Petite Hybride

Chapitre 3

Cher journal, je sais cela fait très longtemps que je n'ai pas écris mais il faut dire que j'ai était très occupé, trop occupé. J'ignore depuis combien de temps je suis dans ce manoir, le temps est comme figé ici, il n'y a ni horloge ni montre pas même une pendule, rien. Pour ce qui est de mes deux ... comment dire... colocataires jumelles, je n'ai plus aucune nouvelle de Miléna depuis que je sais qu'elle est mon moi vampire. Pour ce qui est de Num, elle me colle sans arrêt aux baskets. Ça en devient insupportable. Heureusement que j'ai réussi à me trouver quelques minutes de libre sinon je n'aurais même pas pu écrire aujourd'hui. Je sais très bien qu'elle essaye de m'aider mais bon ça m'aide pas du tout. En plus je m'ennuie profondément ici, je ne fais que réfléchir parfois jusqu'à en avoir la migraine, mais à par ça il n'y a rien à faire. J'ai du faire au moins cinq fois le tour du domaine qui se compose juste d'une forêt, rien que de la forêt à des kilomètres à la ronde. Les feuilles et les branchages sont si épais que je n'arrive presque pas à voir le ciel, même la lumière du jour a des difficultés à passer à travers cette protection naturelle presque étouffante. J'ai déjà essayer plusieurs fois de grimper jusqu'à la cime des arbres mais quand je ne suis qu'à quelques mètres de mon objectif, il n'y a plus aucune branche donc impossible de grimper plus haut. En parlant du manoir, j'ai du fouiller au moins chaque recoin de chaque pièce mais je n'arrive toujours pas à me rappeler d'où je le connais. D'ailleurs ce manoir est beaucoup plus grand qu'il n'y paraît, composé au rez-de-chaussée d'un immense salon ouvert sur la cuisine qui je suis sure fut rénové avec en plus une autre pièce, un sellier je crois. Pour ce qui est de l'étage, je dirais qu'il est plus dans son jus, autrement dit typé XVIe siècle je dirais. Il est composé d'un très long couloir aux murs blancs remplies de tableaux, enfin de portraits de famille plutôt. Sur ce palier, il y a nos trois chambres car oui même dans ma tête je me suis faite une chambre. C'est une pièce très lumineuse malgré la forêt puisqu'elle possède deux immenses vitres laissant la pièce, composé simplement d'un lit et de quelques rangements et d'une porte donnant sur la salle de bain attenante à la chambre, baignée de lumière. Mais ce qui me plait le plus c'est son tapis, un tapis très ancien tissé à la main sans doute mais d'une douceur tout simplement magique. C'est d'ailleurs sur lui que je suis pendant que je t'écris cher journal.
Pour en revenir à l'étage, il reste deux autres pièces en dehors de nos chambres. Tout d'abord la bibliothèque, une pièce splendide, chaque mur étant rempli du sol au plafond de livres, tous des livres ancien à en juger par leurs couvertures en cuir et les pages légèrement jaunis par le temps. Mais le meilleur dans cette pièce, c'est non pas un autre tapis même s'il y en a un mais beaucoup moins sympathique que celui de ma chambre, c'est un véritable piano, un classique piano droit noir. Cela fait des années, si ce n'est des siècles, que je n'ai pas fait de piano. J'ai appris avec ma mère je crois avant qu'elle ne meurt d'un cancer, du moins c'est ce que je pense aujourd'hui, à l'époque personne ne savait ce qu'elle avait et elle est morte sans le savoir. Je ne me souviens pas beaucoup d'elle, mon père ne voulait pas en parler. De lui non plus, je n'ai pas beaucoup de souvenirs enfin pas beaucoup de souvenirs heureux. Je me rappelle qu'après la mort de ma mère, il s'est mit à vouloir me rendre plus forte et pour cela il me battait. Me faisait endurer les pires souffrances en justifiant ses actes par le fait que ça allait m'endurcir. Et après tant d'années, je dois avouer que oui je suis devenu plus dure plus forte. Mais est-ce que le jeu en a vraiment value la chandelle ? J'ai étranglé mon père avec la ceinture qu'il utilisait pour me battre car je ne supportais plus de vivre ainsi. Ensuite en devenant vampire, j'ai commis plusieurs actes inavouables me rendant plus forte, encore plus forte, toujours plus forte. Mais aujourd'hui j'en viens à me demander pourquoi je le fais, pourquoi devenir plus forte si c'est pour finir plus seule que jamais dans cet endroit étrange où pour seule compagnie j'ai deux reflets de moi...
Attends mais oui ! C'est ça ! Des reflets ! Je crois avoir enfin trouvé qui est num et surtout qui suis-je.
D'un seul coup je lâchais mon stylo, l'excitation laissant place à la stupeur l'horreur et le désespoir.
-je ... je suis un monstre dis-je.