Un soir d'été

Chapitre 12

Assise sur un des bancs de l'un des nombreux parcs qui ornait Paris, Marinette observait rêveusement le paysage.

Elle adorait quand sa chère ville se paraît de ses chatoyantes couleurs d'automnes, l'or et le pourpre se disputant la place sur la cime des arbres tandis que les feuilles tombantes décoraient le sol d'un tapis aux délicates marbrures.

Et partout, du rouge, du rouge, et encore du rouge.

Sa couleur.

Chaude, riche et vibrante.

La jeune femme avait alors la délicieuse sensation que la capitale tout entière lui rendait hommage, se parant de sa couleur favorite pour mieux l'honorer. Bien entendu, elle savait pertinemment que ce n'était pas le cas, mais la fugitive idée que Paris puisse lui faire ainsi la grâce de se décorer selon ses goûts lui réchauffait le cœur.

Cette impression était particulièrement vivace aujourd'hui, alors que le ciel d'automne était vierge de tout nuage. Un bleu limpide miroitait au-dessus des toits d'ardoise, rappelant de façon stupéfiante les yeux clairs de Marinette. Décidément, cette saison était définitivement la sienne.

Mais Marinette n'était pas sortie dans l'unique but d'admirer les rues de Paris habillées de leurs couleurs automnales. Elle avait des achats à faire dans un magasin en particulier, un article qu'elle attendait depuis quelques temps déjà y étant en vente depuis le jour même. Lorsqu'elle avait fait part à Adrien de ses projets, il lui avait aussitôt proposé de l'accompagner, proposition qu'elle s'était empressée d'accepter. C'est ainsi que la jeune femme avait fini assise sur ce banc, à attendre son compagnon pour ce petit rendez-vous improvisé.

Un léger sourire se dessina sur les lèvres délicatement ourlées de Marinette quand une silhouette familière apparu dans son champ de vision. Elle se demanda distraitement si Adrien avait conscience d'ô combien il offrait un spectacle digne des plus grands défilés en cet instant même. Ses cheveux blonds rehaussés par les chatoyants reflets du soleil et ses yeux d'un vert lumineux se détachaient magnifiquement devant la teinte mordorée des arbres, tandis qu'il s'approchait avec une élégance presque féline, son long manteau battant nonchalamment contre ses cuisses.

Il s'arrêta devant Marinette, se penchant gracieusement vers elle pour saisir sa main entre ses doigts, avant d'effleurer ses phalanges du bout des lèvres.

- « Ma Lady », la salua-t-il avec un chaleureux sourire, avant de se redresser tout en gardant sa main dans la sienne.

- « Adrien », répliqua-t-elle d'un ton non moins affectueux, se levant puis se dressant sur la pointe des pieds pour l'embrasser.

Elle atteint son but mais vacilla légèrement sur ses jambes, emportée par son élan. La main qu'Adrien s'était hâté de poser sur sa hanche lui permit de retrouver rapidement son équilibre, et c'est en riant qu'elle déposa un second baiser sur les lèvres de son compagnon.

Elle recula ensuite d'un pas, doigts toujours entrelacés avec ceux d'Adrien, et c'est main dans la main que les deux jeunes gens sortirent du parc pour s'enfoncer dans les rues de Paris.

Il ne leur fallu qu'une dizaine de minutes pour atteindre le magasin où Marinette souhaitait faire ses achats. Tandis qu'ils marchaient à travers les allées, elle remercia une fois de plus Adrien de lui avoir proposé de l'accompagner.

- « Je t'en prie. Et puis j'ai aussi quelque chose à acheter ici, alors quitte à aller faire des courses, autant les faire en charmante compagnie », répliqua-t-il avec un clin d'œil charmeur.

Marinette leva les yeux au ciel en réponse aux facéties du jeune homme, mais un sourire amusé dansait sur ses lèvres tandis qu'elle se dirigeait vers l'escalator le plus proche.

- « Je m'arrête à cet étage », lança-t-elle à Adrien en s'engageant dans une nouvelle allée. « Je te retrouve ici ? »

- « Pour l'instant on se suit encore », répondit-il en souriant, « j'allais à cet étage aussi. »

Le jeune couple s'avança sur quelques mètres, puis tous deux s'immobilisèrent avec une magnifique coordination devant un rayon où trônaient fièrement de multiples exemplaires d'un jeu vidéo tout juste mis en vente.

- « Ah, Ultima Mecha Strike IV », s'exclamèrent-ils de concert, avant de se regarder, stupéfaits, et d'éclater de rire.

- « Non, toi aussi ? » s'esclaffa Adrien.

- « Et ça te surprend tant que ça ? », rétorqua aussitôt Marinette en haussant un sourcil amusé. « Tu sais bien que je suis imbattable sur Ultima Mecha Strike III, tu n'espérais tout de même pas que j'allais laisser passer l'occasion d'acheter le IV le jour de sa sortie ? »

- « Quasiment imbattable, Princesse », répliqua malicieusement Adrien, tandis que Marinette lui tirait la langue.

Il tendit la main vers l'étagère pour s'emparer de l'une des copies d'Ultima Mecha Strike IV.

- « Tu as des projets pour cet après-midi, ma Lady ? », lui demanda Adrien avec un clin d'œil espiègle, agitant malicieusement le boitier de jeu sous son nez. « Je parie que je n'aurais aucun mal à te battre. »

S'emparant à son tour d'un exemplaire dudit jeu, Marinette se retourna dans un éclat de rire, se dirigeant joyeusement vers les caisses pour régler son précieux achat.

- « Dans tes rêves, mon chaton ! »