Chapitre 18 : Trahison

662 42 6
                                    

-Bien le bonjour votre Altesse.

L'homme s'inclina humblement. Des boucles brunes s'échappaient de sa queue de cheval. Il replaça son tricorne sur sa tête d'un ample mouvement de bras puis caressa pensivement sa barbe.

-Je m'excuse pour cette irruption soudaine, continua-t-il.

Son accent espagnol lui faisait doucement rouler les r.

-Mais je suis ici afin de m'attirer vos faveurs.

-Je n'aime pas les espagnols, rétorqua le roi avec une moue dubitative.

"Gros lourdaud", pensa l'homme avant de poursuivre.

-Je souhaiterais qu'on assure mon avenir car, vous devez le savoir, celui des pirates n'est guère glorieux. Nous sommes en période de crise, monseigneur.

-Un pirate ! Pendez-le sur le champ !

Le conseiller -"qui ressemble fort à un rongeur, s'étonna l'espagnol"- frappa violemment de sa canne sur le sol. Aussitôt, des gardes surgirent.

-Oh non, surtout pas, protesta le marin, j'ai une information précieuse à vous livrer.

Tout en parlant, il déambulait le long de la gigantesque table dressée au centre de la pièce.

-Quel est votre nom, déjà ?, marmonna le roi en soupirant.

-Adonis. Adonis Dominguez. Pour vous servir.

Il s'inclina à nouveau.

-Je souhaite aussi un logement. Si vous voyiez où je vis en ce moment, c'est un taudis.

-Bien évidemment, chaque corsaire possède ses propres appartements.

-Très bien ! Je n'aurais qu'une autre condition, déclara Adonis, les yeux s'assombrissant soudain, je veux m'occuper personnellement de la traque de ce Jack Sparrow.

-A votre guise, répondit simplement Georges-Auguste d'une voix lasse.

-J'ai besoin de votre parole, sire.

Le roi hésita un instant.

-C'est entendu, vous l'avez, finit-il par lâcher.

Adonis sourit.

-Je puis enfin vous livrer mon information, alors.

-Allez droit au but, répliqua vivement l'homme à tête de rat.

-Cela concerne l'ennemi public numéro un du pays. Le plus dangereux des forbans. Nul autre que l'enfant de Barbe Noire lui-même !

A ce nom, toutes les personnes qui l'écoutaient frémirent.

-Et figurez-vous que ce pirate, ce hors-la-loi, ce dangereux personnage... Ne se trouve nulle part d'autre que dans votre salle du trésor en ce moment précis.

-Quoi ?, hurla le conseiller, le rouge lui montant aux joues.

Le roi se boucha les oreilles.

-Ouvrez donc cette porte et vous verrez.

D'un geste de la main, Adonis désigna une lourde porte d'or. Les gardes se précipitèrent sur les poignées. Elle s'ouvrit lentement. Et quelle ne fut pas leur surprise en découvrant une femme derrière le battant, immobile, paralysée de terreur.

¤¤¤

Tout se déroulait à merveille. Son plan fonctionnait parfaitement. Elle avait même réussi à oublier Jack pendant quelques minutes.

Angelica remit vivement une mèche de ses cheveux bruns derrière l'oreille. Elle jeta un rapide coup d'œil vers le couloir menant à la chambre. La chambre du trésor. La voie était libre. Et personne ne savait qu'elle était ici. Elle pouvait en déduire que cette opération était une réussite. Elle fit signe aux hommes derrière elle. Ils se précipitèrent à sa rencontre sans un bruit.

-Scrum, murmura-t-elle en direction du pirate.

-Oui milady ?

-Je veux que tu m'écoutes attentivement. Quoique je dise, vous m'obéissez. Compris ?

-Oui milady.

-Très bien. Allons-y.

Le petit groupe s'engagea dans le couloir en retenant son souffle. De chaque porte qu'ils croisaient pouvaient surgir des gardes ou des domestiques qui sonneraient l'alerte. Il leur fallait être discret.

Angelica pesta entre ses dents lorsqu'un des pirates laissa tomber une pièce au sol. Elle lui lança un regard haineux avant de ramasser l'argent et de le glisser dans sa ceinture. Ils reprirent alors leur marche silencieuse.

Elle était enfin devant l'antichambre. Elle poussa la grande porte. Parfait, elle était ouverte, le matelot qu'elle avait envoyé pour s'infiltrer en tant que garde avait fait du bon travail. Tous entrèrent dans la pièce en poussant des cris de joie étouffés. Angelica sourit. Ils avaient réussi. Elle avait réussi. Elle attrapa nonchalamment un collier de perles.

-Allez, on emmène tout, ordonna-t-elle.

Les pirates la regardèrent avant de s'exécuter docilement. Mais alors qu'elle plongeait sa main dans un des coffres, la lourde porte d'or donnant sur la salle du trône grinça. Sa respiration se coupa brusquement.

-Allez vous-en., murmura-t-elle vivement.

Les marins semblaient hésiter. La porte commençait à s'ouvrir.

-Allez vous-en !, s'écria-t-elle en leur faisant signe de partir.

Ils s'enfuirent en emportant ce qu'ils purent. Ne restait qu'elle.

-Milady !, s'exclama Scrum en se retournant.

-Allez-y. Je vous rejoins plus tard.

Il soupira puis disparut par où ils étaient venus. Elle fit volte face. Tout ce qu'elle put apercevoir fut le visage crispé d'Adonis avant que la lumière ne l'aveugle soudain.

Imagine2Life

¤¤¤

Heyy mes patates folles ! Chapitre écrit, je dois remercier ma très chère amie Lola car c'est elle qui m'a donné l'inspiration pour ce texte. Sans elle, j'aurais fait de la merde (en tout cas plus que là) ! Voili voilou, prochain chapitre à PrettyHistory ! Bisous mes pirates <3

Pirates des Caraïbes : Un doux trésorWhere stories live. Discover now