Chapitre six

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Chelsea ne me répondait pas. J'avais besoin de lui parler mais je ne voulais pas laisser un message sur son répondeur. Je lançai mon téléphone et je ressortis avec un livre. Il faisait encore assez jour pour que je puisse lire dans l'herbe dans le petit bois. Je m'installai tranquillement avec mon sac et mon livre. J'étais entrain de lire quand une bande de mecs arriva juste à côté de moi. Et ils commencèrent à me titiller. Je savais reconnaître une scène de bizutage quand j'en voyais une. J'en avais suffisamment fait dans mon ancien lycée. Ils jetèrent mon livre au sol et je vis rouge. On ne touchait pas à mes livres. C'était sacré. J'en poussai un qui se retrouva contre un arbre. C'est alors que je remarquai qu'ils ne portaient pas l'uniforme du lycée.
-Vous êtes qui vous ?
Et comme par hasard, je n'avais pas pris mon téléphone. Quelle conne ! Ils étaient trois. J'avais deux choix. Laisser mon sac et mon livre et partir en courant ou rester, prendre mes affaires et ensuite partir en courant.
L'un des mecs me toucha le bras et je me dégageai vivement. Ils n'étaient pas fréquentables du tout. Ce n'était pas le genre de gars que je fréquentais même pour embêter ma famille. Et c'est à ce moment là que je me rendis compte que j'en connaissais un.
-Attends, je te connais toi.
C'était un ami de mon ex, celui qui avait couché avec Chelsea. Ils étaient là pour mon frère et moi. Je butais contre mon livre. Je le ramassai sans le quitter des yeux et je pris mon sac au passage avant de courir. Mais ils me rattrapèrent. Deux me tinrent.
-C'est pour Bob pauvre conne. Tu diras à ton frère que la prochaine fois, on ne se contentera pas de ça.
L'ami de mon ex arracha mon chemisier. Je mordis le mec qui me bâillonnait et je me mis à hurler de toutes mes forces, tout en me débattant. Je donnai un coup de pieds dans les parties intimes du gars en face de moi. Et j'entendis des bruits de pas.
-Hey, vous !

Je tombai au sol et je sentis bientôt les bras de mon frère. Il me regarda et courut après un des types qu'il rattrapa par le col. Il le traîna au sol et ses deux amis se retournèrent. Mon frère était fort. Très fort. Des années de boxe l'avaient aguerri. Il distribuait les coups plus qu'il n'en recevait et il les laissa filer à un moment donné.
-Viens, on va dans le bureau du directeur.
-Non.

-Anna. Ce n'était pas une question. On y va, point.
Il me redressa, constata que mon chemisier était déchiré et il lâcha un grognement. Il retira son pull et me l'enfila. Sa lèvre était explosée en plus de sa pommette bleuie.
-Mon pauvre Adam.. ils t'ont massacré la tête. Je te jure que si je croise Bob, je le tue.

-Qu'est-ce que..
-Ils m'ont dit de te dire que la prochaine fois, ils ne se contenteraient pas de ça. C'était un avertissement.. pour toi.
Je n'aurais pas dû dire ça, le visage de mon jumeau se referma. Il plissa des yeux et sa bouche se pinça. Il était furieux.
-Lightwood ! cria-t-il.
Ce dernier se retourna et nous vit arriver. Il eut un sursaut en voyant la tête d'Adam et moi, je rougis derrière mes lunettes d'intello.
-Où est le bureau de ton père ? Je dois le voir maintenant.
-Je vous y emmène.
Il ne demanda pas ce qu'il se passait. Il avait l'air assez inquiet à vrai dire. Du moins, c'était mon impression. Nous arrivâmes dans une partie de l'établissement que je n'avais pas eu le temps de visiter et il frappa à une porte avant d'entrer.

-Papa ? Tu es par là ?
Monsieur Lightwood arriva par une porte dérobée et avisa de notre présence.

-Mon Dieu, Monsieur Hamilton, que s'est-il passé ?
-Ma sœur vient de se faire agresser dans le petit bois par des mecs qui ne venaient pas de cette école, voilà ce qu'il s'est passé. Moi c'est accessoire.
-Colin, tu peux aller préparer du thé ? Je vous en prie mademoiselle, asseyez-vous, et vous aussi Hamilton. Racontez-moi ce qu'il s'est passé.
-Je m'étais installée entrain de lire quand ils ont débarqué et ils m'ont couru après et..
Ma voix se brisa malgré moi. C'était trop pour moi. Je sentis pratiquement instantanément les lèvres d'Adam contre ma tempe. Je pris la tasse de thé que me tendit Colin Ligthwood. Son père lui demanda de partir.
-Et ils ont arraché mon chemisier et Adam est arrivé à ce moment là.
-Est-ce que vous êtes capables de les décrire ?
Je secouai la tête.
-De toute façon, Adam leur a refait le portrait, ils en portent forcément les stigmates.
-Très bien, monsieur Hamilton, je vais appeler l'infirmière pour qu'elle vienne vous soigner et je vais appeler la police mademoiselle Hamilton. Ainsi que vos parents.
-Je n'ai pas besoin d'infirmière, ça va se soigner tout seul, je vous assure monsieur.
-Et je suis majeure, je n'ai pas besoin de mes parents pour porter plainte. Je vais les prévenir moi-même.

Double Je(u) - PAUSE-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant