LA PRINCESSE [Pause]

Chapitre 1

  - Et voilà ! C'est fait ! Dis-je dans un excès de joie et d'excitation.

- Qu'est-ce qui est fait ? Répondit L'homme de ma vie dans mon dos.

- Eh bien c'est officiel, nous partons en Algérie cette été !

À mon grand étonnement, cette annonce ne fit pas plaisir à ma moitié, bien au contraire... Il fronça ses jolis sourcils blonds, d'une couleur légèrement identique à ses cheveux, en s'éloignant de moi.

- Pourquoi t'as fait ça ? T'aurais pu m'en parler ! Tu peux pas décider de ça toute seule ! Finit-il par lâcher.

Très bien, encore cette histoire hein ! Pourtant à ma décharge, je dois dire qu'il m'avait donné son consentement pas plus tard qu'hier soir ! Ce n'est pas de ma faute s'il a une mémoire de poisson rouge non plus !

- Mais enfin qu'est-ce que tu racontes Alex !? Hier, tu te disais ravis de faire ce voyage pour en apprendre plus sur moi et me permettre de renouer avec mes origines. Tu disais que c'était une de mes facettes et qu'il te tardait de la découvrir !

Alors il fronça de nouveau les sourcils, mais cette fois-ci dans une vaine tentative de se souvenir de la veille, il s'assit sur le canapé que comportaient le salon de mon petit 2 pièces. Il passa ensuite une main dans ses cheveux, exaspérer et fatigué de réfléchir.

- Écoute, il se peut qu'hier pendant ma sortie entre potes, j'ai bu quelques verres....

Cette déclaration me mis sur les nefs. Lors de notre toute première rencontre, j'ai été cash avec lui : je suis musulmane et si je m'engage, c'est sûrement pour la vie, de plus j'avais en horreur les vices auxquels les Hommes s'adonnaient. Tel que par exemple, la beuverie ou encore se droguer.

Mais ce jour-là, il s'était contenté de sourire effrontément avant de me proposer d'aller boire un jus un de ces jours.
C'est ça qui m'a plu chez lui : il ne boit pas, ne fume pas et ne s'est pas enfuit après ce que je lui ai dit.

Malheureusement, il y a quelques mois, j'ai très vite déchanté. Il a renoué avec d'anciens potes de l'université et ils passent leur vendredi soirs dans des bars.

Une violente dispute finie bien entendu par éclater, c'était toujours le même sujet : ses potes et je finissais toujours par venir m'excuser.

Ses potes sont sacrés pour lui, même si ce sont des idiots qui me reluquent de façon exagérée le cul quand je passe un peu trop près d'eux. Et comme d'habitude à la fin de la dispute, il est parti en claquant la porte.

Mais comme je le disais, c'est assez fréquent.

Le reste de la journée, je l'ai passée à tourner en rond chez moi, je me sentais un peu coupable de lui avoir dit des choses désagréables, mais cette fois-ci, je n'irais pas m'excuser ! Hors de question ! Cette fois, j'ai raison. Il s'est soûlé et m'a débité des paroles qui m'ont retournée et qu'il n'assume même pas au final.

Pour penser à autre chose et voyant qu'il était seize heures, je pris mes clefs de voiture en route pour faire quelques achats, le frigo étant totalement vide.

Malheureusement, une fois au super marché, mes inquiétudes ne me quittèrent pas. Je me suis sûrement attaché beaucoup trop vite à Alex... Mais il faut dire qu'il était pour moi le petit ami idéal : ses cheveux blonds coiffés très soigneusement, ses lèvres, ses yeux bleus qui me fascinent. Mais plus que ça : sa façon de me câliner quand je suis triste, son sens de l'humour plus que casse pied ou encore la façon qu'il a de regarder avec moi mes films favoris même si ce sont des films Barbie.

Il fallait que je m'excuse, je ne pouvais pas laisser ma fierté se mettre entre nous, je suis sûre que ce n'est qu'une période. Il finira forcément par se rendre compte que ses potes sont des idiots, c'était obligé !

Une fois mes courses finies, je me mis en route pour la maison me promettant de l'appeler une fois arrivé à destination.

Après quatre tentatives d'appels ratés et quelques heures plus tard ayant fini mon ménage tardif, pour m'occuper l'esprit, j'ai décidé de réessayer. Cette fois-ci heureusement, il m'a répondu.

-Oui ?

- Chéri ? c'est moi, il faut qu'on se parle... Écoute, je suis vraiment...

Malheureusement il me coupa la parole avant que j'ai pu finir ma phrase.

- écoute, j'ai besoin d'un peu d'air d'accord ? Je vais passer la fin du weekend avec mes potes à la coloc' on se voit plus tard bye.

Sur ces mots, il raccrocha. Très bien ça ne semblait pas très engageant ! Broyant du noir, j'ai fini la soirée en compagnie d'une pizza avant d'aller me coucher tôt.

Dimanche matin n'était pas mieux que le jour précédent, pour m'occuper l'esprit, j'avais décidé de commencer un livre, mais très vite, je me suis rendu compte que je ne tenais pas en place : l'héroïne était trop nunuche. J'avais l'impression que l'auteur avait un peu abusé en créant son personnage principal : et voilà qu'elle est jeune, et v'là qu'elle est magnifique, et v'là qu'elle est orpheline, et v'là qu'en vrai, c'est un génie, en plus elle attire un mec ultra canon qui a l'embarras du choix, et qui normalement choisirait la bombasse prétentieuse qui lui sert d'ex. ET EN PLUS ELLE SAUVE LE MONDE ?

Bref, j'étais sur les nerfs, et ni les films, ni les séries et encore moins les mangas ne réussirent à me calmer. Vers dix-huit heures alors que je finissais mon troisième pot de glace, je pris la décision de me lever pour aller le voir. Il fallait que je m'excuse ! Après ça, je serais plus tranquille.

Pour l'occasion, j'ai passé ma plus belle robe de printemps : la rouge, celle qui soulignait ma peau caramel et mes yeux bruns. Pour mes cheveux, j'avais juste fait un petit chignon histoire de ne pas être gênée, c'est la preuve que j'allais mal.

Parce que J'aimais mes cheveux, non vraiment :j'AIME mes cheveux.

Il y a une semaine, prise d'un élan de folie, j'avais décidé d'aller chez le coiffeur pour qu'il me les coupent et pour qu'au passage, il me fasse une petite coloration. Maintenant, mes cheveux, m'arrivant juste en dessous des épaules et étaient magnifiques, sans vouloir me vanter. Le coiffeur avait réussi l'exploit de faire un tie and dye sur mes cheveux noir, qui maintenant possédaient un charme à tomber. Du génie !