Chapitre 23

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Sans peine, une dizaine de minutes plus tard, j'entendis de l'agitation à l'étage. Ma mère l'entendit également, et releva sa tête. Je me redressais à mon tour, et m'étirais légèrement alors qu'on se dirigeait vers les escaliers. Ma première journée de travail venait de débuter. Je toquais doucement à la porte, avant de l'ouvrir tout doucement. Mélina me regarda avec un regard ensommeillé et les cheveux en pétard. Décidément, il n'y avait que dans les films que l'on se réveillait en pleine forme avec une coiffure parfaite. J'entrais et refermais la porte, avant de m'appuyer sur celle-ci les bras croisés.

-Bonjour Alexandre. Déjà debout ?

-J'étais obligé je te rappelle.

-Ah, oui. J'avais oublié.

-Bon...bah, c'est le grand jour. Pour toi, parce que tu va devoir reprendre ton statut de princesse, et pour moi, parce que je vais devoir commencer à assurer ta sécurité.

Elle soupira avant de s'étirer.

-C'est tellement stupide. Déclara-t-elle avant de bailler.

Je dus me retenir d'en faire de même.

-Pourquoi ?

-Ce n'est pas contre toi, ou quoi que ce soit. Tu es vraiment très gentil, et tout ce qui va avec, mais je suis persuadée que si l'on partageait le pouvoir en part égale entre toutes les familles pouvant le posséder tout serait beaucoup plus simple. Expliqua-t-elle en faisant des allers-retours entre le placard et sa valise posée sur son lit.

-Et si vous vous relayiez, ça serait bien non ? Genre pendant un an, l'une des familles prend le pouvoir et ensuite ils le passent à une autre.

Elle arrêta tout ce qu'elle faisait et se retournait vers moi pour me fixer, comme blasée.

-Bah quoi ?

-Alors ça, c'est sûrement la pire idée qu'il n'y ait eu depuis le début de l'humanité.

-Je ne vois pas où est le problème.

-Tu es vraiment allé jusqu'à la dernière année du lycée ? Il y a des tonnes de tragédies grecques, ou mythes qui racontent une histoire où ils ont décidés de faire ça, et où sa s'est mal terminé parce que celui sur le trône ne voulait pas laisser sa place. Alors ça s'est peut-être passé il y a des milliards d'années, mais rien n'a changé si tu veux mon avis.

-Quoi, tu veux dire que tu écoutes quand tu es en cours ?

-Tu seras bien obligé quand on y sera, puisque tu auras cours avec moi. Dit-elle alors qu'elle jetais les derniers vêtements dans sa valise.

Elle se débattit pour la fermer, et dû même s'assoir dessus pour le faire. Quand ce fut fait, en gentleman, je lui proposais d'aller la poser prêt de la porte, tandis qu'elle irait se doucher. La reine devait sûrement être dans la salle de bain commune, alors je lui proposais d'utiliser la mienne. Elle accepta, et j'attrapais la valise. Pour la reposer aussitôt.

-Mais ça pèse une tonne ce truc ! T'y a mis quoi ? Des briques ?

-C'est facile à dire pour toi. Tu es un garçon, donc tu as besoin de beaucoup moins de choses ! Déclara-t-elle en m'ouvrant la port.

Je soufflais un bon coup, avant de l'attraper à nouveau et de la soulever. A deux mains cette fois.

-Que je sois un garçon ne change rien ! Lâchais-je en sortant comme je le pouvais avec la valise.

-Ah si ! La vie en générale à toujours été plus simple pour vous. Nous on se tape tout !

-Ah ouais ? Comme quoi ?

-J'ai des tas d'exemple.

-Bah va-y, balance. Dis-je en me stoppant juste à temps pour ne pas tomber dans les escaliers.

-Très bien. Alors c'est qui, qui se tape l'accouchement ? C'est les filles. Qui s'est qui souffre le martyr une fois par mois ? C'est encore les filles. Tu veux que j'entre dans encore plus gore ?

-Nan ça ira.

-Bien. Déclara-t-elle avant de se diriger fièrement dans la salle de bain.

Elle était contente d'avoir eu le dernier mot visiblement. Très bien, j'aurais ma revanche ! Mais d'abord, il fallait que je trouve un moyen de descendre sans tomber. Et avec quarante kilos dans les bras, j'exagérais à peine, ça s'annonçait compliquer. Finalement, je me décidais à la balancer, et d'utiliser ma vitesse vampirique pour atteindre le bas des escaliers avant elle. Ce fut juste, mais je réussis à la réceptionner. J'eu l'impression que mes bras allaient s'arracher quand elle atterrit dans mes bras. Et ce ne fut que quand je l'eu posée à côté de la porte, que je me souvins qu'il m'aurait simplement fallut souhaiter à ce qu'elle soit en bas, pour que me plume la déplace. Je n'étais pas totalement sûr que ça aurai marché, mais en tout cas, j'aurais dû essayer.

Je remontais, et m'asseyais sur la première marche des escaliers pour l'attendre. Une vingtaine de minutes plus tard, alors que je commençais déjà à désespérer, j'entendis enfin la porte s'ouvrir. Des bruits de passe firent derrière moi. Mélina s'assit à mes côtés.

-Les réveils matinaux sont tellement durs !

-Les miens le sont encore plus alors ne te plains pas. J'ai à peine dormi cette nuit, moi.

-D'ailleurs, où est-ce que tu étais passé ? Je me faisais du souci pour toi !

-Oh rien, de spécial. J'ai passé l'après midi dans un parc où je me suis endormi. Je ne me suis réveillé quand c'était la nuit, et je me suis fais entraîné par un groupe dans une boite de nuit infestée de vampires et puis après je me suis fais coursé par l'un d'eux. Et puis Marguerite nous a interrompus dans notre course poursuite et je suis rentré à la maison.

-Heureusement que tu t'en ai sortit ! Si jamais tu étais encore tombé sur ton père...Brr, j'en ai des frissons...Sa aurait été horrible. Déjà que ce monstre t'a transformé en vampire...Je suis vraiment triste pour toi, tu devais largement préférer être un métamorphe...

-Ouai...On peut dire ça...Déclarais-je seulement, ne sachant pas trop comment réagir. Elle semblait réellement triste et désolée pour moi, alors que je n'en étais plus un. Enfin si, j'étais le mix des deux. Sauf que ça, elle ne le saurait jamais...

-Si je peux faire quelque chose pour toi, n'hésite pas à me demander.

-M...Merci...

Derrière nous j'entendis la Reine et ma mère arriver. Dieu merci, parce que cette conversation devenait vraiment gênante pour ma part. Il faudrait que j'évite de la laisser partir sur ce sujet à l'avenir, parce que ça commençait à me donner mauvais conscience. Je ne faisais rien de mal. J'assurais juste ma sécurité vis- à-vis d'elle...Ce qui était un comble vu que je devais faire l'inverse.

-Vous êtes prêts ? Nous demanda ma mère.

Mélina ne répondit pas, et afficha une mine dépitée. Aussi je répondit pour elle.

-Totalement prêts. Déclarais-je.

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