I-"Qui suis-je ?"

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Je me réveille avec un mal de tête pas possible. A-côté de moi se trouve un jeune garçon, âgé tout au plus de 8 ans. Il est roux et a des tâches de rousseurs. Il est allongé par terre, comme s'il dormait. Mais, en fait, qui suis-je? Je ne me rappelle de rien...A part d'un grand vacarme: des gens criaient, des objets volaient, le sang coulait de partout. 

Je me lève. Je suis dans un bâtiment, probablement une maison: il y a sous mes pieds un tapis, près de moi deux chaises aux deux extrémités d'une table, des étagères ça et là, et un grand miroir sur ma droite. Je m'en approche. Je me regarde dedans. Je dois avoir la vingtaine, j'ai un visage ovale, les cheveux bruns, des yeux hazel, une petite bouche et un nez en trompette. 

Je me retourne. Le petit garçon se trouve maintenant derrière moi. Il ouvre sa bouche, comme pour parler. Il se ravise aussitôt. De toute évidence, lui non plus ne sait pas ce qu'il fait là: il cherche du regard un semblant de familier. Je m'avance vers la porte. Elle est fermée à clé. Je fais le tour de la pièce: rien ne me dit comment en sortir, aucun indice. Je veux parler au petit garçon, mais je ne sais pas par où commencer. Mes idées sont confuses. Je bredouille:

-Je...'a pièce...Je...Moi?...Sortir d'ici. Tu m'aides?

Il hoche la tête. Il s'approche de moi. Je recule, par instinct.

La pièce ne comporte aucune fenêtre. 

-Je...Je propose...'a...fouiller....beaucoup, beaucoup!

Je n'arrive pas à aligner plus de trois mots. Ma tête...Elle...Je souffre. Alors que je pense qu'il n'a rien compris, il hoche un nouvelle fois la tête. Bon. Tant mieux. Il va pouvoir m'aider, alors (enfin, s'il a bien compris...).

J'ouvre un tiroir: j'entends alors un ''boum'' venant du plafond. Je lève la tête. Le meuble que je viens de toucher apparaît au plafond, le tiroir ouvert, à l'envers, comme si le plafond était le sol. Bien qu'étant en l'air, il ne me tombe pas dessus. Enfin, son double apparaît, car l'original se trouve bien près de moi. Je regarde le rouquin. Il est interloqué, tout autant que moi, d'ailleurs ; mais il ne sais ce qu'il doit faire. Je relève les yeux vers le plafond. Je peux m'apercevoir que le tapis sur lequel je m'étais réveillé a, lui aussi, son double sur le plafond. Je referme le tiroir que je viens d'ouvrir, puis, je relève la tête. Le meuble du haut a, lui aussi le tiroir fermé. Je l'ouvre une autre fois: l'action s'effectue aussi sur la copie du meuble.

-Quand...touche touche...moi...meuble...'a-haut! 'a-haut! je dis au petit, en pointant mon doigt vers le haut. 

Bon sang, mais pourquoi je suis pas capable de parler normalement? 

Je m'approche de la chaise et la touche. Elle aussi, son double apparaît au plafond, symétriquement à son emplacement originel. Je remarque aussi que le plafond à la même couleur que le sol. C'est comme si la pièce était divisée en deux, d'une symétrie exacte, mais que les objets apparaissent dans la partie supérieur seulement quand on les touchent. 

Le p'tit roux, pour s'amuser, touche tous les objets de la pièce. En un instant, le double des objets sont en l'air. Je lui fait comprendre, d'un mouvement de tête, que ce n'est peut-être pas une bonne idée. 

Tous les tiroirs sont vides. Il n'y a vraiment aucune échappatoire, ni aucun indice nous permettant de découvrir comment sortir. Pourtant, quelque chose me dit qu'on peut sortir, si on trouve le bon moyen. Alors, me vient soudainement une idée. Et si je fouille les tiroirs de la partie supérieur? Je m'approche d'un meuble, et grimpe dessus. Je lève la tête : le meuble du dessus est à 30 cm de moi. Mon bras est assez long pour ouvrir le tiroir.

A ma grande surprise, celui-ci est rempli. Rempli de couteaux. Comme pour les meubles, ils ne me tombent pas dessus. Je regarde en direction du petit garçon. Il ne me regarde pas. Je lève la tête vers le tiroir aux couteaux, et en fouillant un peu, je découvre un papier.

" C'est toi, ou lui " est marqué d'une écriture rouge sang.

Je panique, est range le papier dans le tiroir, avant de descendre du meuble. Je monte sur une autre étagère, et fouille tous les tiroirs de sa copie. Ils regorgent d'armes en tout genres. A chaque fois, des messages tels que " Choisis vite, sinon on le fera à ta place " ou " Vous ne vous connaissez pas. Rien ne t'en empêche. "retiennent mon attention. Pourtant, même si je ne le connais pas, je n'ai pas envie de le tuer pour pouvoir...Pour pouvoir quoi, en fait? Ça change quoi, que je le tue? Rien ne me garantis que je sortirais après mon meurtre. Il ne faut pas...Il ne faut pas céder à la violence. On trouvera une solution ensemble. On sortira ensemble. Et vivant tout les deux. 

Les heures passent. Enfin, je crois. Le petit garçon n'a pas regardé à l'intérieur des tiroirs du haut, il ne sait donc rien de ce que j'y ais trouvé. Ça va, j'ai une longueur d'avance sur lui. Mais attends, pourquoi je résonne comme ça, moi? Non, non...

Nous sommes assis tout les deux par terre, attendant quelque chose qui ne viendra peut-être jamais. Tout à coup, on entends des cloches sonnant les 12 coups de minuit. Une voix fantomatique se fait entendre:

-Un de vous va devoir mourir, pour que le meurtrier puisse sortir de cet endroit...

Le petit garçon me regarde, apeuré. D'un coup, je sens en moi une montée de puissance, comme si  ce n'était plus moi qui contrôlait mon corps. Je grimpe sur une étagère, ouvre le tiroir de la copie au-dessus de ma tête et en sors un couteau. Le rouquin me regarde avec appréhension. Je me jette sur lui, le couteau dans sa direction. Il n'a pas le temps de se défendre: le couteau s'enfonce dans son crâne. 

Je me calme, regarde ce que j'ai fait. Il ne m'avait rien fait, ce p'tit. Mais il faut que je sorte. Et puis, je le connaissais pas. Du sang s'écoule de son crâne, où le couteau est toujours enfoncé. Le liquide rouge coule de partout : de sa bouche, de ses yeux devenus blancs,...Il est très pâle. Ses cheveux s'accordent très bien avec la scène: il est tout blanc et rouge, et le orange rehausse un peu les couleurs. 

J'ai fait ce que je devais faire. Maintenant, sans regrets, il faut que j'avance. Pour lui. Pour lui prouver qu'on peut sortir de cet endroit. Pour moi. Pour qu'enfin, mon courage soit reconnu. Mais pourquoi, alors que je ne le connais pas, des larmes coulent de mes yeux?

J'ai mal à la tête. Je m'approche de la porte, et appuie sur la poignée. Elle s'ouvre en grinçant. Sans me retourner, j'avance dans la pièce suivante...

Spooky Freaky TimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant