Rainy Days (Jughead)

#10 Blessée et devasté

• Rain Austin

J'étais tellement soulagée que je ne parvenais plus à effacer ce stupide sourire de mon visage. Il m'était également impossible d'arrêter de fixer Jughead... Mais Betty se racla la gorge et je parvins finalement à détourner mon regard du sien.

-C'est bientôt le bal de printemps, lança-t-elle innocemment. Vous comptez y aller ?
-Bien sûr, qui n'y irait pas ? Rétorqua immédiatement Veronica.

Je me tus, même si j'avais terriblement envie de la contredire.

-Parce que c'est inutile, ajouta Jughead en lisant sûrement mes pensées.
-Inutile ?! Juggy...
-Désolé Betty me je ne vois vraiment pas le but de ces choses là.
-Tu es bien le seul.

Je me convaincs finalement d'intervenir :

-Je suis d'accord avec lui, en fait...
-Rain ?! Sérieusement ?
-Je n'suis pas fan des bals ou choses du genre.
-Oh...
-C'est vrai, ajouta Luce, elle a toujours refusé d'aller aux bals de notre ancien collège.
-Et bien pas cette fois, s'entêta Veronica. Tu vas venir Rain, j'en suis certaine.
-Je... ne pense vraiment pas.
-On verra ça, finit-elle avec un sourire.

Puis elle but une gorgée de son jus de fruits. Un petit silence agréable et heureux s'installa ensuite alors que nous finissions de manger les délices que Betty avait préparés.
Ensuite, Kevin et Veronica furent les premiers à partir, se dépêchant de rejoindre leur cours de philosophie pour pouvoir s'assoir au fond. J'avais cours de chimie avec Jughead, Betty et Archie, alors j'attendis qu'ils décident d'y aller.

• Jughead Jones

Les cours, bien qu'ennuyeux, se déroulèrent en pleine harmonie. Travaillant en groupe avec Archie, Betty et Rain, je souris plus d'une fois à une de leurs blagues.
Je marchais seul dans les couloir quand Rain arriva à mon niveau. Elle tenait un cahier entre ses mains et je remarquais que ses mains étaient étonnement crispées sur la couverture. Elle se racla la gorge et me sourit. Son sourire était magnifique.

-Tu sais, j'ai pensé à ta situation...
-Oui...
-Et je suis sûre que, si je parlais à ma tante, on pourrait t'héberger quelques temps.

Mon cœur se serra et ma gorge fut presque prise de sanglots.

-Je n'ai pas besoin d'aide.

Ma voix avait sûrement sonné plus froide que je ne le voulais car elle eut un petit mouvement de recul.

-Non, je ne voulais pas...
-Je peux me débrouiller.
-Je sais, je...

Puis elle ne finit pas sa phrase et j'accélérais le pas...
Je ne comprenais pas ce qui me poussait à me montrer si stupide. Mais c'était bien présent et je me maudis sur tout le chemin qui me mena chez Pop's.

-Stupide, murmurai-je sans le vouloir.

Pop, seul dans le restaurant, s'approcha du comptoir en m'entendant.

-Qu'est ce qu'il y a, garçon ?
-Je suis stupide.
-Pourquoi ?
-Je le suis, c'est tout.
-Une fille ?

Je baissai les yeux.

-C'est ce que je pensais. Parle lui, ça marche toujours.
-Je sais. Mais je n'peux pas...
-Pourquoi ?
-Parce que je ne peux pas lui faire subir ce que je suis...
-Et qu'est-ce que tu es ?... À part stupide.
-Un paria. Un mal-aimé...
-Ah bon ? Et c'est pour ça que tu es entouré tout les soirs de jeunes qui rient avec toi ?
-Être entourés de gens ne veut pas dire qu'on est aimé...
-Et pourtant, je suis sûre que les deux sont étroitement liés.

Je me tus.
Peut-être que je devais aller lui parler... Mais je n'avais pas envie de m'attacher à elle, pas envie qu'elle s'attache à moi...
Elle était hors de ma portée.