Chapitre 10 : Première étape compliquée

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"Bon, tu ne peux décemment pas aller à l'école avec ces vêtements sur le dos. Mets plutôt ça, me fit Mallory en me tendant des habits. "

   Il s'agissait d'une chemise grise aux lignes cuivrées et épurées que j'enfilai immédiatement tant je la trouvait jolie, d'un pull d'un doux vert aux signes incompréhensibles mais que je mettais tout de même, et d'un pantalon bleu troué et aux couleurs délavées. Là, je fus vexée. Un pantalon ? Je n'étais pas un garçon, et elle avait sûrement des jupes à me prêter à la place de ce vêtement masculin qui devait dater d'un demi-siècle pour être aussi abimé.

   Mon regard dégoûté devait être assez explicite car Mallory,  aussi subitement qu'absurdement, éclata de rire. Puis, devant mon incompréhension elle demanda entre deux éclats de rire :

"Tu devrais voir ta tête ! On dirait que je te demande d'enfiler un sac poubelle rempli à ras bord de détritus. Qu'est-ce qui ne va pas ?

-Un : Je fais la tête que je veux ! Deux : qu'est-ce qu'un sac poubelle ? Trois : il me semble que demander à une invitée de porter un vieux vêtement d'homme déchiré par endroits est légèrement incongru."

Et elle se remit à rire de plus belle.

"Tu sais, c'est normal qu'il soit troué : c'est la mode, de nos jours, tout le monde le porte comme ça et en plus les filles elles aussi portent des pantalons.

-Oui et bien moi je ne suis pas comme tout le monde et donc je ne porterais pas ce lambeau de tissu ! fis-je en jetant le-dit lambeau de tissu à la figure de l'intéressée.

-Ok, ok. J'vais voir s'il me reste pas une ou deux jupes de quand j'étais petite.

-"De quand tu étais petite" ? Alors, en plus de me faire porter des haillons, tu veux me refiler tes vieilles affaires ? m'insurgeai-je.

-Hé ! Excuse-moi de ne pas avoir prévu que Mademoiselle Je-débarque-d'un-monde-elfique-jusqu'alors-inconnu aurait des goûts vestimentaires pourris et se permettrait de me critiquer alors qu'elle ne connaît rien à ce monde !"

    Elle avait prononcé cette dernière phrase très rapidement, la teinte rouge de son beau visage augmentant crescendo jusqu'à ce que celui-ci prenne une couleur écarlate assez exceptionnelle. Mais elle avait beau être ridicule en ce mettant dans un tel état, elle avait tapé là où ça faisait mal. Effectivement, je ne savais rien des coutumes de ce monde. Ici, je n'étais pas l'élève brillante, cultivée et enviée de tous que j'étais à Bédélia. J'étais une ignorante capricieuse qui n'avait pourtant vraiment pas de quoi se faire désagréable si elle voulait se sentir un minimum acceptée. 

J'étais pathétique, ici, pas adorable. Alors j'avais intérêt à être plus mesurée dans mes propos.


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Et voilà ! Un nouveau chapitre, pas très actif, certes, mais qui, nous l'espérons, vous plaira tout de même ! 

Promis, la prochaine fois, il y aura de l'action ! ;)

Les pingouins

PS : on est vraiment désolées d'avoir mis tant de temps à publier ce chapitre qui n'est pourtant pas très long ! Le manque d'inspiration, la pire arme contre l'écrivain...

DEHORS [projet inachevé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant