Chapitre 2

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CHAPITRE 2:William De Lougabeldore

 Deux jours plus tard, à la tombée de la nuit, ma mère et moi partîmes pour la demeure familiale du marquis. Un de ses employés vint nous ouvrir la porte:

-Mme Emma et Miss Alice je suppose?

Ma mère hocha la tête et il nous fit entrer.

-Suivez-moi je vous prie.

 Notre guide nous mena jusqu'à une grande porte en ébène. Il l'ouvrit, et je pus découvrir une immense salle à manger richement décorée. Un lustre en cristal à plusieurs étages était suspendu au-dessus de la grande table.

-Mme Emma et Miss Alice, annonça l'employé.

Alistair était là, mais il était seul. Pas de fils à l'horizon. J'étais un peu déçue, j'aurais bien aimé le voir, pour vérifier la description qu'en faisait son père.

Un fois les salutations terminées, Mr De Lougabeldore nous invita à venir nous asseoir. Il installa ma mère en face de lui et moi à côté d'elle.

-Alistair, tu ne m'avais pas dit que ton fils serait là? L'interrogea ma mère.

-Il ne devrait plus tarder à présent.

William allait être assis en face de moi, je n'allais jamais pouvoir lever la tête de mon assiette, de peur de croiser son regard.

La porte du salon s'ouvrit et le même employé que précédemment annonça:

-Le comte William De Lougabeldore.

Le jeune homme en question entra dans la salle à manger. Comment l'avait décrit son père déjà? De magnifique? Ce mot n'était pas assez fort. Sublime, était le terme approprié! Sa peau, d'un radieux blanc nacré sans défaut, faisait ressortir à merveille ses yeux verts perçants remplis d'assurance. Ses longs cheveux blonds attachés en un catogan étaient ramenés sur son épaule droite. Son nez fin et ses muscles ajoutaient à sa beauté.

Le contraire de ce que j'avais imaginé se produisit: je ne pouvais plus décrocher mes yeux de lui. Il le remarqua et me sourit. Et moi bien sûr, je baissai les yeux et rougis.

Lorsqu'il arriva devant sa chaise il s'assit et nous salua:

-Bonsoir. Tu ne m'avais pas prévenu que nous avions des invités ce soir, dit-il à son père. Pourrais-je savoir quels sont vos prénoms mesdames?

Il parlait très poliment, mais ne souriait pas, à l'inverse de son père, qui lui ne faisait que ça.

-Je voulais te faire la surprise William. Voici Emma et sa fille Alice.

Ma mère le salua, moi, je ne lui fis qu'un signe de tête. Je réussis tout de même à le regarder sans rougir.

-Enchanté, déclara le comte. Appelez-moi Will. Je n'aime pas William.

 Le repas fut servi. Un repas très copieux. Ma mère entama la conversation avec le fameux Will. J'avais constamment envie de le regarder, mais ça aurait était considéré comme bizare de ma part de reluquer une personne de la sorte. Je me contentais donc de lever les yeux vers lui lorsqu'il parlait.

-Alors Will, à quoi occupez-vous vos nuits?

-Je fais la nuit ce que vous faites le jour. Mais en général, je fais du piano ou du violon, cela me détend.

-Will, que dirais-tu de nous jouer du piano après le repas? Proposa le marquis.

-Mesdames, vous voulez m'écouter jouer? Demanda Will.

-Bien sûr! Accepta ma mère.

-Très bien, à une condition.

-Voyons Will! Le réprimanda son père.

-Une condition ou je ne joue pas, coupa ce dernier.

-Laquelle?

-J'aimerai que Miss Alice s'asseye à côté de moi pendant que je jouerais, déclara Will en me regardant.

-Bien sûr! S'exclama de nouveau ma mère sans me demander mon avis.

-Ce n'est pas à vous que je le demande Emma, mais à votre fille, rétorqua-t-il sans me quitter des yeux.

-D'accord, répondis-je pour faire plaisir à ma mère.

En temps normal j'aurais refusé, mais je voulais moi aussi l'entendre jouer.

-Très bien, je vous jouerais donc un morceau tout à l'heure.

Alistair jubilait. A mon avis, il était trop heureux que son fils demande à une fille d'être à ses côtés le temps d'un morceau. C'était un bon début. Ou bien peut-être que Will était comme ça avec toutes les jeunes filles pour donner de faux espoirs à son père.

Durant tout le restant du repas, je n'ouvris plus la bouche. Je jetais de temps à autre des regards à Will. Et plusieurs fois je crus le voir en train de me scruter.

Ne me rejette pasWhere stories live. Discover now