Chapitre 3 : Insomnie et jalousie

Depuis le début
                                    

Le soir même, il ne réussit pas à dormir. Sa tête lui tournait, il repensait sans cesse à ce que Malefoy lui avait dit, à ses réactions lorsqu'il le voyait et encore pire, lorsqu'il lui parlait, à sa peur constante et ses questions sans réponses...

Sur quoi s'appuyait le blond pour lui faire ces remarques ? Quelles étaient ses « références » ? Peut-être n'était-ce pas du tout par rapport à ce qui se passait depuis la rentrée. Peut-être était-ce juste de l'arrogance que de croire que tout le monde veut de sa présence... ? Ou peut-être pas...

Au fil des jours, sa ressemblance avec un zombie s'accentuait, faute à ses insomnies qui s'ensuivaient. Il avait l'impression d'être réveillé depuis des siècles et de prendre trente ans par heure. L'image de Malefoy le hantait. Chacune de ses expressions sarcastiques et moqueuses plongeaient Harry dans une honte sans fond ; il se sentait ridicule, sale et réduit au punching-ball qu'il avait si souvent été avec Dudley. Sa haine envers le Serpentard ne faisait que s'accentuer, et c'est à peine si Ron devait le retenir d'enfoncer la tête du blond dans le mur de pierre à chaque fois qu'il le croisait. Mais il était aussi dégoûté de ce qu'il pouvait ressentir lui-même ; car il le sentait, sa haine n'était qu'un prétexte pour dissimuler autre chose, autre chose dont il avait profondément honte au-delà de tout. Autre chose dont il n'était pas sûr, du moins il ne voulait pas la voir.

« - Arrête de nous mentir, maintenant Harry !, s'énerva Hermione alors qu'ils faisaient leurs devoirs dans le parc, dans la fraîcheur du mois de novembre. Ce n'est pas normal, toutes ces insomnies ! Tu ressembles à un... A un mort ! »

Harry haussa les épaules et regarda au loin Ron s'entraîner pour le Quidditch.

« - Tu as maigri car tu ne manges rien, tu es aussi pâle que Nick Quasi-Sans-Tête excepté le violet de tes énormes cernes, et je... Je m'inquiète pour toi, Harry, ajouta Hermione plus doucement en retenant une larme au coin de son œil. On a toujours été là pour toi, quoi que tu aies fait, quoi que quiconque t'ai fait, on t'a toujours aidé et soutenu. Tu le sais, Harry... On ne t'abandonnera jamais.

- Il n'y a rien, mentit Harry d'une voix blanche.

- Tu répètes ça à chaque fois qu'on te le demande, je sais qu'il y a quelque chose. Ça fait deux mois, maintenant, et je te vois mourir jour après jour.  N'aie pas peur, Harry, dis-le moi... »

Harry baissa la tête. Il était temps de lui avouer. Ça commençait à lui pourrir le cœur de mentir à ses meilleurs amis.

« - Promets-moi que tu ne me jugeras pas.

- Jamais, promit-elle avec un regard encourageant.

- Voilà, je crois... Je crois que je suis amoureux. »

Hermione resta impassible et elle lui prit la main.

« - De Malefoy, c'est ça ? »

Harry leva la tête si vite qu'il la sentit douloureusement craquer. Son cœur qu'il croyait mort se mit à battre la chamade.

« - Mais... Mais comment... ? »

Avant qu'il puisse finir sa question, Hermione se jeta dans ses bras et le serra de toutes ses forces.

« - Oh, Harry ! Ce n'est que ça ? C'est pour ça que tu ne dors plus, que tu nous cache la vérité depuis deux mois ?

- Que ça ?, ronchonna-t-il en n'osant pas regarder son amie dans les yeux. Hermione, c'est Malefoy... C'est un garçon...

- Oui, et bien quoi ?, dit-elle avec un sourire. Que ce soit une fille ou un garçon, ça ne change rien. Mon Dieu, tu m'as fait tellement peur ! J'ai cru que c'était quelque chose de grave !

L'argent est une couleur hypnotisanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant