Chapitre 8 : Regrets

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Cela faisait au moins une vingtaine de minutes qu'Angelica marchait seule dans les rues de Londres. Elle se sentait anéantie, elle ne savait pas vraiment ce qu'il lui arrivait. Était-ce un rêve ? Ou plutôt un cauchemar. Elle s'engagea dans une ruelle sombre puis s'arrêta un instant. Elle était presque sûre que quelqu'un la suivait.

"-Jack, laisse-moi tranquille !, s'écria-t-elle en se retournant."

À son plus grand étonnement, trois hommes se tenaient en face d'elle. Habillés de rouge et de blanc, ils arboraient des sourires cruels. Par chance, ils ne semblaient pas avoir reconnu son visage dans la pénombre. Sa respiration s'accéléra. La jeune femme tourna la tête à droite puis à gauche. Elle était complètement seule, et perdue. Et les soldats avançaient toujours vers elle.

"-Et bien on est paumée ma belle ?, lâcha le premier en faisant un pas en avant."

Elle ne répondit pas. Elle continuait de reculer jusqu'à buter sur un mur de pierre. Une impasse. C'était bien sa chance.

"-Qu'est ce que vous me voulez ?, demanda-t-elle d'une voix qu'elle voulait assurée et dont elle essayait de maîtriser les tremblements.

-Rappelle-moi ce que les hommes font à une femme seule ?"

Il la fixait d'un regard empreint de désir.

"-Elle est plutôt pas mal foutue, les gars !

-Ouais, je sens qu'on va bien s'amuser !"

Angelica sentit des larmes lui couler le long des joues. Si Jack avait été là avec elle, rien de tout cela ne serait arrivé. Si elle ne s'était pas enfuie comme une idiote, elle serait encore dans ses bras protecteurs, contre son torse.

"-Oh mais regardez, elle pleure ! T'as peur, avoue-le poupée ! Mais je t'assure, tu ne sentiras rien. Ce sera rapide et sans douleur."

Sur ces mots, ils éclatèrent tous de rire. Ils n'étaient plus qu'à quelques pas d'elle. Celui qui paraissait le plus jeune et le plus bête l'attrapa par la taille et se força un passage jusqu'à ses lèvres. La pauvre tentait de se débattre en vain. Ses camarades l'encourageaient d'exclamations puissantes.
Mais Angelica aperçut enfin son salut. Le sabre de l'homme pendait à sa ceinture. Elle s'en saisit brusquement puis entailla le visage de son agresseur. Les autres reculèrent précipitamment alors qu'elle pointait sur eux l'arme enduite de sang.

"-Petite garce !, cracha le trentenaire en essuyant sa joue d'un revers de main.

-Vous allez gentiment me laisser partir ou je n'hésiterai pas à me servir de ça !, s'exclama-t-elle en tenant fermement l'épée entre ses doigts sanglants."

Personne ne répondit. Elle s'avança afin de passer entre les hommes qui s'étaient scindés en deux groupes. Une fois qu'elle eut laissé dix mètres entre elle et les soldats, elle abandonna le sabre sur le sol, se croyant en sécurité. Elle sentit soudain une douleur lancinante à l'épaule droite. Elle tomba à genoux et se mordit violemment la lèvre pour ne pas laisser échapper un cri de souffrance. La jolie espagnole regarda la blessure par-dessus son épaule et vit que l'un des hommes plus âgés avait tiré une balle. Elle était toujours en joue. Elle se leva malgré le sang qui coulait abondamment et dévalait son dos en tachant sa chemise et se mit à courir grâce au peu de force qu'il lui restait. Elle entra dans la première auberge qu'elle vit, trouva une chambre et s'autorisa enfin à pousser un hurlement de rage et de désespoir. Elle retira rapidement son haut qui n'était plus du tout blanc mais rouge foncé. Alors qu'elle défaisait le bandage qui comprimait sa poitrine, elle jeta un regard dans le miroir qui lui faisait face. Tout ce sang sur elle... Était-ce vraiment le sien ? Après tout, peut-être que Jack avait raison. Elle ne pouvait pas se débrouiller seule. Elle avait besoin de lui. Et il lui manquait horriblement.
Sa plaie la ramena à la réalité. Il fallait la faire soigner. Mais où trouver l'argent ? Angelica ne savait plus quoi faire. Elle s'assit sur le lit et repensa avec dégoût à la bouche du soldat contre la sienne.

"-Jack..., finit-elle par gémir alors que des larmes dévalaient à nouveau son visage."

-Imagine2Life-

Pirates des Caraïbes : Un doux trésorWhere stories live. Discover now