La rencontre

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Point de vue Harry

01 Février 2010

Aujourd'hui nous sommes le 1er Février 2010 et je fête mes 15 ans. Je suis assez heureux, même si je fête encore mon anniversaire dans une chambre hôpital, ma chambre d'hôpital. La chambre numéro 17, au deuxième étage.
J'y suis depuis mes 6 ans à peu près, alors j'ai mes habitudes, je connais tout le monde là bas, chaque docteur, chaque infirmière, même quelques patients avec qui je parle dans la salle de repos, là où il y a la SEULE télé grand écran, avec des tables, des jeux et des livres aussi.

Je suis malade depuis mes 5 ans. Ça a commencé par de l'asthme, des problèmes de respiration réguliers, quelques soucis aux poumons et au cœur par la suite.. De nombreux rendez vous chez le médecin, des pleurs, de la peur, de l'anxiété, de la paranoïa car on imagine toujours le pire même si on en a pas forcément envie, qu'on devrait penser à des choses positives, garder l'espoir.. Mais je savais. Je le sentais, au plus profond de moi, je le sentais, ce n'était pas bon, le résultat ne pouvait pas être bon.
Et j'ai vu juste, un cancer. Un putain de cancer qui me détruisait depuis plusieurs mois déjà.
Tout est allé très vite, comme si le fait d'apprendre la maladie l'accélérait encore plus. En effet, les problèmes ont été encore plus graves, ma santé se détériorait de jours en jours, mes poumons se remplissaient d'un liquide qui m'étouffait encore plus seconde par seconde. J'ai passé alors ma première vraie nuit à l'hôpital, ma première vraie nuit avec une intervention pour vider mes poumons, pour que je puisse respirer normalement, du moins, quelque chose qui y ressemble.

Et depuis, je suis à l'hôpital, tous les jours. J'ai préféré être interné que devoir revenir à chaque complication, c'est à dire tous les jours, surtout que je suis extrêmement faible en ce moment, puis je vais pas me plaindre de cette chambre, je suis seul, le lit est confortable, j'ai la télé et ma famille vient souvent me rendre visite.
D'ailleurs, vue que c'est mon anniversaire, mes parents sont ici, avec mon oncle et ma tante ainsi que leur filles de 4 ans. Elle est adorable, vraiment, puis ça fait plaisir de voir quelqu'un plus jeune pour une fois.
J'ai eu le droit à de nombreux bouquets de fleurs, de gens de mon lycée qui me souhaitent un bon rétablissement ( car oui, je crois qu'ils n'ont pas trop comprit le concept d'un cancer ), des peluches des infirmières, un Mcdo (j'avais oublié à quel point c'était bon), une montre de mon oncle et ma tante et pour finir, mes parents, qui m'ont offert un saut en parachute pour quand je serai un peu mieux, que j'aurai repris des forces.
J'ai pleuré, car sauter en parachute est l'un de mes plus grand rêve, pouvoir voler, ne plus rien entendre et admirer le paysage face à nous et c'est magique, tout simplement.

Nous mangeons un gâteau que mes parents ont ramené. Un gâteau au chocolat et aux fraises, avec des bougies, enfin il n'y en a qu'une car de base, elles sont interdites ici.
On rigole ensemble, on mange et on parle entre nous, comme d'habitude.

Je regarde les gens passer par ma fenêtre, c'est l'heure des visites pour tout le monde, et certains n'ont pas la force de sortir de leur chambre car ils sont trop mal en point.

Je regarde, il y a plusieurs familles qui passent , mais c'est rare de les voir avec des adolescents. Je trouve ça vraiment dommage car les jeunes ne se rendent pas compte qu'ils ratent sûrement les derniers moments avec leurs proches malades.
Ma famille parle, ils parlent entre eux tandis que moi je me concentre sur les gens qui passent.

Puis finalement, j'aperçois le premier adolescent de la journée, après plus d'une heure d'ouverture des visites. Il est plutôt petit, il a une mèche collée sur son front, il se dandine un peu et ça me fait glousser car ça se voit qu'il est mal à l'aise, sûrement car il ne doit pas être habitué aux hôpitaux et à l'ambiance.
Je perds mon sourire en reconnaissant le garçon. C'est Louis, Louis Tomlinson, un garçon qui se trouvait dans mon ancien lycée, avec qui je parlais en option musique. J'avais un énorme crush sur lui, je le trouvais beau physiquement et mentalement. Il était toujours là pour me faire rire, pour me faire sourire, me mettre de meilleure humeur, surtout qu'avant que j'arrête les cours au lycée, ma santé refaisait des siennes, et c'est la raison pour laquelle j'ai dû arrêter les cours.
Il me voit, il se fige un moment avant de laisser un sourire, un léger sourire couvrir sa bouche. Il lève la main vers moi et me fait signe, comme pour me dire bonjour. Je ne réagis pas directement, à vrai dire, je suis encore sous le choc et je sens toutes ses émotions, tous les sentiments que j'ai pu ressentir pour ce garçon, remonter à la surface. J'ai des souvenirs qui me reviennent en tête, les cours qu'on a pu passer ensemble, quand on mangeait tout les deux dans une pizzeria à côté du lycée,  quand je suis allé chez lui une fois et que j'ai fait une crise, j'avais eu honte pendant plusieurs jours.
Il a toujours été là pour moi durant cette période, il savait comment me remonter le moral, comment me donner l'envie de croire encore en quelque chose de positif, et je ne pourrai jamais être assez reconnaissant pour tout ce qu'il m'a apporté durant ces moments difficiles.
On a arrêté de se parler, et je sais que c'est de ma faute car j'ai souhaité couper les ponts avec tout le monde. Car j'avais peur, peur, de tous les voir me regarder comme si j'étais un monstre, voir la pitié dans leurs yeux, les entendre me sortir des tonnes de choses qui sont doivent apparemment m'aider, qu'ils arrêtent de me regarder comme quelqu'un de normal.

Mais je n'ai pas le temps de finir ma réflexion interne que Louis s'approche de la chambre et entre. Et je sais, je sais que rien qu'à ces mots, j'ai replongé, directement.

"Bonjour Harry."

Il est revenu - Larry StylinsonWhere stories live. Discover now