Chapitre 27

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Soudainement, l'on retomba lourdement au sol, alors que tout disparaissait, remettant la pièce à son état de base. Une clarté nous éclaira, venant de la porte ouverte, menant au couloir. Et dans l'encadrement, probablement le Roi, essoufflé par une course inconnue, et en sueur avec derrière lui, des soldats.

Je me relevais brusquement, hésitant entre faire une révérence et lui sortir une excuse bidon concernant notre présence. Seulement il ne semblait pas se soucier de nous, nous remarquant à peine. Il se dirigea vers la carte et d'un geste du bras, il enleva à nouveau la gravité, nous faisant tous nous envoler, et claquer la porte. Mais lui, bizarrement resta au sol. Comme si tout cela n'avait aucune action sur lui, contrairement à nous, et à trois soldats qui étaient rentrés. En fait, vu leurs uniformes, j'aurai plus dit des personnes plus haut gradées. Parmi eux se trouvaient deux femmes et un homme. Déjà une bonne nouvelle concernant ce monde. Ils n'étaient pas restés coincés dans l'époque où les femmes restaient à la maison tandis que les hommes allaient à la guerre. Je trouvais ce point déjà très positif. Je m'accrochais fermement, mais discrètement à Mélina pour tenter de garder une posture stable, même mon corps partait déjà en diagonale. Les autres eux, semblaient parfaitement réussir à se tenir. Alors il y avait deux options : soit, j'étais naturellement pas très doué, voir pas du tout, soit tous avaient subi un entraînement, et dans ce cas là, je devrais moi aussi en suivre un...Bizarrement, je préférais la première option.

Pour en revenir au Roi, il se tenait dignement devant la carte. Il la regarda encore quelques secondes avant de distribuer des ordres. La porte s'ouvrit, ramenant la gravité. M'y attendant, je réussi à me réceptionner correctement. Sans un mot, on sortit tous de la salle, et aussitôt, les soldats partirent en courant pour exécuter les ordres. Quand au Roi, il se tourna finalement vers nous deux. Je me préparais psychologiquement à une sévère engueulade. Mais à ma grande surprise, il nous fit un petit sourire et voyant la tête triste de Mélina, il lui fit un bisou sur le front.

-Ne fais pas cette tête voyons...Une princesse qui boude, on a jamais vu ça...Ou presque. L'incendie à déjà commencé à être contrôlé par nos dragons aquatiques, ça va aller. Il n'y aura pas trop de dégâts si tu veux mon avis.

A ces mots, le visage de Mélina sembla se dérider légèrement. De mon côté je tentais de rester professionnel...Mais comment rester professionnel quand on portait un peignoir légèrement rosé?

-Retourne te coucher, tu sais bien que ta mère déteste te voir trainer dans les couloirs...Surtout quand tu es censée être profondément endormie. Continua-t-il.

Mélina grimaça.

-Oui je sais. Bonne nuit papa.

C'était définitif. Elle et sa mère, ne s'entendaient pas bien, et il valait mieux qu'elles ne se croisent pas, pour éviter tous dégâts.

-Ah...Malheureusement je crois bien que ma nuit est terminée...Temps-pis, je me contenterais de quelques heures de sommeil. Déclara-t-il en se grattant l'arrière de la tête.

Mélina lui fit un câlin. Je les regardais tous les deux avec bienveillance. Les relations père-fille pouvaient être très difficiles, mais eux semblaient s'entendre à merveille et partager une grande complicité. En tout cas, je ne risquais pas de faire de même avec le mien, de paternel. A moins de vouloir terminer en chair à pâté. A cette pensée je frissonnais, et dû me frotter les bras pour enlever ma chair de poule. Mon père n'était pas du tout fréquentable. Pour ma personne du moins.

Elle se défit finalement de lui, et fit demi-tour après lui avoir fait un énorme sourire, auquel il répondit. Je m'apprêtais à la suivre, mais il posa sa main sur mon épaule, me stoppant net. Je me crispai, me préparant à la sévère réprimande que j'allais avoir.

-Prenez soin de ma fille. Déclara-t-il en accrochant mon regard. On aurait dit qu'il savait qu'elle allait avoir forcément besoin de mon aide, et qu'il me suppliais de ne pas la laisser tomber.

-Pardon ?

-Empêchez là de faire des bêtises...Non, finalement, protégez là dans ses bêtises. Tenez. Déclara-t-il avant de me tendre une main vide.

Une sorte de boule d'énergie se forma dans sa main. Elle prenait toutes les couleurs possibles et imaginables au fur et à mesure, alternant entre plusieurs coloris.

-Allez-y. Déclara-t-il en approchant encore plus sa main.

Hésitant et légèrement méfiant, j'approchais tout de même ma main. La chaleur qu'elle émettait était encore plus suspecte. Du bout des doigts, j'entrais en contact avec elle. Aussitôt, ce fut comme si elle explosait, répandant une énorme lumière colorée. Elle était si puissante et si intense, que je fus obligé de fermer les yeux. Puis soudainement, la chaleur se mua en son contraire. Un liquide glacé semblait traverser mes veines, en partant du bout de mes doigts, et allant jusqu'à mes pieds. C'était tellement froid, que sa me faisait presque mal, alors que j'étais dans l'impossibilité de bouger. J'étais en train de maudire le Roi de tous les noms possibles, quand, aussi vite qu'elle était venue, elle disparut. La lumière se calma, jusqu'à disparaître totalement. J'ouvris doucement un œil, et voyant que la lumière avait bel et bien disparue, j'ouvrais les deux yeux.

-Alors ? Me demanda le Roi.

-Alors quoi ? Demandais-je en redevenant maître de mes mouvements.

Il m'attrapa la main, qu'il retourna pour voir ma paume. Laquelle sembla légèrement s'illuminer, comme si des milliers de paillettes s'allumaient sous ma peau. La même boule d'énergie en sortie, et se prit une étrange forme. Et finalement, se trouva flottant à quelques centimètres de ma paume un couteau. Le manche était légèrement arrondit, et semblait fait d'or, comme incrusté de pierres précieuses. L'une, située à l'extrémité, était la seule dont je connaissais le nom à coup sûr. C'était de la labradorite, ma préférée. Enfin, en fait, une des seules que je connaissais en fait... Le couteau semblait très aiguisé, et même la lame semblait être légèrement arrondie, suivant l'inclinaison du manche. On aurait dit un mix entre une dague et un grand couteau...Un couteau de combat quoi.

-Hum...Pas mal. Déclara simplement le Roi, avant de me lâcher la main. Le couteau disparu quand ma main retomba dans le vide.

Il se retourna, et finalement sans un mot, avança dans le couloir.

-Hé ! C'était quoi ce...Truc ? Enfin, comment...

-Quand on te demandera, choisi le lancer de couteau. Dit-il mystérieusement avant de tourner un peu plus loin et de disparaitre de ma vue.

-Alexandre ? Qu'est-ce que tu fais ? M'interpella Mélina derrière moi.

Je me retournais, et la trouvais m'attendant un peu plus loin.

-Quoi ? Mais tu rigoles...Enfin, tu n'as pas ce qu'il vient de se passer ?

-De quoi est-ce que tu parles ?

Je la rejoignais rapidement en grandes enjambées.

-Mais si ! Enfin, cette grande lumière et tout ce qui à suivit !

Elle colla sa main sur mon front.

-Tu as dû tomber plus fortement sur la tête que je ne l'avais pensé...Marmonna-t-elle.

-Ouais...Murmurais-je.

Le reste du chemin jusqu'à nos chambres se fit en silence et dans le calme. Enfin, en apparence, car dans mon esprit, tout était en bazar.

-Bonne nuit Alexandre. Déclara-t-elle avant d'entrer dans sa chambre, ne me laissant même pas le temps de répliquer.

Je rentrais dans ma chambre, et après avoir fermé ma porte et m'être jeté sur mon lit, je me mettais en position assise, et tentais de faire apparaitre le fameux couteau. Je remis ma paume vers le ciel, et souhaita silencieusement qu'elle apparaisse. A ma grande surprise, les mêmes paillettes apparurent, et mon couteau fit son apparition, sortant de ma main. De l'autre main, je tentais de l'attraper, et étrangement, je réussis. Je tenais désormais dans ma main un couteau aussi beau que mystérieux.

Mais alors si je n'avais pas rêvé, et que Mélina n'avait rien vu, qu'est-ce qu'il avait fait exactement ? Il avait arrêté le temps ou quelque chose dans le genre ? 

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