Le Palais d'argent

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_ Aaaaah... j'ai mal à la tête...

La porte s'ouvrit soudainement, me faisant sursauter. Mandar apparut tout sourire suivit de Hawa qui semblait plus qu'heureuse. Ils avaient préparé quelque chose, leurs regards pétillants faisaient peur, vraiment peur.

_ Bien le bonjour, belle au bois dormant! S'écria Mandar en se penchant pour faire la révérence. Il était toujours dans l'abus celui-là, mais il me fit sourire avec sa bonne humeur.

Hawa se plaça à côté de moi et me sourit avec joie.

_ Qu'est-ce vous m'avez préparé tous les deux ? Demandais-je en me levant doucement, afin de m'éviter un vertige.

_ Nous avons décider avec mon père de te faire plaisir !

_ En quatre mois vous m'avez déjà vendu beaucoup de rêve, vous savez ? Rigolai-je en me passant la main dans mes cheveux complètement emmêlés.

Je ne devais pas être vraiment présentable. Hawa sembla remarquer mon malaise, elle me montra les vêtements que je devais porter et emmena le Prince avec elle, me permettant d'avoir un peu d'intimité. Je pris les vêtements et fus très surprise de découvrir un pantalon. Depuis le début de mon séjour dans ce Royaume, c'est à dire quatre mois, je n'avais pas mis de pantalon. La tenue était très simple : un pantalon, un tee-shirt et des bottes à lacets. Je sortis de la chambre, avec un châle gris sur les épaules. Je me sentais encore faible et je ne voulais pas risquer d'être encore plus malade. J'avais levé mes cheveux en une queue de cheval assez haute. Mandar m'attendait à côté de la porte. Il me sourit en me voyant et je lui suivis. On arriva devant l'entrée de l'enceinte, une voiture attendait juste devant. Le Roi parlait avec mon garde du corps, il semblait lui donner des ordres. Baskar se trouvait près de la voiture, adossé à celle-ci il adoptait une posture nonchalante allant parfaitement avec son caractère de mule. Je me dirigeai vers le Roi, son sourire s'évanouit quand je fus près de lui. Je penchai la tête sur le côté ne comprenant pas son comportement, mais je le regrettai immédiatement, car je fus prise par un léger vertige qui sembla passer inaperçu.

_ Tu es bien pâle Aïlla, tu te sens bien ?

_ Je me sens très bien votre majesté, dis-je en baissant la tête.Vous savez, comparé à vous, je suis bien pâle.

Il rigola légèrement devant ma réplique, puis croisa ses bras contre son torse.

_ Aujourd'hui, tu vas aller dans les anciennes ruines avec Baskar.

Oh non, dire que je ne voulais pas être avec lui. Le savoir déjà à quelques mètres de moi, me faisait pas plaisir. Je n'arrivai pas oublier son baiser. Une part de moi voulait qu'il le refasse, mais je ne voulais pas qu'il m'approche. J'avais vraiment un problème avec lui c'est temps-ci. Je me dirigeai vers la voiture tout en ignorant Baskar qui en fit de même et j'en fus très heureuse. Le Roi me suivait silencieusement et remarqua nos attitudes envers l'autre. Heureusement il ne dit rien et ne fit que se racler la gorge pour qu'on l'écoute tous les deux.

_ Vous y allez seulement tous les deux, vous serez seuls là-bas. L'équipe de Mme Johns est en congé aujourd'hui.

Mes épaules s'affaissèrent en entendant cela, je ne voulais pas me trouver seule avec lui. J'allais le dire mais le Roi m'en dissuada qu'en ses yeux me fixèrent avec une légère sévérité. Je gonflai les joues de mécontentement et je rentrai dans la voiture tout en ronchonnant au passage. Personne entendait mes injures et mes protestations muettes...sérieusement, ça se voyait bien que je ne voulais pas me trouver au même endroit que ce type. Je croisai mes bras sur ma poitrine et tournais la tête vers la fenêtre quand le prince rentra à son tour dans l'habitacle. Il en pipait mot à mon plus grand soulagement, cependant mon mal de tête ne faisait que empirer. Baskar tapa légèrement sur la petite vitre qui séparait notre côté avec celui du conducteur, annonçant ainsi qu'il pouvait démarrer. La voiture se mit à avancer et je continuais à regarder vers l'extérieur, afin de ne pas commencer une conversation avec l'abruti se trouvant à côté de moi. Je soupirai, espérant que le voyage ne sera pas trop long. Je suffoquais en étant entourée par l'odeur du Prince, il sentait terriblement bon. Je me surpris plusieurs fois à renifler doucement cette odeur, nom de dieu, je n'étais pas un chien quand même. Je sentis le rouge monter au niveau de mes joues, je jetai un coup d'œil au prince qui regardait droit devant lui. Il ne disait rien et faisait de son possible pour ne pas croiser mon regard. Soudain la voiture s'arrêta, je regardai autour de nous, nous étions en plein milieu du désert. Entre les dunes de sable montant très haut, je pouvais apercevoir des sortes de tours, dans des tons de blanc délavé. Baskar sortit en attrapant un sac, il me lança un regard pour me dire de le suivre. Je le suivis sans rien dire, en sortant de la voiture, je fus surprise par la pesanteur de l'air, dû à la chaleur suffocante. Baskar commença à avancer vers les dunes, je marchai tant bien que mal à côté de lui,luttant contre les vertiges qui assaillaient ma tête. On avança jusqu'à une très autre dune qui semblait ouverte dans son centre, plus on s'approcha, plus que je compris que ce n'était pas une dune, mais une sorte de verrière immense. Je restai muette, des colonnes transparentes soutenaient l'ensemble, du marbre blanc encadrait les différentes fenêtres. Je n'arrivai pas à croire que ce palais datait d'il y a 500 ans.

L'âme du désertWhere stories live. Discover now