31 # En plein deux dents !

Depuis le début
                                    

En parlant detraumatisme, en n'allant au parking, nous croisons une dame qui afait un malaise à cause de nous. Elle n'a pas supporté la vue detout le sang que j'ai répandu. En passant devant elle, je lui glissequelques mots pour la rassurer sur mon état, mais elle semble encoresous le choc...

Nous nous rendons donc àla clinique conseillée par le gars de la sécu pour sa proximitéet sa rapidité à traiter les patients. Sur place, nous sommesrejoints par deux autres amis avec qui, normalement, nous aurions dûdîner. Alors, ce qui suit est peut-être un point de détail del'histoire, mais il est très important : l'un de ses deux amis (queje nommerai Austin car c'est un grand fan de Goldmember) est en écoled'infirmier.

Il est vrai que danscette clinique, l'attente a été relativement courte, car moins dedeux heures après notre arrivée, j'étais installé dans une salleen attendant mes soins. Enfin, installé... j'ai beau préciser auxdeux infirmières qui se succèdent que si je suis en fauteuil, c'estpas par fainéantise, elles s'attendent à ce que je saute tout seulsur le brancard. Et d'un bras s'il vous plaît, puisqu'une de mesmains est toujours monopolisée par l'application d'un tampon sur malèvre car elle saigne toujours.

Rapidement saoulé, jedemande carrément qu'Austin me rejoigne, arguant qu'il est infirmieret qu'en plus il a l'habitude de « s'occuper de moi » (ça a uneénorme connotation sexuelle dit comme ça, non ?). Il arrive donc,et m'aide comme il se doit. Je ne sais pas quel est le plus graveentre l'incapacité des infirmières à comprendre ma situation et lefait que mon ami ait été autorisé à faire leur travail à leurplace...

Mais attention, le pireest à venir ! Voilà le médecin, un vieux bonhomme bourru etgrisonnant qui semble en mode « travail à la chaîne ». Je suistout à fait conscient que dans énormément d'hôpitaux, notammentau service des urgences, il y a une surcharge considérable pour toutle personnel hospitalier, mais ça n'excuse pas ce qui va suivre.

Le médecin prépare lenécessaire pour l'anesthésie tandis qu'une infirmière, qui acongédié Austin entre-temps sans même le remercier, me nettoie labarbe. Le docteur constate alors une nouvelle plaie : apparemment, jene me suis pas ouvert la lèvre, je me la suis perforée, puisqu'il ya une plaie d'entrée et une plaie de sortie. Ce qui signifie qu'entombant, mais deux incisives ont traversé ma lèvre inférieure.Soit je me la suis mordue extrêmement fort dans un réflexe depanique, soit j'ai percuté le sol sur les dents de devant, ma lèvretranchée entre les deux. J'ai donc une magnifique meurtrièrehorizontale cachée dans ma barbe. Pratique pour un futur percing !

Il va donc falloir merecoudre deux fois, une fois à l'intérieur et une fois l'extérieur.Le médecin m'explique pour l'intérieur, il va utiliser un filrésorbable, mais que pour l'autre côté, je devrais me faireenlever les sutures dans une semaine. Super, dans une semaine je suiscensé être à Lorient pour passer une semaine chez des amis, maisbon, nous aborderons ce passage plus tard.

Le médecin commence àme recoudre l'entaille à l'intérieur de ma bouche. La premièrepiqûre me fait terriblement mal, mais je prends sur moi. C'estl'anesthésie, il faut bien la faire. Et là, je vois les doigts demon tortionnaire tirer vivement sur un fil, mimant à la perfectionun pêcheur qui aurait ferré un énorme brochet. « Maurice, j'en aichopé un gros ! »

Tout compte fait, cen'est pas l'anesthésie. Il n'y a pas eu d'anesthésie. Et le pire,c'est que je ne peux rien dire excepté « ragaga bwabwa ». Jesouffre atrocement. Les quatre points de suture sont comme deshameçons qui me déchirent la gueule. J'en ai les larmes aux yeuxtellement je douille. Mais je me force à me contrôler, ilmanquerait plus que j'ai un spasme pendant que l'autre tocard merecoud.

Une fois son « travail »fini, je le stoppe avant qu'il n'entame le match retour. Je luidemande s'il m'a anesthésié. Il me répond oui. Je lui dis que cen'est pas possible tellement j'ai ressenti la douleur. Il me rétorqueassez dédaigneusement que j'en fais un peu trop.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Apr 10, 2018 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Confessions InfirmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant