Chapitre 14 ✔️

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Depuis quelque temps, j'ai l'impression que me réveiller est la chose que je fais le plus souvent. Evidemment, tout ça à cause des multiples commotions dont je suis victime. Je massai alors mes tempes encore douloureuses et regardai le bout de mes doigts, intriguée. Des tâches de sang...

Si seulement ils pouvaient me filer du Doliprane après m'avoir fichu ce coup sur la tête...

Après avoir observé ce qui m'entoure et je me rends très vite compte que je suis allongée sur de gros sacs de sable. Et c'est loin d'être agréable... Je me relève et me surpris à reconnaître cet endroit. C'est une cale de bateau ! Mon oncle m'emmenait souvent visiter de vieux bateaux, dans le même genre, quand j'étais plus jeune. Cela ne faisait qu'animer chez moi l'envie d'aventure et de découverte du monde : ce qui déplaisait beaucoup à mon père.

Ce genre de situation m'est inconnu... Mais une chose est sûre : je ne vais pas me laisser faire par des individus qui m'enferment entre des planches de bois.

Deux options s'offrent à moi : soit je hurle pour qu'ils comprennent que je suis réveillée, au risque de me faire tuer - même si s'ils voulaient le faire ils l'auraient déjà fait - soit j'essaye discrètement de partir de cet endroit pour rejoindre l'île, au risque de me faire tuer également, s'ils voient que je tente de m'échapper. Conclusion : dans le pire des cas, j'arrive au même résultat. J'opte quand même pour l'option numéro deux !

J'essaye alors de pousser la lourde trappe en bois. Rudement difficile... Je n'ai aucune force dans les bras et je n'ai jamais rien fait pour améliorer cela. Une traction sans aide est mission impossible pour moi.

Après un effort sur-dimensionnel, j'arrivai enfin à soulever la trappe qui retomba avec fracas en s'ouvrant.

Côté discrétion, ce n'est pas gagné...

Je me hissai sur mes avants bras et arrivai enfin à remonter.

Comme quoi on sous-estime toujours l'efficacité des barres parallèles en gymnastique.

Une fois extirpée de la cale, je m'avançai prudemment dans le bateau. Le bois craquait et le bateau tanguait doucement de gauche à droite. Il n'y avait pas grand-chose à part une grande table où reposait une carte - qui n'était pas celle de notre très chère Terre - et un petit bureau en bois verni.

Je pouvais d'ailleurs entendre une voix rauque crier des ordres à pleins poumons. Ce n'était peut-être pas le meilleur moment pour faire apparition.

Au même moment, quelqu'un ouvrit la porte donnant sur l'extérieur et un homme d'une trentaine d'année fit son entrée.

Aïe... Là, je suis vraiment mal.

Le grand brun ténébreux me sourit avec un air malsain. Hyper rassurant... Je le détaillai de haut en bas et m'attardai sur sa main qui était remplacée par un crochet en argent. Une main froide... Vu son style vestimentaire cela ne pouvait être qu'un pirate et avec le manque de chance que j'ai, le capitaine.

Il se rapprocha de moi tandis que je reculais à chaque pas qu'il faisait. Le pirate avança sa main parsemée de bagues, le long de ma joue. Un frisson désagréable me fit trembler.

- On dirait que notre invitée s'est réveillée, murmura-t-il à mon oreille d'une voix suave.

Soudain, il empoigna mon bras avec force et me tira vers l'extérieur. Tous les autres marins s'étaient arrêtés et me dévisageaient. J'essayai de me dégager mais rien n'y faisait, sa poigne était trop forte. Alors je levai les yeux vers lui.

- Nous ferais-tu l'honneur de nous dire ton nom ?

Son sourire illuminait son visage, d'une cruelle lueur. Il est comme Peter : mesquin et sournois, et je n'avais aucune envie de manifester mon identité.

Neverland ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant