Chapitre 7

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Un sursaut fit trembler mon corps, tandis que des frissons me traversaient. Je me détachais, et, une main plaquée sur la bouche, je me précipitais vers l'arrière de l'avion, et m'enfermais dans les toilettes. Je ne vomis pas cette fois là, car mon estomac était déjà vide depuis longtemps. C'était la dixième fois que j'avais un énorme haut le cœur. Je me laissais glisser le long de la porte métallique, et ramenais mes genoux contre mon torse. Cela faisait plusieurs heures que nous étions dans l'avion, et je n'en pouvais plus. Malgré mes courses jusqu'au toilettes, j'avais les jambes engourdies toutes les cinq minutes. Je regrettais bien l'empressement et l'excitation qui m'avait envahi plus tôt dans la journée. Le décollage avait été horrible. J'avais eu l'impression que mon tympan explosait doucement, histoire de bien me faire souffrir. Tous, même l'hôtesse m'avaient assuré que ce n'était pas inhabituel, et que cela arrivait à beaucoup de personnes. Tout était inhabituel pour moi : voler sans ailes, être malade, ne pas réussir à dormir, l'interdiction de me changer en animal...En parlant d'animal ! Ils avaient mis mon pauvre chien dans la soute ! Mon pauvre, pauvre chien...

-Mesdames et messieurs, nous allons traverser une zone de turbulences. Veuillez retourner vous assoir, et vous attacher. Je répète, nous allons traverser une zone de turbulences, alors veuillez regagner vos sièges et vous assoir, merci. Déclara une voix féminine.

Je me redressai, et me dirigeais, toujours mal en point, à mon siège. Je me laisser tomber, et m'attachais grossièrement. Mélina tourna la tête vers moi, avec un air inquiet sur le visage.

-Tu ne te sens toujours pas mieux ? Me demanda-t-elle en posant sa main sur mon épaule.

-Je ne comprends pas, j'avais déjà volé auparavant, et jamais je n'ai été malade...

-Tiens, un somnifère. Me dit-elle en me tendant un verre d'eau et un comprimé.

Je l'avalais sans faire d'histoires. J'étais prêt à accepter n'importe quoi pour mettre fin à ce cauchemar.

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-Oh ! Voilà ma valise ! S'écria Lina joyeusement.

Je l'attrapais pour elle, et la mettais sur la sorte de cadis qui contenait déjà ma valise. Je vis enfin arriver la cage de mon chien, et je l'eu à peine ouverte, qu'il me sautait dessus, me faisant tomber sous les rires des autres, et me léchais le visage.

-Oui, toi aussi tu m'as manqué. Dis-je en me relevant et en lui caressant la tête.

Les filles avaient récupérées la dernière valise et on se mit en route. On s'arrêta à l'entrée, attendant la voiture. En effet, il avait été difficile de se trouver dans le même avion, ainsi l'on s'était séparés en deux groupes. J'étais resté avec Lina, tandis que ma mère et la sienne étaient parties quelques heures avant nous. Ainsi elles devaient venir nous chercher en voiture.

-Tu devrais lui donner ses croquettes quand on sera à la maison.

-Des croquettes ?! Ah ça non. Mon chien-loup mangera de la bonne viande. Miam, miam.

-Puisque je te dis que c'est bon pour lui

-Pas de discussion possible. C'est mon chien. Tu n'as qu'à te trouver un animal.

Elle leva les yeux au ciel. Une voiture noire s'arrêta devant nous. Ma mère était au volant, et à côté d'elle se trouvait celle de Lina. On mit les valises dans le coffre, et on embarqua. On roula pendant un petit moment avant que la voiture ne s'arrête. J'eu à peine le temps d'ouvrir la portière que mon chien qui s'était installé sur mes genoux ne bondisse dehors. J'ouvrais la porte sur une petite villa magnifique et très moderne. Ni une, ni deux, je courrais à l'intérieur et découvrais un énorme salon, avec cuisine ouverte et une piscine dehors. A l'étage se trouvait cinq chambres, et deux salles de bains. Comme j'étais la seule personne du sexe opposé, j'avais une salle de bain à moi tout seul, pour éviter que filles et garçons ne soient mélangés. Après s'être chacun plus ou moins installés, on se rassembla dans le salon.

-Maman ? Est-ce que je pourrais avoir de l'argent pour aller en ville ? Demanda Mélina avec un grand sourire.

-Toute seule ? Ce n'est pas un peu dangereux ? Demanda ma mère en réponse.

-Mais Alexandre peut m'accompagner.

-Cesse un peu de l'entraîner dans tes caprices...Et puis, vous allez devoir travailler pour avoir de l'argent. Déclara la mère de Lina.

­-Quoi ?! S'écria Mélina

-Hum...Pourquoi « vous » ? J'ai rien demandé moi...Rectifiais-je. Pourquoi est-ce que tout le monde se sentait obligé de m'inclure dans leurs histoires ?

-Un café en ville recrute des jeunes. Ils sont d'accord pour vous recruter. Répondit-t-elle en ignorant royalement ma remarque.

-Mais nous n'avons pas la majorité.

-J'ai fabriqué de fausses cartes.

­-C'est pas juste...Pourquoi est-ce que je dois travailler alors qu'on a une petite fortune ?

-Comment ça ce n'est pas juste ? C'est pour moi que ce n'est pas juste ! Je suis obligé de travailler alors que je n'ai pas demandé d'argent.

-Tu apprendras à mieux gérer ton argent Lina. Et tu auras plus de responsabilités. C'est parfait.

-Hé oh, quelqu'un m'écoute ici ? Tentais-je.

-Très bien...

­-Ok...Lâchais-je en voyant que tout le monde se fichait de ma parole.

-Bien. Alors préparez-vous, vous commencez dans deux heures. Et il y a une demi-heure de bus.

­-Combiens de temps allons-nous rester ici ? Demandais-je sans vraiment espérer de réponses.

­-Nous ne savons pas encore. Nous espérons pouvoir bientôt rentrer, mais il faut attendre que certaines histoires se calment. Et rester dans le commun des mortels, ne pas se faire repérer.

-Ah, je vois.

-Bien tu devrais aller te préparer. Me dit-elle.

J'obéissais, et me dirigeais vers ma chambre. Ma nouvelle vie au Canada s'annonçait moins calme que prévu. J'espérai juste que personne n'allait tenter de nous attaquer en ville...

Ce n'est pas un chapitre passionnant, je vous l'accorde, mais cela est nécessaire pour mettre l'histoire en place. Et puis, il se pourrait que ce travail qui s'annonce totalement banal, ne le soit pas réellement...

BodyguardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant