Chapitre 9 - Partie 1

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Une boule d'angoisse avait de nouveau pris place dans les entrailles d'Inwë. Elle imaginait avec chagrin ce que sa fille avait dû ressentir. Lui en voudrait-elle de l'avoir abandonnée ? Des images de sa fuite du cloître des années auparavant lui revinrent en tête. Sa détresse se lisait sur son visage, si bien que Julyne la rassura.

— Nous avons discuté une grande partie de la nuit avec elle, ne t'en fais pas. Elle a tout à fait compris que ça ne changeait rien dans nos rapports.

— Je m'en veux tellement de lui faire subir tout ça, déplora la jeune femme.

— Sa vie n'est pas pire que celle de beaucoup d'enfants sur les Plaines, elle a eu et aura toujours un foyer aimant et tout le monde ne peut pas en dire autant.

— J'espère vraiment que quand tout ceci sera fini, tu voudras bien me rejoindre avec elle, toi aussi.

— J'accepte avec joie, tu le sais. Malgré l'amour que j'éprouve désormais pour cette Forêt, les Plaines me manquent.

— Ne m'en parle pas. Presque une Lune s'est écoulée depuis notre arrivée et elles me manquent déjà.

La conversation continua plus joyeusement et ils firent une courte halte avant de reprendre la route. Finalement ils s'arrêtèrent peu après le zénith près d'un poste de garde où ils laissèrent montures et attelage. Les hommes portèrent les sacs et tous se rendirent à pied jusqu'à la plage. Ils marchèrent encore un moment, puis la frondaison se troua peu à peu et l'horizon. Bientôt, ils aperçurent la plage de galets et enfin, la mer.

Seule Inwë la découvrait pour la première fois. L'air iodé emplissait déjà ses poumons, puis en quittant les bois, le vent s'engouffra avec délice dans ses cheveux. Obnubilée par l'immensité indigo face à elle, la jeune femme oublia tout ce qui l'entourait. Elle s'approcha du bord, foulant les galets qui devenaient de plus en plus fins. Elle s'arrêta juste à la limite humide du bord de l'eau. Un vent marin soufflait tranquillement, ajoutant une touche de mélancolie à ce décor, créant des vaguelettes qui venaient s'échouer à ses pieds. La Fille de la Lune resta là de longues minutes, fascinée par la puissance de cette immensité toujours active, toujours en mouvement. C'était le spectacle de la nature le plus apaisant qu'elle n'ait jamais vu. Face à celui-ci, elle se sentait si petite, si dérisoire que le poids des responsabilités s'envola. Sa nuque et ses épaules se dénouèrent presque miraculeusement.

Finalement, Elio la rejoignit. Il resta un moment sans rien dire à ses côtés. Ce fut elle qui prit la parole en premier.

— C'est magnifique.

— J'aime beaucoup venir ici. Sans compter qu'habituellement en été, l'eau est très bonne et qu'il est agréable de s'y baigner. Dommage qu'il fasse un peu trop frais aujourd'hui.

— Je suis heureuse d'être venue. A vrai dire, je suis heureuse tout court, s'exclama Inwë vers son ami en souriant.

— Alors rien ne pouvait me rendre plus heureux, moi aussi, répondit Elio en lui rendant son sourire.

Inwë le prit dans ses bras, puis Elio s'écarta en disant :

— Le campement a été installé à l'orée de la Forêt et nous t'attendons pour manger. Erid m'a envoyé et je crois que si nous ne nous dépêchons pas, il mangera notre part sans le moindre scrupule.

Ils retournèrent auprès des autres, sans se presser toutefois. Le repas passa rapidement. À peine eut-elle fini sa dernière bouchée que Luna embarqua Elio dans ses jeux. Julyne la regarda faire en riant tandis qu'Erid et Gabriel projetaient de pêcher pour le repas du soir.

Inwë, quant à elle, en profita pour se promener un moment le long de la côte. Elle avait abandonné ses chaussures au campement et marchait les pieds dans l'eau.

La légende des deux royaumes [TERMINÉ]Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang