Chapitre 21

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« L'espoir est une illusion si parfaite que l'on arrive à y croire. Mais au final il ne reste qu'une simple illusion. » - de Moi



Entrouvrant les yeux, je découvris un plafond que je ne connaissais pas.

Le réveil était doux. Aucune douleur, aucune peine, juste un vide profond en moi. Un vide qui aurait été un soulagement s'il n'était pas la preuve d'une tristesse irréparable, une souffrance que je n'avais jamais connu.

Ma vue se brouillait, se floutait. Pourquoi ? Je ne savais pas :

-Je suis désolée, Chalice...

Une voix résonnait comme un écho magnifique et cristallin, près de moi. Je tournais le visage, voyant une femme fantomatique. Un fantôme de couleur brun et sombre qui avait les yeux rivés vers le sol, me regardant de temps en temps. Ses longs cheveux noirs flottaient tout comme son corps :

-Fynn, ce n'est pas de ta faute.

La femme qui se tenait devant moi ne s'appelait pas exactement Fynn, mais j'avais pris l'habitude de l'appeler ainsi plutôt que « Roue cosmique ».

Ses cheveux camouflaient son visage, la rendant effrayante. Elle ressemblait véritablement à un fantôme. Fynn, de par son don principal, était souvent confronter à la Mort. Mais dans son esprit elle était la mort. Elle provoquait la mort. Et cela la peinait tellement qu'elle était très souvent négative et discrète, souhaitant que l'on mette fin à son existence :

-Mais à cause de moi..., tu pleures...

Passant une main sur mes joues, je compris pourquoi je voyais flou. J'étais en train de pleurer. Mais pourquoi est-ce que je pleurais ? « Parce que...Alice... »

Repensant à Alice, à son corps, à son sourire, à son regard...juste avant de...juste avant...

Une nouvelle effusion de larmes se forma, inondant rapidement mon visage :

-Tu comptes pleurer encore longtemps !? s'énerva une nouvelle voix.

Je clignais des yeux, choquée. La personne qui venait de s'énerver était la Massue du Dagda. J'aimais l'appeler Baile.

Ses cheveux coupés à la garçonne, son corps spectral d'une couleur entre le rouge foncé et le marron, elle était très peu élégante, mais magnifique toute de même. Mais surtout elle avait un caractère horrible. Arrogante et terriblement énervante, elle blessait souvent les gens au sens strict du terme comme au sens figuré :

-Baile, c'est blessant, intervint une troisième voix.

Une troisième femme, au corps spectral blanc et à la longue chevelure de cette couleur, sermonnait Baile. Elle s'appelait Uaithne, et elle était la harpe du Dagda.

S'approchant de moi, elle passa un doigt sur mes joues pour retirer mes larmes, qui possédaient une couleur rougeâtre :

-Tout va bien Chalice, nous sommes là.

Alors je pris Uaithne dans mes bras, éclatant en sanglot. J'hurlais ma douleur la plus déchirante, une douleur qui brisait mon cœur. La femme me bordait comme aurait pu le faire une mère.

J'avais perdu Alice. Elle ne reviendrait pas.

Et alors que je le comprenais, je me calmais, n'arrivant plus à pleurer. Mon visage devait être rougit à cause des larmes de sang que je versais. Des larmes « spéciales » que je n'aurai jamais dû pouvoir utiliser :

Alter Ego (Tome 3) - L'Âme SœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant