sur le tissu.

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Bonjour à tous!

Je m'excuse pour mon long retard.... :/ 

Un deuxième chapitre est en correction et sera bientôt posté. Ce sera un point de vue de notre cher Raphaël on va rentrer dans le vif du sujet!

Je vous remercie pour votre patience et vous souhaite une bonne lecture! 

XOXO 

S'enfuirWhere stories live. Discover now