Chapitre 2 : ...Bonjour le jeune

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Ma main sur la poignée de la porte, je pousse dessus et m'apprête à être assiégée par trois confrères en manque de Starbucks. Je ferme les yeux et dis :

« Bonjour, le service est arrivé ! Puis je rouvre les yeux avec un grand sourire. »

Personne. Il n'y a personne. C'est assez étrange, ils sont toujours là au moment où j'arrive pour la distribution. Je pose le porte-gobelet sur mon bureau, enlève mon sac et mon manteau avant de distinguer une note sur un post-it collé à l'écran de mon Mac.

« Vu que tu n'es toujours pas là, nous en avons déduit que tu n'avais pas lu le mail de notre nouveau PDG que nous avons tous les quatre reçu dans le weekend. Rejoins vite la salle de conférence, la réunion commence à 9h00. – Dory, Merry et Dave «

Alerte rouge ! Regard sur l'horloge, je pâlis, il est 8h58. La salle de conférence est à l'autre bout de l'étage.

Je me lève d'un coup, prends un bloc-notes et sors en courant pour rejoindre la salle de réunion. L'adrénaline s'envoie dans chacune des parcelles de ma peau. S'il y a bien quelque chose, à part le fait qu'un invité prenne le dernier petit four sans demander si quelqu'un d'autre en veut, que je déteste, c'est bien le retard. Motif d'irrespect par excellence.

Alors que j'atteins l'arrivée, mes deux pieds s'entremêlent entre eux et me voilà les quatre fers en l'air, un magnifique futur hématome sur le derrière et deux pouffiasses qui ricanent après m'avoir vu me viander.

« C'est ça, rigolez, rigolez, le jour où vous vous casserez la gueule, je me foutrai de vous avec joie, dis-je à ces deux pimbêches qui s'éloignent, mortes de rire.

— Je pense qu'on ne pouvait pas faire pire chute, madame... C'est une voix masculine que j'entends dans mon dos.

— Ne m'en parlez pas, j'ai du faire un soleil juste pour arriver à l'heure à une stupide réunion sur je ne sais quoi qui risque de me faire dormir debout. Encore un débriefing de Jeremiah Kowalski sans doute... Je me relève, excédée puis commence à me retourner.

À vrai dire, c'est plutôt moi qui ai programmé cette « stupide » réunion de présentation à mon service et mes directeurs. Après, si vous pensez que c'est inutile, vous pouvez rejoindre votre bureau. Vous ne dérangerez personne, soyez en sûre Madame Lawford, dit-il, un ton sévère. »

Immédiatement, je rougis en croisant son regard. Effectivement, j'ai en face de moi mon patron qui ne semble pas très content de mes propos.

« Bon, excusez-moi, mais j'ai une réunion « stupide » à animer donc si vous voulez bien vous pousser, ça m'arrangerait. Je me décale sur la gauche et le laisse passer. Alors qu'il est derrière moi, je l'entends se retourner et dire :

Soit vous vous dispensez en retournant à votre place, soit vous venez, madame. Faites votre choix rapidement. »

Je réagis en le suivant et en bafouillant un minable « excusez-moi Monsieur ». À ceci, il répond :

« Croyez-moi Olivia, si mon père était quelqu'un de laxiste et agréable, moi, Caleb Barnes, je vous ferais vivre un enfer. Compris ? »

Je le soutiens du regard et acquiesce rapidement.

« Oui Monsieur Barnes. »

Il replace une mèche de sa chevelure, replace sa cravate parfaitement mise et enclenche la poignée. Comme son petit chien, je le suis et me positionne discrètement derrière les autres assistants qui me font les gros yeux. Merry se colle à moi et me glisse à l'oreille :

« Là, il va falloir que tu m'expliques. »

Mais je n'ai pas le temps de lui répondre quand Monsieur Barnes Junior commence son éloquence :

« Bonjour et bienvenu à tous pour cette réunion exceptionnelle. Je sais, il est lundi matin et vous êtes fatigués, mais, tout en disant cela il fixe un employé qui commence à bailler, je ne tolérerai aucun écart durant le temps où je serais patron de Mediatics. Mais commençons par le commencement. Je suis Caleb Barnes, le fils de votre ancien PDG et compte bien suivre de près tous les échanges commerciaux de mon entreprise. D'une main de fer, je la dirigerais aussi longtemps que je le pourrais et c'est pour cette raison que je vous annonce que, d'ici le 31 décembre, une partie de mes employés sera mise à la porte pour des questions budgétaires. Je mènerais le choix final en fonction de vos qualifications. À partir de maintenant, je vais vous juger sans aucun remords et c'est pour cette raison que vous, il pointe le jeune homme qui avait bâillé, vous êtes viré pour insubordination envers votre employeur. Vous avez deux heures pour ranger vos affaires, rendre votre badge et quitter les locaux. »

Toute la salle est choquée, les Hungers Games commencent déjà. Certains vont pour protester, mais Caleb Barnes leur jette à chacun un regard qui en dit long sur sa pensée. Le garçon sort de la pièce, honteux tandis que je pose ma main sur ma bouche, effrayée. C'est à ce moment que mon supérieur s'arrête sur moi et tire un petit sourire sadique en disant :

« Voilà l'enfer que je vous avais promis, Madame Lawford. » 

Chocolat Chaud et Chantilly [Tome 1]Where stories live. Discover now