Ne me rejette pas

Chapitre 4

Chapitre 4 : Seule avec lui

 Comment! Cela voulait-il dire que j'allais être seule avec Mr Moqueur?! J'aurais dû prétendre être malade et rester à la maison. J'osais un bref coup d'œil vers le jeune homme derrière moi. Il me regardait aussi et apparemment, il attendait que je le vois pour prendre la parole.

-Alors que veux-tu faire... Alice? Demanda-t-il en insistant sur mon prénom.

Il m'avait encore tutoyé alors que quelques minutes plus tôt il me vouvoyait encore.

-Je ne sais pas, on est chez... toi, pas chez moi.

J'avais hésité à le vouvoyer mais il n'y avait pas de raison qu'il soit le seul à me tutoyer! Cela ne sembla pas le déranger, au contraire, il semblait rassuré. Ce garçon était vraiment une énigme vivante!

-Tu as raison. Alors viens, suis-moi, m'ordonna-t-il.

Je m'exécutais.

Une fois arrivés dans le couloir, je pris mon courage à deux mains pour lui parler, moi qui n'étais pas habitué à le faire.

-Qu'est-ce qu'on va faire?

-Suis-moi, tu verras bien, dit-il d'un air malicieux.

Je le sentais de plus en plus mal...

 Au bout de cinq minutes à arpenter les couloirs du manoir dans le plus profond des silences, Will s'arrêta enfin devant une porte en bois blanc. Il me tendit la main:

-Viens ma chère Alice.

Dès que j'eus posé ma main sur la sienne, il m'entraina d'un geste vif devant lui. Je n'étais plus qu'à quelques centimètres de son être. Je n'avais jamais été aussi près de quelqu’un et je pouvais à présent sentir de nouveau son parfum naturel que j'adorai, qui semblait vouloir m'attirer vers lui. Will était encore plus sublime de près que de loin. Quelque chose de terrifiant émanait de lui, mais ça n'empêchait pas mon envie de m'approcher encore plus de grandir. Je ne savais pas ce qu’il m’arrivait. D’ordinaire, j’aurais fui de cet endroit à grande enjambées malgré la tempête qui faisait rage dehors.

-Regarde discrètement par l'ouverture de la porte, me souffla-t-il à l'oreille.

Son souffle m'embauma tout le visage, et j'aspirais à fond cette odeur que …j'appréciais tant ?

La porte était à peine entre-ouverte, mais je pouvais quand même apercevoir l'intérieur de la pièce.

Non d'un chien! Alistair et ma mère ne buvaient pas d'alcool, ça non! Ils valsaient amoureusement au beau milieu du salon! Ils se dévoraient des yeux! Je retins un hoquet de surprise et je me retournai vers Will, les yeux écarquillés. Ce dernier arborait un magnifique sourire, joyeux cette fois.

-C'est ça qu'ils appellent boire? Lui demandai-je.

Il éclata de rire, mais sans faire trop de bruit pour ne pas alerter nos deux tourtereaux. C'était un rire magnifique, digne de son propriétaire.

-Viens, laissons-les, me dit Will.

J'acquiesçai.

Il m'entraina ailleurs dans le manoir.

-Où est-ce qu'on va? Lui demandai-je enfin.

-Tu vas voir, répondit-il malicieusement.

Je soupirai.

-Ca y est nous y sommes ma belle.

Je sursautais, est-ce-que j'avais bien entendu? Il avait dit «ma belle»? Je m'empourprais. J'espérais qu'il ne l'avait pas remarqué.