Chapitre 1 "La guerre est déclarée"

102 12 10
                                    

Votre majesté, votre majesté !

Un garde royal entra en trombe dans les appartements privés du roi. Essoufflé par sa course folle dans le palais, il peinait à s'exprimer.

- Nous sommes attaqués !

A cet annonce, le roi, qui affichait jusqu'alors un visage serein, se leva immédiatement de son fauteuil. Bien qu'il était d'une taille ordinaire, sa carrure restait impressionnante et le soldat ne put s'empêcher de reculer d'un pas. Le visage du souverain affichait un air crispé. Seul son entourage proche aurait pu déceler la peur dans ses yeux qu'il tentait en vain de dissimulée. C'est d'une voix volontairement forte et déterminée qu'il donna ses ordres au soldat :

- Dites au général Caïn de préparer son armée au combat, et prévenez la comtesse de Saraziane pour qu'elle vienne en renfort.

Le jeune guerrier hocha la tête et s'échappa rapidement afin de communiquer les ordres du souverain. En tant que chef de guerre, Isman n'attendit pas plus longtemps que son sujet pour se diriger vers la salle des armes, suivit de près par quelques soldats l'informant de la situation. Le royaume d'Ialane, son royaume, n'avait jamais réellement eut à craindre ses voisins avec qui il était en bons termes. Son armée, bien que surentrainée, était plutôt habituée aux missions locales et aux campagnes de renforts dans les contrées attenantes, qu'aux guerres de territoire. Alors que des écuyers l'aidaient à enfiler son armure en prenant garde de ne laisser aucune chaire à découvert, Isman ne se faisait pas d'illusion sur la teneur de cette attaque. La bataille serait terrible et les chances de s'en sortir étaient si infimes que l'on s'imaginait déjà mort.

Notre monde n'était pas très grand. Ialane s'y trouvait plus ou moins au centre, avec son climat tempéré. Plus au nord se trouvait Risseta. Le pays des hommes des neiges, comme on aimait à le surnommer à cause de son manteau blanc et froid, qui couvrait le sol la majeure partie de l'année. A l'Est il y avait Perne, un pays beaucoup plus vaste que le mien. Cependant, on y trouvait que peu d'habitants à cause des tornades, près de la mer. Enfin, au sud d'Ialane se trouvait la Sarib, ainsi que la contrée des Elfes qui formait comme une enclave entre notre royaume et le désert de Sarib. Après il n'y avait plus rien, seulement une énorme étendue maritime, que personne n'avait encore exploré assez loin.

- Ils sont combien ? demanda-t-il à l'un des soldats tandis qu'un autre lui tendait son épée.

- Je ne sais pas, on les compte par centaines votre altesse.

Prostrée dans un coin, je suivais et observais, inquiète de cette agitation. Personne ne remarquait ma présence, dans l'angoisse du combat qui se préparait.

- A quelle vitesse arrivent-ils ?

- Ils avancent vite, je dirais que sans notre intervention, ils arriveront aux portes de la ville dans dix minutes, répondit un autre informateur.

Un écuyer apporta au roi sa monture. Le cheval, déjà harnaché, piaffait d'impatience alors que la reine arrivait à son tour auprès de son mari. Alors que l'écuyer tendait les rênes à Isman, celui-ci se tourna vers sa femme. Son visage prit un air grave face à Marane. Elle entoura le visage du roi de ses mains et planta son regard dans le sien. Le temps s'arrêta quelques secondes pour eux. Ils chuchotaient une prière, presque inaudible. Puis, Isman se pencha vers la reine et lui baisa le front. Pendant un court instant, juste le temps d'un regard il resta à la contempler, comme s'il voulait graver le visage de sa femme dans sa mémoire. Elle avait les traits fins et le visage doux. Ses cheveux, légèrement bouclés, étaient d'un châtain très clair. Ses yeux, était d'un noir charbonneux, remplaçant un habituel pétillement de tendresse.

- Protège Méridine.

Ensuite, son regard se posa sur moi. Découverte, je sortis de la pénombre pour m'avancer vers mon beau-père. Il me prit par les épaules, plantant ses yeux verts dans les miens :

Le Royaume d'Ialane (EN REECRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant