Chapitre 3 ✔️

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Lenny était adossé contre le plan de travail, une pouffe blonde dans les bras. Enfin façon de parler vu qu'il avait plutôt l'air de lui provoquer un relent gastrique à la dévorer comme il le faisait... Tu parles d'une marque d'affection...

Qu'il s'écarte de l'évier, je crois que je suis prise de nausée...

A ma vue, Lenny écarta la blonde qui me regardait de haut. Comment certaines personnes peuvent avoir la prétention de se sentir au-dessus des autres. Surtout quand elles ont l'air aussi intelligentes qu'un rouleau de papier toilette.

- Tu veux quoi, gamine ? lança froidement mon adorable demi-frère.

- J'ai faim... Et aux dernières nouvelles, je suis chez moi. T'as ce qu'il s'appelle une chambre quand tu as de la visite et que tu veux être tranquille...

Je n'avais plus du tout faim mais je devais quand même trouver une excuse pour justifier ma présence.

J'attrapai une pomme bien rouge dans la corbeille de fruits et partis sans demander mon reste dans le salon. J'essayai d'adopter une attitude naturelle sans aucune marque de gêne mais j'avoue que face à ce mauvais couple je n'avais envie que d'une chose : m'enfuir.

Du canapé, j'entendais vaguement la blonde de Lenny lui demander qui j'étais. Il lui répondit d'un air blasé que j'étais la fille du nouveau mari de sa mère et que je n'étais qu'une chieuse sarcastique et que cela ne l'étonnait pas que je n'ai pas d'amis et que aucun mec ne veuillent de moi. Même en plan cul avait-il précisé...

Le reste, je ne voulais pas l'écouter. Ses paroles ne m'atteignaient pas mais je savais qu'il avait raison. Je n'avais qu'un seul ami et je n'avais eu aucune relation amoureuse. A la grande surprise de certains cela ne m'a jamais posé de problème. J'aime ma vie. Du moins j'aime énormément Gabin. Parce qu'à part lui je ne vois pas grand monde qui serait impliqué dans mon bonheur. Il a toujours su jouer le rôle d'un père, d'un frère et du meilleur ami que je n'aurais jamais mérité.

D'un geste las, j'attrapai la télécommande et m'affalai dans le canapé. Si ma mère me voyait elle me dirait de bouger mes fesses et de faire autre chose de plus productif. Oui cela a toujours été une femme très motivée et pleine d'ambition. J'aimais cette facette d'elle. Un brin trop directive de temps en temps.

Balayant ces pensées noires d'un revers de la main, j'allumai la télé. Du moins c'est ce que j'avais l'intention de faire avant de remarquer que j'avais beau appuyer sur le bouton rien n'apparaissait sur l'écran. Intriguée, je vérifiai qu'il y ait des piles dans la télécommande.

Oui, il y en avait bien...

- Depuis quand elle marche plus la télé, je criai à l'intention de Lenny.

- Elle marchait très bien toute à l'heure, débrouille toi.

Merci de ton aide Lenny, c'est toujours un plaisir de discuter avec toi...

Après avoir appuyé une quinzaine de fois sur le petit bouton rouge on/off de la télécommande, je finis par abandonner. Fichu technologie qui marche qu'une fois sur quatre... On croirait entendre mon grand-père...

Décidée à ne pas perdre plus de temps, je me résignai à monter dans ma chambre. Arrivée aux premières marches de mon escalier, je m'arrêtais comme pétrifiée me souvenant des ombres sur mon ordinateur.

Une grimace se dessina sur mon visage. Je n'étais pas de nature froussarde mais là c'était au-dessus de mes moyens.

Je m'accrochai à la rampe d'escalier comme si le sol allait se dérober sous mes pieds.

C'est quand même stupide de ma part ! Après tout je n'allais pas condamner l'accès à ma chambre simplement parce que j'ai cru voir quelque chose d'étrange.

Neverland ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant