Prologue

192 26 28
                                    


DES FLASHS DE LUMIÈRES. Des pas précipités. Une voix, lointaine, semblant inquiète. Des cris, d'autres pas. Le crissement des roues. D'autres flashs de lumières au-dessus de moi. Une porte qui claque. Un « bip » incessant. Puis l'arrêt. Des ombres qui jouent au-dessus de moi.

-Il faut se dépêcher. Sa respiration est faible.

-Il n'y avait personne d'autre, c'est certain ?

-Oui, notre équipe et moi-même avons vérifié plusieurs fois.

Les « bips » s'affolent, de plus en plus fort, vibrant dans mes tympans. La porte claque, des gens sont partis. Je suis incapable de bouger. Seule cette lumière aveuglante vient heurter ma rétine. Trop faible pour me lever, pour simplement lever le doigt. Mon esprit est brouillé, plein de fumée. Je ne vois que du gris, du gris, et rien d'autre. Comme si les autres couleurs s'étaient évaporées à jamais.

Les pas se font plus pressants autour de moi. On dépose un masque sur mon visage, diffusant une odeur apaisante, bien trop apaisante. Mon corps repose sur un nuage. Les ombres disparaissent, vont, viennent. La lumière éblouissante s'efface alors, lentement, tandis que mes yeux se ferment et que je sombre dans les ténèbres.

❁❀❁❀❁

-De quoi vous souvenez-vous ?

-De rien. Pourquoi, il s'est passé quelque chose ?

-Non, non, rien du tout. Vous aviez fait une violente chute suite à un incendie forestier, mais vous êtes parfaitement remis, c'est surprenant. Vous êtes libres de quitter l'hôpital. Vous pouvez aller retrouver vos parents, ils vous attendent de l'autre côté de la porte.

Leurs sourires sont chaleureux, francs. Ils me prennent dans leurs bras, me serrent si forts que je crois étouffer. Leur présence me rassure, me réchauffe le cœur. Ils m'ont manqué, depuis le temps que j'ai passé enfermé dans cette chambre aux murs blancs respirant la mort.

Et pourtant, leur retour ne remplit pas le vide dans mon cœur. Je suis vide, et j'ignore pourquoi. Il manque quelque chose autour de moi, et je suis incapable d'expliquer ce que c'est.

Le Chant des arbresWhere stories live. Discover now