Chapitre 49 : Le bonheur, sur place ou à emporter ?

4.6K 375 12
                                    

« Tu as encore bavé, murmure une douce voix masculine dans mon oreille. »

Les yeux clos, je fais mine d'être encore dans les bras de Morphée, rapprochant la couverture un peu plus vers mon visage. Bon dieu, il a le don pour me lancer des piques dès le matin, de bien délicieux piques d'ailleurs. Je sens ses doigts lentement descendre le long de ma colonne vertébrale et frissonne malgré moi de cette sensation électrique. Il se colle complètement à moi, passe ses bras autour de ma taille pour m'inciter à en faire de même, et susurre dans mon oreille tendrement :

« Je sais que tu es réveillée Liv', tu es très mauvaise actrice... Caleb dépose un baiser sensuel à la base de ma nuque, puis un autre, et encore un autre. »

En guise de réponse, je grogne bestialement pour le faire comprendre mon cruel manque de coopération. Son corps se sépare du mien et je devine qu'il veut être surpris.

« Oh mon dieu, ai-je dormi avec un monstre ? Où est la belle humaine à qui j'ai dévoilé mon corps ? Je glousse en ouvrant lentement les yeux. Plus de retour en arrière, la nuit est terminée.

— C'est dommage, j'avais un semblant d'idée de compliment, mais tu as décidé exceller dans la catégorie « homme chiant au réveil ». Ou dans celle du « mec insupportable », glissé-je, la voix pâteuse, en me tournant avec difficulté vers lui en serrant l'oreiller contre mon visage.

— Je concours aussi pour la médaille d'or de nuit au paradis des désirs. J'en suis très fier, rares sont ceux qui sont nommés. Il fait un clin d'œil et s'éloigne en sortant presque du lit, se penche vers moi et frôle mes lèvres des siennes, une fois, deux fois, puis se détache. Je reviens dans deux minutes. Oh et chérie ?

— Oui ? fais-je en me redressant sur mes coudes pour me frotter les yeux en bâillant.

— Je t'interdis de réfléchir, ni de bouger de ce lit. Il m'abandonne au profil de la salle de bain adjacente à la chambre, exhibant sa nudité sans gêne. »

L'immense lit me paraît si vide, je tente de conserver la trace de chaleur de Caleb contre mon corps nu. Ce n'est que quelques instants plus tard que je prends conscience de l'endroit où je me trouve. Une chambre presque vide, des murs en béton gris et blanc, un lit rudimentaire et une armoire en bois légèrement désuète. Il y a même des rideaux transparents et jaunis aux fenêtres. Qu'est-ce qu'est cet endroit ?

Je ramène les draps contre ma poitrine en me frottant les yeux avec ma paume de main. J'ai l'impression d'avoir le cerveau en champs de mines. Si c'est ça l'effet de la Villageoise, plus jamais je n'y retouche.

« Seigneur... psalmodié-je en me tenant le crâne.

— On m'appelle ? crie Caleb à l'autre bout de la pièce. Il arrive revêtu une chemise en lin et d'un vieux jean. C'est une première de le voir aussi décontracté. »

J'attrape son oreiller et tente maladroitement de le jeter vers lui malgré mon mal de tête. Il rebondit mollement sur ses pieds tandis que je réponds :

« Ta modestie t'étouffera, fais attention à mon avis. Il rit et jette le coussin qui m'arrive en pleine figure. Je bascule en arrière tel un soldat touché. Eh !

— Ça, c'est ce que l'on appelle un lancer de qualité si tu veux mon avis. Il croise les bras avec un air fier. Il exulte presque. Les Michael Jordan et autres Kobe peuvent aller se rhabiller.

— Calme tes ardeurs, Monsieur le grand basketteur, t'as juste eu de la chance.

— Tu veux réessayer pour voir ? Pour préparer son tir, il attrape un autre coussin en bas du lit et se place pour le lancer.

Chocolat Chaud et Chantilly [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant