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Elle portait une horrible robe rose , la couleur des filles , elle était un vrai cliché à elle toute seule.

- Tu peux me faire réciter ma poésie ?

Elle battait vulgairement des cils pour essayer de se donner un air attendrissant. Ça marchais sûrement avec ma mère , mais pas avec moi.

- Nan.

- S'il te plait .

Elle n'en démordait pas et son ton m'agacait encore plus.

- Sors de ma chambre là !

Elle restait collée à la porte en gigotant.

- Bouge ! Hurlais-je en faisant des grands gestes.

Elle se mit à pleurer en forçant bien.

Un long cri , suivit de multiples sanglots répétitifs comme une espèce de chanson.

Ma mère accourut aussitôt. Affolée.

- Tu l'a ENCORE fait pleurer ! C'est pas possible ! Elle voulait juste que tu l'aide.

Elle l'a prise dans ses bras, pendant que ma soeur continuait de geindre bêtement.

Spectacle auquel je ne souhaitais pas prendre part.

***

Il faisait  nuit noire et je sentais mes yeux se fatiguer, même si je voulais savoir la suite du chapitre que je venait d'entamer.

Je referma mon livre, emprunté dix jours plus tôt et fila dans la salle de bains.

Je me brossa les dents et regarda mon reflet dans le miroir. Mes cheveux étaient courts, quand ils étaient longs, ils devennaient gras. Ma mère s'en plaignait, elle disait que je ressemblait à une sauvage avec mes cheveux courts comme ça , que j'avais perdue de ma féminité.

Au collège tout le monde adorait toucher mes cheveux , dans la cour on me faisaient des nattes, des couettes, quelques fois une horde de sixièmes m'entouraient pour me faire des dizaines de tresses. Les cheveux de Lou aussi étaient beaux , mais elles ne laissaient personne y toucher, exceptée moi et Ambre pour lui lisser les cheveux quelques week-ends.

Ambre, détestait qu'on touche à ses longs cheveux ondulés, elle faisait toujours une longue natte qu'elle bouclait avec un énorme chouchou jaune, les garçons s'amusaient toujours à tirer dessus , et ça finissait toujours en pleurs.

Elle détestait les garçons , aujourd'hui , elle n'est entourée que par eux , et ça ne semble pas lui déplaire.

Je crache. Je me rince. Je recrache. Je rince ma brosse, je l'a range, je sort.
Je contourne le salon pour éviter de croiser ma mère qui regarde la télé et file dans ma chambre.

Je me fonds sous ma couette.

***

Je m'appelle JUSTE ALEX.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant